Au Gabon, le Conseil des ministres du 25 juin qui a pris connaissance de la communication du ministre du Tourisme relative à la réquisition au profit de l’État, de tous les hôtels ou biens identifiés comme ayant été acquis de manière frauduleuse a donné son accord en ce sens. Arrivé à la tête de ce département, Pascal Ogowe Siffon avait lancé un audit des hôtels de l’État. En mission d’identification du potentiel touristique du Gabon, il a annoncé certaines réquisitions.

Pascal Ogowe Siffon (micro) à Port-Gentil dans le cadre de l’audit du parc hôtelier. © GabonReview/Capture d’écran

 

Le Gabon va reprendre la main sur son patrimoine hôtelier. Après le lancement de l’audit des hôtels de l’État, le Conseil des ministres du 25 juin a «au nom de l’intérêt général, marqué son accord pour la réquisition au profit de l’État de tous les hôtels ou des biens identifiés comme ayant été acquis de manière frauduleuse». Ce Conseil a pris connaissance de la communication du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Pascal Ogowe Siffon, et relative à la mise en œuvre de la feuille de route de la Transition dans le secteur hôtelier. Ce schéma directeur l’avait amené à lancer un audit du parc hôtelier de l’État sur l’ensemble du territoire national pour un état des lieux sur les situations patrimoniales et juridiques desdits établissements.

L’hôtel Ogooué-Palace réquisitionné

Cet audit à Libreville, avait mis un accent particulier sur les hôtels Radisson Blu, Ré-Ndama et Onomo avant de tour à tour conduire le membre du gouvernement de la Transition et ses équipes dans l’hinterland où après le Ré-Ndama, Onomo et le Radisson d’autres hôtels ont été réquisitionnés. À Lambaréné, l’hôtel Ogooué-Palace a été saisi. Selon Pascal Ogowe Siffon, des discussions ont eu lieu avec «les propriétaires» de l’hôtel, qui ont reconnu que les travaux d’envergure faits, ont été financés par l’État gabonais. «Ils le reconnaissent avec beaucoup d’humilité et nous ont donc déclaré qu’effectivement l’hôtel doit revenir à l’État gabonais», a-t-il déclaré. 

«Les propriétaires qui ne sont pas venus parce qu’ils sont nombreux, nous les attendons à visage découvert et ils ont la possibilité de porter plainte devant les juridictions compétentes», a-t-il ajouté. À côté de l’Ogooué-Palace, l’hôtel Schweitzer. «Cet hôtel appartient à la Chambre de commerce. Le président de la Chambre de commerce nous a saisis pour donner notre avis sur l’avenir de cet hôtel qui est en état de délabrement. Nous avons été également saisis par la présidence de la République pour donner un avis quant à l’avenir de cet hôtel», a fait savoir le ministre. 

Contourner la longueur des procédures judiciaires

À Port-Gentil, l’hôtel Neng’Abembé est passé au crible. «Les personnes physiques ou morales ont réquisitionné cet hôtel et n’ont rien fait du tout», a déploré Pascal Ogowe Siffon. «Sans l’arrivée de ces gens pour nous expliquer un peu plus sur cet hôtel, l’État va reprendre son bien dans le cadre de l’audit», a-t-il ajouté. «Le président est ferme, il faut que l’audit des hôtels ayant appartenu à l’État puisse donner ses fruits pour que les Gabonais reprennent leurs biens», a poursuivi le membre du gouvernement de la Transition qui au nombre des mesures prises dans ce cadre, a annoncé la réquisition administrative pour la restitution des différentes infrastructures à l’État gabonais.

D’autres hôtels sont concernés par cet audit et le Conseil des ministres souligne que l’état des lieux du parc hôtelier national, dressé à cet effet, avait révélé que plusieurs hôtels ont fait l’objet de spoliation par le biais d’acquisitions irrégulières. C’est donc «devant la longueur des procédures judiciaires en cours qui entrave l’action du ministère d’une part et porte préjudice aux salariés de ces établissements d’autre part, et dans le cadre de la restauration des institutions et de la préservation du patrimoine privé de l’État», que l’accord a été donné pour la réquisition des établissements concernés.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Les biens de l’état bradés, cependant Ali Bongo et Bilié malgré devant de tels scandales qui exposent leur médiocrité, leur amateurisme et leur gouvernance mafieuse veulent critiquer cette transition certes pas parfaite mais qui restaure de façon assez éloquente la dignité perdu de notre pays et son peuple. Il faut que des gens payent pour ces malversations sinon la culture du vol et des détournements ne cessera pas dans notre pays.

  2. Rembourakinda dit :

    Désolé, mais la culture du vol ne cessera jamais au Gabon. Tout le monde vole. Dans la société traditionnelle, la gestion du bien commun est socialiste. Le gibier est distribué aux membres de la communauté selon le poids de la famille. Deux épouses et dix enfants auront une part plus importante qu’une épouse et trois enfants. Les itangani sont venus nous civiliser, voyez le résultat. Tout est parti en vrille, rien ne peut plus arrêter cette dérive.

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