Gabon : la dépouille d’un prisonnier «séquestré» dans un hôpital militaire à Libreville
Dany Daniel Akoulou Mintsa, 26 ans et incarcéré à la prison centrale de Libreville depuis décembre 2021, a trouvé la mort le 23 octobre dernier des suites d’une tuberculose, selon le médecin de la maison d’arrêt. À en croire l’ONG SOS Prisonniers Gabon, jusqu’à ce jour, «la dépouille du défunt est séquestré à la morgue de l’hôpital militaire pour défaut de paiement».
Ses parents l’assurent, le jeune homme ne souffrait d’aucune pathologie et n’avait aucun antécédent de santé lors de son arrivée à la prison centrale de Libreville après qu’il a écopé de 2 ans fermes pour vol, en décembre 2021. Pourtant, moins d’un an après, Dany Daniel Akoulou Mintsa a été déclaré malade de la tuberculose il y a quelques jours par le médecin de la maison d’arrêt. Conduit dans un état critique à l’Hôpital d’instruction des armées de Libreville (Hôpital militaire), il y a trouvé la mort à l’âge de 26 ans.
Selon l’ONG SOS Prisonniers Gabon qui révèle ce nouveau décès de prisonnier, au moment où nous publions, la dépouille du jeune homme «se trouve toujours à la morgue de l’hôpital militaire». Pour cause, «la structure exige le paiement des frais d’hospitalisation» avant de passer la main à une maison de pompes funèbres de la place, pour permettre à la famille d’organiser les obsèques. Interpellée sur la situation mardi, l’administration pénitentiaire a dit ne pas disposer de budget pour contenter l’hôpital.
Dès lors, SOS Prisonniers Gabon informe ce jeudi 27 octobre avoir saisi le commandant en chef de la Sécurité pénitentiaire pour demander son intervention.
1 Commentaire
Bjr. Morceau au choix : »l’administration pénitentiaire a dit ne pas disposer de budget pour contenter l’hôpital. a dit ne pas disposer de budget pour contenter l’hôpital ».
1-l’administration pénitentiaire nous démontre ici qu’effectivement les investigations de SOS Prisonniers Gabon sont fondées. Comment comprendre qu’une telle structure qui est au fait de la promiscuité du milieu carcéral et donc de la survenue probable des maladies ne dispose pas d’une politique préventive en la matière.
2-Comment donc s’étonner d’une carence pareille. Et plus encore, sur quelle base alors l’évacuation des malades vers les structures médicales se négocient. Parce que en français facile lorsque l’on ne dispose pas d’argent et que l’on dépose un malade dans un hôpital cela s’apparente à de la résignation.
3-Comment dès lors « accepter ou trouver normal » que 2 entités militaires soient totalement HS face à une situation aussi vitale. Comment donc sont payés les frais d’hospit’ de célèbres prisonniers amener en ambulatoire ou garder ponctuellement dans certains CHU de LBV ou OWENDO?