5226 prisonniers. C’est le nombre de personnes détenues dans l’ensemble des prisions du pays. Un chiffre dévoilé, le 18 août, par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Erlyne Antonela Ndembet-Damas, lors de son passage à l’émission «Face à vous». Cette surpopulation carcérale a amené le gouvernement à envisager des peines alternatives et à entamer l’extension de certaines maisons d’arrêt.

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Erlyne Antonela Ndembet-Damas, lors de son passage à l’émission «Face à vous», le 18 août 2021.  © Gavonreview/Capture d’écran

 

Le ministre de la Justice, Erlyne Antonela Ndembet-Damas, était l’invité de l’émission «Face à vous», le 18 août, diffusée simultanément sur plusieurs radios et télévisions nationales. Dans ce rendez-vous explicatif de l’action gouvernementale, elle a abordé les questions relatives au pan justice et droits de l’homme dont elle a la charge, allant de la lenteur des procédures dans les tribunaux du pays, les émoluments des avocats, les réformes engagées et la surpopulation carcérale à laquelle il faut trouver des solutions.

Pour ce dernier point, le chef du département de la Justice indique que les prisons du pays comptent  5226 pensionnaires. Pour certaines sources, la prison centrale de Libreville, le plus grand pénitencier d’entre tous, conçue pour accueillir 300 détenus, renfermerait aujourd’hui plus de 4.000 prisonniers, selon l’association de lutte pour les droits humains, TropCTrop. Un chiffre très au-dessus de ses capacités d’accueil. «Les infrastructures n’ont pas suivi», a reconnu la Garde des Sceaux.

En vue d’y remédier, Erlyne Antonela Ndembet-Damas annonce plusieurs réformes, mais aussi des travaux d’extension en cours dans ces univers carcéraux. «Nous sommes en train de régler le problème par l’extension des prisons en attendant la construction de nouvelles» a-t-elle indiqué, sans plus de précision sur l’agenda de réalisation de ces projets annoncés depuis plusieurs années.

Modernisation des prisons du pays

«Nous avons présentement un projet dans le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), celui de la modernisation des prisons. Nous avons une dotation dans la loi de finances de l’année dernière d’un peu moins d’un milliard sur la réhabilitation et l’extension des prisons de l’intérieur du pays notamment et celle de Libreville particulièrement», a-t-elle indiqué, ajoutant que «celle de Libreville est en travaux» et que «s’agissant des prisons de l’intérieur du pays, tous les appels d’offres ont été passés». Concernant la prison de Libreville, elle fait savoir que le site est déterminé, les études en train d’être faites. «Ce sera une prison où nous respecterons toutes les normes internationales».

L’autre solution envisagée pour désengorger les prisons et raccourcir les délais de détention repose sur la mise en pratique des peines alternatives par rapport à l’emprisonnement systématique. Le ministre de la Justice laisse entendre que présentement, la première chose pour le respect des droits de l’homme, c’est l’amélioration des conditions de détention par l’extension des prisons. «Nous sommes en train de le faire par une réforme de la justice», a-t-elle dit avant de préciser : «nous avons récemment présenté au gouvernement des textes sur des peines alternatives à l’emprisonnement. C’est-à-dire que le Code pénal prévoyait, dans son chapelet de peines, que l’inculpé ou le prévenu pouvait faire un travail d’intérêt général pour payer sa dette à la société. C’est déjà une manière de respecter les droits de l’homme et une manière lutter contre la surpopulation carcérale».

Le patron du département révèle également que le Juge d’application des textes verra le jour. «Nous sommes en train de peaufiner le texte sur le juge d’applications des textes. Ce sera une juridiction ou un juge qui sera chargé de veiller au respect des conditions de détention, que les délais de détention soient respectés, qu’il n’y ait plus de détenus qui passent des années sans être jugés. Tout ceci dans le respect des droits de l’homme», a fait savoir madame Ndembet-Damas.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. « le dernier paragraphe résumé tout. Cependant l’intéressé sera t-elle encore en poste pour éviter le manque de continuité de l’administration publique, par la phrase désormais consacrée « je veux voir d’abord clair avant d’agir » pout tout nouveau ministre. Wait and see.

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