Très attendu depuis quelques semaines, les 1000 bœufs acquis par le gouvernement gabonais au Brésil, en vue de la relance du projet agricole du ranch de Ndendé, sont arrivés au port d’Owendo le 17 janvier dernier. Tous en bonne santé, ils ont immédiatement été acheminés vers leur point de chute, dans la province de la Ngounié. L’opération de débarquement a été appréciée par le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, accompagné de ses collaborateurs. Les premiers animaux ont entamé leur acclimatation en attendant d’aider à la relance définitive de la filière élevage bovin au Gabon.

Vue des bœufs brésiliens avant leur débarquement, désormais en pâturage dans le ranch de Ndendé. © GabonReview

 

Au Port d’Owendo, le vendredi 17 janvier a été une journée plutôt singulière pour les agents y travaillant. Peu commun, le bateau baptisé Norland est arrivé avec à son bord une marchandise particulière : 1000 bœufs embarqués… sans compter certaines vaches ayant mis bas pendant les douze jours de voyage. Mieux, le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, s’est lui-même déplacé pour assister à l’opération de débarquement.

Instantanés de l’opération de débarquement des 1000 bœufs en provenance du Brésil. © GabonReview

L’arrivée de ce bétail s’inscrit, en effet, dans le cadre du projet de relance de l’élevage à Ndendé, visant notamment à renforcer la souveraineté alimentaire du pays en ce qui concerne la production de viande bovine et autres produits connexes.  Un «projet majeur» avec «de très grandes opportunités de travail» qui, pour le chef du gouvernement, pourrait ouvrir la voie à plusieurs possibilités. On parle de lutter contre le chômage et la vie chère, d’employabilité et de diversification de l’économie gabonaise, et de base productive.

Arrivé dans la matinée du 17 janvier, le Norland a pu accoster autour de midi. Ainsi, les représentants des différents ministères agissant dans ce type d’opération, dont du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche ont été les premiers à bord du navire en vue de s’enquérir de l’état de santé des animaux. «Nous avons fait le tour des cales, les animaux sont bien portants. Aucun décès n’a été déclaré pendant le voyage. Ce qui est déjà un bon signe. Nous avons aussi enregistré qu’il y a eu des naissances pendant ce voyage», a fait savoir le Conseiller du Premier ministre, chef de département Agriculture, Élevage, Pêche, le Dr Guy Anicet Rerambyaht.

Celui-ci a par ailleurs fait savoir que toutes les dispositions ont été prises afin que des bêtes de qualité et en santé arrivent sur le territoire national. Ce qui lui fait dire qu’«au pays d’origine, notamment le Brésil, les animaux étaient gardés en quarantaine et pendant cette période, ils ont subi tous les examens possibles pour desceller s’il y avait une maladie quelconque».

Sous le regard du Raymond Ndong Sima, porteur de ce projet devant redonner une visibilité au secteur de l’élevage gabonais, les premières bêtes ont été déchargées et embarquées dans des camions en direction de Ndéndé. «Je suis très content parce que, comme je l’ai dit, ça fait quelques mois que je travaille d’arrache-pied sur ce projet, en liaison directe avec le président de la République. On a pensé à faire quelque chose qui a vocation à résoudre un problème majeur dans notre pays, celui de l’élevage. La quasi-totalité de ce que nous avons comme viande est importée. Il s’agit donc dans cette opération de relancer les élevages dans le pays et d’avoir à terme, dans quelques années, une production suffisante», a déclaré le chef du gouvernement lors de ce débarquement.

Le Patron de l’administration gabonaise souligne que cette initiative est «un projet majeur» dans la mesure où il offre dans ce secteur «de très grandes opportunités de travail. Et à tous les niveaux de qualification». «Il y a les ingénieurs, les vétérinaires, mais également les techniciens intermédiaires, les agents de maîtrise et les gens de la base. Tout le monde peut trouver du travail là-dedans», a-t-il fait remarquer.

Le locataire de l’Immeuble du 2-Décembre indique qu’il s’agit d’un projet 100% gabonais, financé par des fonds propres gabonais. Et d’évoquer le chèque de 7,2 milliards de francs CFA qui lui avait été remis par le président de la Transition. «Avec le président, on s’est concerté. Le président a pensé qu’il était bon de faire quelque chose d’utile qui serve à tout le pays et dont on pourrait se souvenir comme ayant été le produit de l’argent qui traînait et qui avait été mal utilisé», a-t-il dit.

Depuis le débarquement, les premiers animaux sont déjà à Ndendé et les choses se déroulent sans anicroches. Destinée à la production laitière et animale, cette initiative entend contribuer à la création de richesses par la diversification de la base productive ; une priorité du gouvernement en cette année 2025. Mais, l’initiative s’inscrit également dans une volonté de la Transition de restaurer la dignité du peuple gabonais en réduisant sa dépendance aux importations agroalimentaires, qui s’élèvent à près de 300 milliards de Francs CFA par an. L’agriculture et l’élevage pourraient devenir un pilier essentiel pour la diversification de l’économie gabonaise, traditionnellement basée sur le pétrole et les mines.

 

 
GR
 

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