Gabon : Bilie-By-Nze, Manganga Moussavou, Ondo Ossa et Onanga Y’Obegue font front commun pour un «avenir démocratique»

Ils sont anciens hiérarques et cadres aux seins des exécutifs passés, leaders d’opinions, de mouvements ou de formations politiques. Ils ont pour l’essentiel occupé de prestigieuses fonctions au sein de l’appareil d’État et aujourd’hui, ils entendent donner leur avis sur la marche de la démocratie au Gabon. Alain-Claude Bilie-By-Nze, Pierre-Claver Manganga Moussavou, Albert Ondo Ossa et Ali Akbar Onanga Y’Obegue donnent rendez-vous à l’opinion, le 8 janvier à Libreville, à l’occasion d’une conférence de presse conjointe qu’ils animeront autour de l’avenir démocratique du Gabon.

Les quatre hommes politiques gabonais qui seront face à la presse, le 8 janvier 2024. © GabonRevie/Montage

Désormais positionnés du côté de l’opposition, l’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, leader de la plateforme Ensemble pour le Gabon (EPG), l’ex-Vice-président de la République, Pierre-Claver Manganga Moussavou, par ailleurs président du Parti social-démocrate (PSD), le professeur agrégé d’économie et ancien ministre, ancien candidat à la présidentielle, Albert Ondo Ossa et Ali Akbar Onanga Y’Obegue, lui aussi ancien ministre, seront sur la même tribune, le 8 janvier. Critiques et opposés aux méthodes et à la manière de diriger des militaires au pouvoir depuis le 30 août 2023, ces anciens tenants du pouvoir entendent s’exprimer sur l’avenir de la démocratie dans le pays.

Pour une surprise, celle-là en est une. Adversaires politiques hier, ces personnalités de premier plan du paysage politique gabonais, depuis de nombreuses années, seront sur le même plateforme. Elles font bloc pour analyser et apprécier la trajectoire choisie et engagée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et les actions entreprises par ses soins dans le sens de l’avenir du Gabon. Des actions qui sont, pour le moins contestées, par ces «dignitiares» en ce qu’elles ne «garantissent pas toujours, pour eux, un avenir serein».

Présentée comme un «évènement essentiel pour éclairer l’opinion publique et relayer leurs préoccupations et propositions», cette conférence de presse sera également l’occasion de faire une déclaration publique commune élaborée dans un esprit de responsabilité et d’unité nationale, face aux défis actuels de la transition politique.

Selon des sources proches du dossier, elle abordera des questions cruciales liées à l’inclusivité, à la transparence et à la légitimité du processus électoral en cours, ainsi qu’à la nécessité d’un retour aux principes fondamentaux de la démocratie et de l’État de droit.

Ce groupe monte au créneau alors que le débat actuel dans le pays est articulé autour de l’élaboration du nouveau Code électoral. Dans le cadre de la Transition politique au Gabon, en effet, la Commission nationale pour l’élaboration de l’avant-projet de Code électoral (CNEAPCE) a été mise en place pour la refonte du système électoral du pays. Cette structure a procédé à une analyse approfondie des différents aspects du Code électoral, avec pour objectif la création d’un nouveau corpus juridique adapté aux réalités contemporaines du Gabon. Au terme de ses travaux, le document sera examiné, du 10 au 20 janvier par le Parlement. L’annonce a été faite au terme du Conseil des ministres du 5 janvier 2025 à Libreville.

La prise de parole de ces personnalités devrait donc être le lieu de propositions, d’orientation en vue de l’amélioration de ce texte, voire de recherche des voies d’apaisement du climat politique au regard des positions irréductibles de certains et des tensions quelques fois perceptibles.