Face à la presse le 20 février, le porte-parole de la présidence de la République, Max Olivier Obame, a exprimé l’indignation du président de la Transition suite aux événements de Mitzic impliquant l’ex-Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze. Alors que l’élection présidentielle du 12 avril approche, il a également critiqué les déclarations de l’ancien chef du gouvernement et celles du professeur Albert Ondo Ossa, jugeant leurs discours biaisés et alarmistes. Le porte-voix du Palais a appelé le peuple gabonais à la lucidité face à ces prises de position. Des discours truffés d’approximations et d’arrière-pensées ?

Max Olivier Obame face à la presse, le 20 février 2025. © D.R.

 

«Les services de l’État doivent prendre leurs responsabilités afin que ce genre d’incidents ne se répètent plus tout au long de la campagne. L’action du chef de l’État est une action d’inclusion et non d’exclusion», a déclaré Max Olivier Obame qui traduisait l’indignation du président de la Transition face aux événements de Mitzic contre Alain-Claude Bilie-By-Nze. Alors que ce dernier s’est longuement exprimé à ce propos, le porte-parole de la présidence de la République a dénoncé la volonté de l’ancien Premier ministre de transformer un épisode malheureux en tremplin médiatique.

Un homme politique, dit-il invoquant le président de la Transition, ne doit pas jeter de l’huile au feu, ou souffler sur les braises en cherchant à jouer sur le registre de l’émotion et de la provocation permanente. «Sauf bien entendu si c’était l’effet recherché», a-t-il insisté relevant que depuis l’annonce de la date du premier tour de la présidentielle, l’espace public a enregistré de nombreuses réactions politiques.  «Notamment, la déclaration de guerre du Pr Albert Ondo Ossa qui a affirmé, devant la presse, que l’élection n’aura pas lieu. Mieux, il fera tout pour qu’elle n’ait pas lieu».

L’art du mélodrame politique ?

Selon lui, l’ancien candidat de la plateforme Alternance 2023 avance des arguments erronés, notamment sur l’état des finances publiques. «Toutes les questions d’intendance, d’achat de matériel électoral et de logistique ont été résolues en amont», a-t-il affirmé, ajoutant que le Gabon a récemment levé 570 millions de dollars sur les marchés internationaux, au-delà des 500 millions initialement prévus. Assez pour dissiper les prémonitions catastrophistes d’Ondo Ossa. «L’élection se tiendra bien à la date prévue, c’est-à-dire le 12 avril 2025», a déclaré Max Olivier Obame.

Il a rappelé que les prédictions alarmistes d’Ondo Ossa ne datent pas d’hier. En 2009, il annonçait le non-paiement des salaires, ce qui ne s’est jamais produit, a-t-il rappelé, qualifiant ses analyses de peu objectives et teintées d’idéologie. Sur la question de la dette, Max Olivier Obame a pointé les incohérences du discours des nouveaux «donneurs de leçons». De 2010 à 2020, a-t-il indiqué, le budget d’investissement du Gabon oscillait entre 1 000 et 1 500 milliards de francs CFA par an, soit plus de 10 000 milliards sur dix ans. Pourtant, en août 2023, la dette publique atteignait 7 200 milliards de francs CFA.

Vers une commission Vérité-Justice-Réconciliation ?

«Où est passé cet argent ?», pourrait s’interroger le porte-parole qui en plus de souligner que l’économie gabonaise avait déjà survécu aux prévisions cataclysmiques d’Ondo Ossa, a comparé la dette de 18,5 % du PIB en 2009 à celle de 58 % en 2023 et noté que Brice Clotaire Oligui Nguema a donc hérité d’une situation désastreuse voire chaotique des finances publiques. Alors que plusieurs voix appellent le général Brice Clotaire Oligui Nguema à se présenter et qu’Alain-Claude Bilie-By-Nze a affirmé qu’aucun militaire n’a jamais été autorisé à concourir à une élection dans le monde, Max Olivier Obame a répliqué en citant des précédents historiques.

Mais, aussi en rappelant que la nouvelle loi électorale gabonaise définit clairement les conditions permettant aux militaires de se présenter à une élection. Bilie-By-Nze appelant tout aussi à la mise en place d’une commission Vérité-Justice-Réconciliation, le porte-parole a souligné que cet esprit de réconciliation était déjà en place. «Le fait que monsieur Bilie-By-Nze arrive à dire ce qu’il veut, matin, midi et soir, en liberté totale fait déjà partie de cet état d’esprit. Parce que le Chef de l’État a voulu avant tout une nation réconciliée, unie, où tout le monde se parle», a-t-il  conclu.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    C’est plus posé que les communiqué’s remplies de mépris, de déni des droits, d’arrogance, de dédain et de condescendance inutiles auquel on était habitué depuis Bilié Bi Nzé à ce poste.

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