Entretenant lui-même le culte de la personnalité autour du président de la Transition et de son épouse, le CTRI projette la construction de plusieurs infrastructures à l’intérieur du pays, notamment à Oyem où a récemment été lancé le chantier de la future «Oliguiville» et à Lebamba où le «Centre médical maman Zita Oligui Nguema» verra le jour l’année prochaine.

Le couple Brice Clotaire et Zita Oligui Nguema, le 4 septembre à Libreville. © AFP

 

Les habitudes ont décidément la peau dure. Au Gabon, la chute du régime Bongo semble peu à peu laisser la place à un autre tout aussi basé sur une personne et sa famille : celui d’Oligui Nguema autour duquel se développe désormais une propagande plus ou moins bien conçue. Pour les observateurs, le branding actuel vise un objectif précis : assurer la continuité du «libérateur» à la tête du pays. Sinon, comment justifier que toutes les réalisations, y compris en termes d’infrastructures, se rapportent désormais à lui et à sa principale épouse, comme ce fut le cas sous l’ère Bongo père et fils ?

Comme Omar Bongo dont il semble se positionner en gardien de la mémoire, de son vivant, Brice Clotaire Oligui Nguema verra sortir de terre une ville qui porte son nom. Vendredi 15 mars dernier, les travaux d’extension de la ville d’Oyem ont officiellement été lancés en présence du gouverneur de la province du Woleu-Ntem, Jules Djeki. Sans surprise dans le contexte actuel, la nouvelle ville a déjà été baptisée «Oliguiville». Ce qui ne manque pas de rappeler l’existence de Bongoville, dans le Haut-Ogooué. La future «ville biodiversité», qui s’étendra sur une superficie de 1 779,675 hectares, verra également la construction d’un boulevard baptisé «Boulevard du 30 août».

Réfutant un quelconque culte de la personnalité au tour du président de la Transition, des cadres de la capitale septentrionale assure qu’il s’agit d’un «vieux projet» initialement baptisé «Oyem 3» dont la dénomination a simplement changé pour rendre hommage au patron du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) à la suite du coup d’État de fin août 2023. Question : son épouse a-t-elle droit, elle aussi, au même hommage ? Comme son époux de président, Zita Oligui Nguema aura également le privilège de voir son nom attribué à une infrastructure publique, en l’occurrence une structure médicale dans sa ville d’origine, Lebamba. Le CTRI, qui finance l’intégralité du projet, prévoit en effet la livraison, courant 2025, du «Centre médical maman Zita Oligui Nguema». Drôle de changement tout de même !

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Angomalo dit :

    Que Dieu me permette d’avoir un terrai à Oliguiville!

  2. […] site d’informations GabonReview a récemment publié un article détaillant un programme d’envergure lancé par le Comité de […]

  3. Yann Levy Boussougou-Bouassa dit :

    Certains compatriotes ont des réflexes de larbin et de flagorneur qui font du mal au pays. Est-ce un héritage colonial ? En tout cas sous Bongo père et fils cette mentalité a été fortement promue au point d’en devenir une seconde nature dans une partie de la population. Ce qui me fait dire que le temps où on comprendra qu’on peut respecter ses dirigeants sans les saluer plus basque terre et sans en être des vils flatteurs est encore loin.

    De son côté , le président serait bien inspiré de ne pas encourager ce genre de mentalité, un peu comme il l’a fait récemment avec les partis politiques. Car ce n’est pas avec ce type de mindset qu’on construira de façon viable notre « essor vers la félicité ». Mais j’ai bien peur que l’égo et la perspective de 2025 le convainquent du contraire.

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