Le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a échangé dimanche 2 mars avec les enseignants-chercheurs de Libreville, Owendo et Akanda à l’ENSET pour réitérer son engagement en faveur du développement de l’enseignement supérieur. Dans un discours riche en promesses, il a annoncé plusieurs mesures visant à améliorer les conditions de travail et de recherche dans les universités gabonaises.

Oligui Nguema s’adressant aux enseignants-chercheurs, le 2 mars 2025. © GabonReview

 

Le dimanche 2 mars à l’amphithéâtre de l’École normale supérieure de l’Enseignement technique (ENSET), le président de la transition a échangé avec les enseignants-chercheurs et chercheurs. Conscient des défis auxquels fait face l’Enseignement supérieur, Brice Clotaire Oligui Nguema a souligné l’importance d’un enseignement de qualité, d’une recherche innovante et d’une réflexion critique. Il a insisté sur la nécessité de renforcer les liens entre les universités et le monde professionnel afin de favoriser des partenariats stratégiques permettant aux étudiants d’acquérir des compétences pratiques. «Je voudrais pour nos universités qu’elles soient le creuset de l’unité nationale et de la cohésion sociale», a-t-il déclaré.

Ce, en insistant sur le rôle essentiel des enseignants chercheurs dans la transmission des valeurs de tolérance, de respect et de compréhension mutuelle. Oligui Nguema a rappelé qu’une enveloppe de 13 milliards de francs CFA avait été débloquée dès le début de la transition pour financer les établissements d’enseignement supérieur. Une rallonge de 2 milliards de francs CFA a également été versée afin d’achever certains travaux en cours. Il a souligné que 120 postes budgétaires ont été attribués aux jeunes enseignants, et a promis d’en débloquer 400 supplémentaires pour combler les besoins existants.

500 toges offertes aux enseignants

Le chef de l’État a également annoncé la mise à disposition de 500 toges pour les enseignants chercheurs, un équipement traditionnel qu’il considère comme un élément fondamental de leur identité académique. «Je suis conscient de beaucoup de difficultés d’entre vous, de vous équiper de l’habit qui vous va le mieux, la toge. C’est pourquoi j’ai décidé de débloquer une somme pour la réalisation», a-t-il déclaré invitant les enseignants à se rapprocher du recteur de l’UOB afin de prendre leurs mesures auprès du tailleur désigné. Sur la question de la dette pédagogique due aux enseignants chercheurs, Oligui Nguema a annoncé qu’un accord avait été trouvé avec les responsables académiques.

Réduisant notamment, la dette initiale de 2 milliards de francs CFA à 1 milliard, une somme qui sera prochainement versée. Dans le même élan, il a instruit le gouvernement de proroger de trois ans la durée d’activité des enseignants de rang A, une mesure qui vise à valoriser l’expérience et les compétences des professeurs expérimentés tout en offrant un temps supplémentaire pour la relève académique. Encourageant les enseignants chercheurs à publier davantage leurs travaux, Oligui Nguema a annoncé la création d’un cercle de réflexion national, composé de grands professeurs gabonais.

Une déclaration aux accents électoraux

Une vue de son auditoire. © Com. présidentielle

Cet organe aura pour mission d’élaborer des stratégies innovantes pour anticiper les défis futurs du pays et contribuer à l’émergence d’un «Gabonais de demain» mieux préparé aux exigences du monde moderne. Il a appelé les enseignants à jouer leur rôle dans l’espace public et à encadrer la jeune génération pour faciliter son accès au Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames), un passage clé dans l’évolution des carrières académiques. Oligui Nguema a aussi remercié les enseignants pour n’avoir pas lancé des mouvements de grève pendant ces 18 mois de transition. Il dit avoir écouté leurs projets, mais souligne que le temps était un facteur déterminant dans la mise en œuvre des réformes.

«En 18 mois, on ne peut pas tout faire. Mais je suis sûr qu’en 7 ans on peut faire plus que ce qu’on a commencé», a-t-il affirmé, laissant entrevoir une projection sur le long terme. Une phrase qui à quelques mois de la présidentielle, résonne comme un message clair aux enseignants chercheurs et, plus largement, à l’ensemble du corps académique. Oligui Nguema semble tracer une perspective qui dépasse le cadre strict de la transition, suggérant une possible continuité de son action au-delà de cette période. Un message, habilement intégré dans son discours, perçu comme une tentative de mobilisation du monde universitaire en vue d’un soutien plus large dans le cadre d’une éventuelle candidature à la magistrature suprême.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Jean Jacques dit :

    Oh l’Afrique, comment ce Continent va se développer avec ce genre des corrompus, menteurs les personnes qui respectent leur parole ni la charte de l’Union Africaine? Par conséquent l’UA ne devrait pas être OBSERVATEUR AU GABON. Et préparer les sanctions les plus dures, les personnes qui respectent la charte de l’Union Africaine, demain ses personnes feront pire avec les constitutions de leurs pays

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