Gabon : Atomo Mengue en librairie avec «Les boucs émissaires» et «En attendant que l’aurore se lève»

Ancien rédacteur en chef et directeur de l’information des chaines de télévision privées, TV+ Gabon et de Kanal7, auteur de plusieurs livres dont «Le Puzzle», «Fragments de mémoire», Prix Icad (Institut Cheik Anta Diop) du meilleur journaliste au Gabon en 2007, Carnaud Atomo Mengue vient de placer en librairie deux autres nouveaux livres. «Les boucs émissaires», 400 pages, paru aux Éditions Minuit et Aube en décembre 2023 et «En attendant que l’aurore se lève», publié en février dernier par les Éditions Ossiman, complètent la bibliographie de cet auteur gabonais, l’inscrivant davantage dans le Panthéon littéraire de son pays.

Premières de couverture des deux nouveaux ouvrages de Carnaud Atomo Mengue. © GabonReview/Montage

Connu sur les plateaux des chaines de télévisions où il a exercé en tant que journaliste et membre du top management, Carnaud Atomo Mengue, pur produit de l’Université Omar-Bongo (UOB) et de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Paris, est depuis plusieurs années un écrivain gabonais prolifique. Pour cette saison, il revient en librairie avec un coup double. Fin-décembre 2023, celui qui occupe actuellement le poste de Conseiller en communication du ministre de la Communication et des Médias au Gabon, a publié aux Éditions Minuit et Aube, «Les boucs émissaires». Un roman de 400 pages suivi en février 2024 de la parution de «En attendant que l’aurore se lève». Un autre bouquin édité par les Éditions Ossiman.

«Offrir à chaque lecteur un miroir où se refléter, une source d’inspiration, un exutoire»

Carnaud Atomo Mengue. © Facebook/carnaud.atomomengue

«En attendant que l’aurore se lève» est un récit offrant une immersion captivante dans l’univers complexe de la Cabanie, où fiction, fantastique et réalité s’entrelacent habilement. «À travers cette exploration, l’auteur nous guide dans un voyage initiatique au cœur des enjeux sociaux, politiques, traditionnels et spirituels de ce pays fascinant. C’est un périple qui nous entraîne vers la résilience et les racines profondes d’un peuple plongé dans les méandres d’un pouvoir corrompu», peut-on découvrir sur la note de présentation.

Gabonais ayant, comme la plupart de ses compatriotes, vécu les événements du 30 août 2023, il est fort à parier que cet ouvrage, qui l’inscrit davantage dans l’univers littéraire gabonais, met, en filigrane, la lumière sur les maux minant le Gabon, durant ces dernières années. Bien que l’histoire puisse, par moments, revêtir un caractère brutal, elle ne verse jamais dans le gratuit, mais dépeint avec sincérité les réalités d’un monde qui peut faire penser à celui de certains pays africains. Mais, par-delà les apparences, la Cabanie transcende les frontières géographiques pour offrir à chaque lecteur un miroir où se refléter, une source d’inspiration, un exutoire ou simplement un divertissement.

Parcourant le texte, on note que l’intrigue se déploie comme une enquête à 360°, permettant de suivre de près chaque personnage, jusqu’à l’éclatement salvateur d’un soulèvement libérateur. «Les protagonistes, bien présentés, nous entraînent dans des parcours individuels riches en émotions et en réflexions», note-t-on.

«Retarder au maximum le développement de leurs pays»

Le second texte mis en librairie, «Les boucs émissaires», raconte l’histoire du fils d’un ancien diplomate gabonais : Éphèbe Nkoghe, un jeune banquier sur qui pèse une enquête de détournement de fonds.

L’intrigue qui mêle pouvoir, histoire d’amour, voyage, actualités politiques sous régionale et internationale, conduit le protagoniste au Congo Brazzaville où il s’est rendu pour rencontrer son amour d’enfance, Catherine Nam Lumumba, originaire de la République démocratique du Congo (RDC). Cette dernière est désormais avocate dans un célèbre cabinet de Kinshasa. «Les retrouvailles idylliques du jeune couple restent cependant marquées par une actualité politique qui va bientôt avoir un retentissement international : la mort mystérieuse de Claver Che Bubeya, un fervent défenseur des droits de l’Homme et activiste Congolais», lit-on.

Entre le procès d’élucidation des circonstances douteuses de la disparition inopinée du célèbre activiste et les mésaventures amoureuses du jeune banquier qui apprendra à ses dépens les revers amers du badinage sentimental, le roman plonge le lecteur au cœur des sombres rouages du pouvoir dans une Afrique subsaharienne où il semble encore que «les pouvoirs politiques se soient passés le mot pour retarder au maximum le développement de leurs pays afin de tenir en laisse leurs peuples».

Journaliste gabonais de renommée, Carnaud Atome Mengue va inéluctablement séduire, une nouvelle fois, les lecteurs, mais surtout la critique, avec ces deux textes qui parlent à tous, de par les sujets et thématiques abordés, mais aussi par la qualité de son style et le caractère actuel des maux qu’il dénonce.