Malgré leur rapprochement avec le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et son chef, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, les activistes Landry Washington et Stéphane Nzeng font désormais face à la justice gabonaise. Ils répondent à une plainte déposée au pénal par l’homme d’affaires Hervé Patrick Opiangah pour injures publiques, atteinte à son honneur et diffamation. Les deux prévenus ont désormais interdiction de quitter le pays.

Landry Washington et Stéphane Nzeng. © D.R.

 

Revenus au Gabon à la suite des événements du 30 août 2023, les activistes Landry Washington et Stéphane Nzeng ont désormais des ennuis avec la justice de leur pays. Accusés d’atteinte à son honneur, de diffamation et d’injures publiques, ils font face à une plainte déposée au pénal par l’un des proches d’Ali Bongo, l’homme politique et homme d’affaires Hervé Patrick Opiangah. 

Très impliqués dans le dernier Dialogue national inclusif (DNI) que le Gabon a récemment organisé, les deux cyberactivistes ne pouvaient visiblement s’attendre à un tel «retour de manivelle». Du temps où ils vivaient à l’étranger, l’homme d’affaires et président de club a été victime de leurs dénonciations multiformes, et ce, pendant plusieurs années. 

En 2022, par exemple, rapporte Radio France internationale (RFI), le journaliste français Romain Molina révélait un scandale de pédophilie dans le football gabonais. Résident alors aux États-Unis, Landry Washington avait par la suite traité Hervé Patrick Opiangah de «violeur», «pédophile», «voyou» et d’«assassin qui a tué les Gabonais pour maintenir les Bongo au pouvoir». Quant à Stephane Nzeng, demeurant à cette époque dans la capitale française, il faisait, lui, savoir qu’Hervé Patrick Opiangah est un des «prédateurs sexuels». 

Face à toutes ces attaques et dénonciations et surtout avec la présence de ces deux Gabonais sur le territoire national, M. Opiangah a décidé «de laver son honneur et sa réputation». La plainte pour injures sur la place publique et via les réseaux sociaux va donc permettre à toutes les parties de présenter les preuves de ce qu’ils ont avancé afin de faire la lumière sur cette affaire.

Les trois parties ont déjà été entendues par un juge d’instruction et les deux accusés ont reçu une ordonnance d’interdiction de quitter le territoire. Au sortir de cette première étape, Landry Washington a dénoncé une Justice gabonaise aux ordres. «Quand on arrive au tribunal, en ce qui me concerne, sans m’avoir écouté, on me donne une ordonnance de mise en liberté provisoire avec interdiction de sortie du territoire. Je tombe des nues», a-t-il relaté via Gabon-info.com.

L’activiste invoque l’absence de procédure équitable, notant qu’aucune question ne lui a été posée avant de lui signifier sa liberté provisoire. «On n’est pas dans le cadre du droit», a-t-il fustigé.

La date de la prochaine audience n’est pas encore connue.

 
GR
 

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