Gabon : Après le référendum, l’heure des récompenses ?
Y compris ceux qui, au début, étaient apparus plus ou moins critiques à l’égard des autorités sur le sujet, plusieurs personnalités se sont révélées être de fervents soutiens du projet de nouvelle Constitution. Celui-ci ayant été adopté dans les urnes samedi dernier, peuvent-elles s’attendre à des «récompenses» de la part du général-président alors qu’un nouveau gouvernement serait actuellementen préparation ?
C’est une habitude bien de chez nous, héritée des démocraties les plus anciennes. Au lendemain de nouvelles élections ou de grandes assemblées, à l’instar du Dialogue national d’avril dernier, de nouvelles personnalités sont nommées au gouvernement et dans la haute administration. Des attributions de postes par les autorités en place que beaucoup assimilent souvent, à tort ou à raison, comme des sortes de récompenses pour leur investissement sur le terrain en faveur des mêmes autorités.
Or, samedi 16 novembre, a eu lieu, sur toute l’étendue du territoire national et dans plusieurs villes hors du Gabon, le référendum sur la nouvelle Constitution. Plusieurs personnalités, aussi bien au sein de la société civile que de la sphère politique, ont porté ledit projet, y compris ceux qui, au début, s’étaient montrés réticents, voire inaudibles sur la question. Dans le groupe des premiers cités, l’on compte des acteurs majeurs de la société civile à l’exemple de Geoffroy Foumboula Libeka dont le changement de position n’est pas passé inaperçu.
S’étant montré plutôt critique à l’égard des militaires au pouvoir, l’avocat et cadre du parti Pour le Changement (PLC), Anges Kevin Nzigou a lui aussi fini par soutenir le projet de nouvelle Constitution. Une position qui, elle aussi, n’a pas manqué de surprendre ceux qui s’attendaient à le voir appeler les Gabonais à voter NON lors de la consultation référendaire. Il n’en a pas été le cas. Bien au contraire.
L’un comme l’autre sont-ils en droit d’attendre leur «récompense» après que le OUI l’a remporté dans les urnes ? S’il est peu probable que l’un ou l’autre le demande voire l’accepte, connaissant leur position actuelle – Me Nzigou s’est toujours refusé à toute nomination quand Geoffroy Foumboula est déjà vice-président de l’Assemblée nationale – d’autres personnalités ayant «mouillé le maillot» lors de ce scrutin pourraient bien se voir attribuer quelques portefeuilles. En cas de refus, le secrétaire général du PLC pourrait, par exemple, proposer de nommer à sa place la présidente du parti, la députée de la transition Elza-Ritchuelle Boukandou dont la campagne pour le OUI s’est également faite remarquer dans son fief de Ndendé (Ngounié).
Avec ces personnalités susceptibles d’obtenir des promotions politiques, il faudrait également compter sur ceux qui ont agi dans l’ombre, sans forcément rendre public leur soutien au CTRI et à ses initiatives ces derniers mois. Parmi eux, certains citent Brice Laccruche Alihanga. Une évocation qui peut surprendre plus d’un. Pourtant, dans son entourage, on soutient que l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo a des chances de rebondir avec un poste dans la haute administration, et pourquoi pas au gouvernement ? Ce qui reste à voir.
En attendant, il se susurre déjà que la formation d’un nouveau gouvernement est actuellement évoquée à la présidence de la République. Certains annoncent des surprises d’ici à la fin d’année. Wait and see !
3 Commentaires
Un traitre est toujours grassement récompenser car le poids de la traitrise est lourd à porter. Il faut l’alléger…….
Donc Alihanga va rebondir pendant qu’il ment et continu à mentir sur sa filiation? Malgré qu’il ait toujours des histoires pendantes au tribunal? Malgré qu’il ait une condamnation où il doit payer des milliards à l’état. Notre pays doit-il rester cette poubelle ou on nommes des personnalités dont la réputation douteuse divise l’opinion? Quand est-ce qu’on donnera de la place au respect des valeurs que doivent incarner nos élites notamment politiques? Oligui va-t-il faire comme Ali Bongo, sacrifier sa popularité parce qu’il faut gouverner avec des personnalités dont la probité morale divise l’opinion? Si la nomination d’Alihanga va réjouir ses partisans, elle va certainement réveiller la défiance d’une partie encore plus importante de la population qui n’a pas oubliée son usurpation jusqu’à faire une « tournée républicaine présidentielle » comme si il était devenu le patron de l’administration ou de l’exécutif avec tous le gouvernement à ses pieds. Combien on est payé pour continuer à promouvoir un homme qui ne représente rien sinon la place que les Bongo lui ont voulu lui donner.
Vivement que dans le prochain Gouvernement il n’y ait pas tous ceux-là ayant conduit le Gabon dans les ténèbres éconimiques et dans le sous développement dans lequel le pays se trouve.
Le CTRI démontrerait ainsi qu’ils ne sont pas un pure produit des Bongo qui ont ruiné et pillé le Gabon.