Gabon : Face aux errements du CTRI, le PGP souhaite «rétablir l’unité et le vivre-ensemble»
Peu convaincu par le style de gouvernance des militaires au pouvoir, qui tend «à saper l’unité et le vivre-ensemble», le Parti gabonais du progrès (PGP) de Benoît Joseph Mouity Nzamba, ancien opposant farouche à Ali Bongo, envisage d’initier une série de rencontres avec les acteurs politiques nationaux afin de discuter sur la situation actuelle du pays et trouver des solutions aux errements de la transition.
Il comptait parmi les formations politiques ayant applaudi le coup d’État de fin août 2023. Le PGP, qui avait également exprimé son soutien à l’action des militaires au pouvoir, semble déjà déçu moins de deux ans après l’éviction d’Ali Bongo. Le climat social actuel est loin de rassurer le parti qui s’inquiète de la résurgence du tribalisme, au point d’envisager d’initier des discussions avec des acteurs politiques et de la société civile dans les prochaines semaines.
«Le PGP, le parti du peuple qui a été créé par toutes les ethnies qui aimaient ce pays et qui aiment toujours ce pays, ne peut pas fermer les yeux dessus. Nous prendrons toutes les dispositions nécessaires pour rencontrer les démocrates et les patriotes pour qu’ensemble nous puissions discuter des moyens de rétablir l’unité et le vivre-ensemble», a annoncé le président du parti, Benoît Joseph Mouity Nzamba, lors d’une récente sortie à Libreville.
Si l’ancien opposant farouche au régime déchu et soutien de Jean Ping se montre autant inquiet, c’est que les errements du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et ceux de son chef de file, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, se multiplient ces derniers mois. Ce qui est loin de le rassurer pour l’avenir lui processus politique actuel, voire celui du pays. Il déplore notamment la mise au-devant de la scène des «forces réactionnaires», ceux-là mêmes qui ont, selon lui, «réduit la grande majorité (des Gabonais) dans une précarité et une misère, à l’instar de ces étudiants de l’étranger qui sont menacés d’expulsion, alors qu’on n’a jamais connu cela sous le règne de Léon Mba et Bongo père [et que] nous assistons à des dépenses somptuaires qui se chiffrent en milliards et dont la gestion est confiée aux mêmes qui ont sinistré ce pays».
Autre motif d’inquiétude de fracture au sein de la société : l’adoption par référendum, le 16 novembre dernier, de la nouvelle Constitution. Celle-ci s’est faite, a-t-il rappelé, par «une extrême minorité du peuple avec un maximum de voix partagées entre les abstentionnistes et les tenants du non».
Benoît Joseph Mouity Nzamba voit enfin d’un mauvais œil la révision en cours du Code électoral. Le leader du PGP suspecte une «énième entourloupe».
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