Si le gouvernement a clairement refusé la mise en place, lors du Dialogue national inclusif, d’une commission dite «vérité-justice-réconciliation», mardi 2 avril, le président de la Transition a laissé entrevoir la possibilité d’accéder à cette requête faite par bon nombre de Gabonais. Mais uniquement après les assises… et si nécessaire.

Image d’illustration. © GabonReview (montage)

 

Pour faire table rase du passé, de nombreux Gabonais, particulièrement ceux ayant animé l’opposition à Ali Bongo souhaitent la mise en place, lors du Dialogue national inclusif, d’une commission dite «vérité, justice et réconciliation». Si ces requérants s’étaient heurtés au refus du gouvernement, à l’occasion de l’ouverture officielle de ces assises prévues pour tout ce mois d’avril, le président de la Transition n’a pas totalement fermé la porte à l’éventualité d’une telle structure. Seulement, celle-ci ne serait envisageable qu’après les pourparlers. D’autant plus que ce dialogue n’a vocation à être ni un tribunal ni une cour de justice, a-t-il tenu à souligner dans son discours devant des milliers de personnes.

Le général Brice Clotaire Oligui Nguema a rappelé qu’«au contraire, le dialogue national vise à réfléchir sur l’édification d’un nouveau Gabon, réconcilier les Gabonaises et les Gabonais entre eux, en créant un espace qui permet à tous les enfants de notre pays, quel que soit leur statut social, de se rassembler autour de notre quête de prospérité, de bonheur partagé et de notre vivre ensemble». Il ne s’agit donc pas d’«une foire d’empoigne», mais plutôt d’un lieu où chacun pourra «s’exprimer en toute liberté et en toute sécurité», sans tabous ni censure.

«Le CTRI se réserve d’analyser le bien-fondé d’une commission ‘justice, vérité et réconciliation’ le moment venu. Le temps d’une transition me semble bien trop étroit pour établir les responsabilités de chaque évènement en ré-évoquant les circonstances qui ont prévalu au moment des faits. D’autant plus que sous d’autres cieux les commissions de ce type ont ouvert des brèches qui ne sont toujours pas refermées malgré les années. Il est bon de revenir dans le passé, j’en conviens, mais cela ne doit pas nous empêcher d’avancer», a-t-il prévenu.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Mike dit :

    Franchement, comment le CTRI compte t-il réconcilier les gabonais entre eux, créer le vivre ensemble lorsque les bourreaux continuent jusqu’a ce jour de narguer leurs victimes, les familles meurtries n’ont toujours pas fait le deuil de leurs enfants lâchement assassinés en 2009/2016 où la méchanceté du système Bongo-PDG avait atteint son paroxysme?
     »Le CTRI se réserve d’analyser le bien-fondé d’une commission VJR… »! Il est à craindre que le CTRI ne veuille pas admettre la mise en place de cette commission tant souhaitée par le peuple par le fait que les militaires pour la plupart seraient les principaux exécutants des ordres qui avaient malheureusement conduit aux assassinats pendant les processus électoraux. Or, ce dialogue aurait pu poser au moins les bases de cette commission, en attendant l’ouverture des enquêtes post-transition.
    Au regard de ces atermoiements du CTRI, il va sans dire que l’instauration de cette commission, à priori, ne serait pas en leur faveur.

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