Gabon : Après le référendum, mise en place du Front des citoyens pour la transparence électorale
Fondé sur les bases du Front du Non objectif, mouvement ayant battu campagne en faveur du Non lors du référendum constitutionnel, le Front des citoyens pour la transparence électorale (FCTE) a vu le jour, le 22 novembre dernier. La structure dirigée par Marie-Joselle Pélagie Itsana a été présentée par le président de la plus grande centrale syndicale au Gabon, Dynamique unitaire, Jean Remy Yama. Elle se donne pour mission de rechercher la transparence lors des scrutins électoraux à venir dans le pays.
Exit le Front du non objectif, bienvenue au Front des citoyens pour la transparence électorale (FCTE). Après une campagne électorale rondement menée en faveur du Non par Jean Remy Yama et les membres du Front du Non objectif, ils ont décidé de poursuivre leur démarche de lutte en militant pour plus de transparence électorale dans le pays. Dans cette perspective, leur plateforme a été muée en Front des citoyens pour la transparence électorale (FCTE). Elle entend notamment veiller à la crédibilité du processus de révision du Code électorale et même des élections à venir au Gabon. Les élections ayant régulièrement été soupçonnées et accusées de ne pas être transparentes et encore moins démocratiques.
Alors que le processus de la Transition se poursuit et continue de franchir les étapes, les acteurs politiques et de la société civile s’activent pour faire en sorte que les choses se déroulent dorénavant dans la plus grande transparence. C’est du moins le sens de la mise en place du Front des citoyens pour la transparence électorale qui ambitionne de rétablir la confiance électorale d’autant plus que la transparence électorale reste un enjeu démocratique majeur qu’il faut absolument atteindre.
«Le FCTA entend mener ce combat crucial pour notre jeune démocratie dans les prochains jours, avec tous les Gabonais animés des principes républicains et démocratiques, ainsi qu’avec tous les partenaires historiques du Gabon et tous ceux qui sont concernés par la paix et la stabilité de notre pays qui passent nécessairement par une transparence électorale», a déclaré Jean Rémy Yama.
Au lancement de cette structure, il a rappelé que le peuple gabonais s’était prononcé souverainement sur le projet de Loi constitutionnelle proposé par les autorités de la Transition. Cependant, a-t-il souligné, les résultats du scrutin, tels qu’annoncés par le ministère de l’Intérieur, le 17 novembre, suscitent plusieurs interrogations et nécessitent un examen approfondi. Il a donc insisté sur l’importance de tirer des leçons sur ce processus pour les futures élections. Pour Jean Remy Yama, garantir l’intégrité des scrutins passe par une impartialité des autorités électorales et une sincérité des résultats. Et ce changement marque «le début d’une lutte pour une transparence électorale accrue».
Le FCTE s’attaquera aux quatre grandes étapes de l’élection à savoir l’organisation, la compétition, le déroulement du scrutin et la gestion des contentieux. «Chacune de ces étapes doit subir des aménagements apportés par une révision du Code électoral, qui se présente comme le grand chantier post-référendum, et des dispositifs juridiques connexes», a-t-il fait savoir.
Concernant d’ailleurs l’organisation du processus électoral, Jean Rémy Yama a fait remarquer que la loi n°019/2024 du 5 août 2024, modifiant certaines dispositions de la loi n°07/96 portant dispositions communes à toutes les élections politiques, confère au ministère de l’Intérieur la responsabilité exclusive de la préparation et de l’administration des élections et des référendums.
Dès lors, il a critiqué la centralisation excessive de ce pouvoir, soulignant que l’organisation unilatérale des Commissions électorales par ce ministère, sans une représentation équilibrée des camps du « Oui » et du « Non », a créé «un déficit de transparence», suscitant des doutes quant à l’impartialité de ces Commissions et a constitué «à la fois un recul démocratique et un défaut de garantie de transparence, de nature à susciter un doute légitime sur l’impartialité des membres des commissions composées».
Le FCTE est composé de plusieurs personnalités du microcosme socio-politique gabonais à l’exemple de Jean Valentin Léyama ou de Marcel Libama.
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