Gabon : Brice Laccruche Alianga refuse de donner son sang

L’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, mal en point depuis des mois et nécessitant une évacuation sanitaire urgente, refuserait les prises de sang qui lui sont proposées à la prison centrale de Libreville en vue d’examens médicaux approfondis. Il dit ne pas avoir confiance aux responsables de cet établissement pénitentiaire et craint pour sa vie.

Bien que malade, peu confiant, Brice Laccruche Alihanga refuserait les prises de sang proposées par l’administration pénitentiaire. © D.R.
L’état de santé de Brice Laccruche Alianga ne s’est pas beaucoup amélioré à la prison centrale de Libreville où il est incarcéré depuis le 7 novembre 2019, initialement pour des soupçons de détournement de fonds publics durant la convalescence d’Ali Bongo à la suite de son AVC. Selon des sources qui lui ont rendu visite récemment, l’ancien directeur de cabinet du chef de l’État serait toujours mal en point et sa situation risque de se dégrader davantage, d’autant plus qu’il refuserait les prises de sang que lui propose depuis quelques jours l’administration pénitentiaire.
À la question de savoir pourquoi il refuse de se faire prélever du sang pour d’éventuels examens médicaux censés définir ce dont il souffre depuis plusieurs mois, Brice Laccruche Alianga aurait répondu qu’il n’aurait pas confiance en l’administration pénitentiaire. Il craindrait que son sang soit «manipulé». Pire, il craint que cet acte finisse par lui coûter la vie. Il soupçonne en effet que l’on veuille lui injecter un produit nocif. L’ancien collaborateur d’Ali Bongo souhaiterait être prélevé par un médecin indépendant dont il jugera lui-même de la probité.
Jointe par Gabonreview, une autre source précise : «En réalité, Brice Laccruche Alianga n’a pas refusé de se faire piquer. Le médecin l’a vu en présence du directeur de cabinet du ministre de la Justice, et il a indiqué devant eux qu’il faut qu’on lui fasse des examens en situation d’hospitalisation. Ce médecin a d’ailleurs délivré plusieurs bons d’examens, y compris ceux des radios, eu égard à ses douleurs au niveau du thorax. Curieusement, après le départ du directeur de cabinet, l’administration pénitentiaire a réduit le nombre d’examens pour le limiter aux seuls examens de sang. Au vu de cela, M. Laccruche Alianga a demandé à être prélevé dans l’établissement médical dans lequel il sera accueilli, pour éviter que cette prise de sang ne soit qu’une formalité de communication.»
Une évacuation urgente
Dans un communiqué, en avril dernier, Me Anges Kevin Nzigou, un de ses avocats a rapporté à la suite d’une visite que «BLA» leur était apparu «fébrile», «amaigri et affaibli par la maladie qui le terrasse depuis quelques moments, avec des évocations des hémorragies périodiques».
Les avocats demandent une «prise en charge médicale urgente dans une véritable structure sanitaire, notamment à l’étranger» et de meilleures conditions de détention. L’ancien Tout-Puissant dircab est gardé en isolement dans «une cellule de moins de 9m², fermée en permanence, sans eau courante, et avec un trou en guise de toilette».

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