Pour avoir sauvagement passé à tabac un détenu qu’ils accusaient de détenir illégalement un téléphone au sein de la prison centrale de Libreville, deux gardes pénitentiaires, un caporal-chef et un sergent-chef major, ont été traduits en justice et encourent de lourdes sanctions, dont la restitution de l’argent dérobé au prisonnier ainsi que des dommages et intérêts à hauteur d’un million de FCFA. Ils seront fixés sur leur sort le 19 décembre prochain. 

Des agents de la Sécurité pénitentiaire (photo d’illustration). © D.R.

 

«Un procès historique et inédit». C’est ainsi que l’a vécu l’association SOS Prisonniers Gabon (SPG) dont un long post sur sa page Facebook relate l’audience tenue lundi 28 novembre au palais de justice de Libreville. Chose rare en effet, deux gardes pénitentiaires, Yvon N.M (caporal-chef) et Nicolas F.B. (sergent-chef major) ont été traduits en justice par le détenu Thomas Nguindjoi Obame. Ils sont poursuivis pour coups et blessures volontaires et vol.

Devant la barre, les deux agents de la Sécurité pénitentiaire ont reconnu les faits qui leur sont reprochés et demandé pardon au détenu qu’ils avaient accusé à tort de détenir illégalement un téléphone dans l’enceinte de l’établissement pénitencier. Ils ont reconnu l’avoir frappé de longues minutes durant à coup de ceinturon et de tuyau. Si Thomas les accuse également de lui avoir dérobé une somme de 65 000 FCFA, leur avocat, Me Abena, a estimé que cette infraction n’est pas constituée, d’autant plus que les prisonniers ne sont normalement pas autorisés à posséder par-devers eux une telle somme. Le prisonnier quant à lui a maintenu que c’est Nicolas F.B. qui a pris l’argent dans sa poche.

Les deux agents devraient connaître leur sanction le 19 décembre prochain. Me Gisèle Eyue Bekale et Me Davy Hermann Zassi Mikala ont dit s’en remettre à «la sagesse» du tribunal pour ce qui est de la prononciation de la peine à l’encontre des deux agents qui ont d’ailleurs montré leur méconnaissance du règlement intérieur de la prison. Les deux avocats du détenu ont toutefois sollicité le remboursement des 65 000 FCFA ainsi que des dommages et intérêts d’un million de FCFA.

Pour rappel, c’est l’administration pénitentiaire elle-même qui a transmis le dossier au Parquet. Avant leur arrivée devant la barre, les deux agents avaient déjà été suspendus par le directeur de la prison. 

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Roger Gilles dit :

    Bravo à cette ONG qui fait un travail exceptionnel.

  2. CYR Moundounga dit :

    Bjr. Un peu de répit dans cette « boite » ferait du bien. Amen.

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