L’élection présidentielle au Gabon devrait se tenir cette année. Le président sortant, Ali Bongo, ne s’est pas encore officiellement lancé dans la course, mais il peut compter sur d’anciens barons du Parti démocratique gabonais (PDG) qui ont fait leur comeback après avoir claqué la porte et bien d’autres qui lui restent fidèles. Cependant, alors que la nouvelle Constitution prévoit le retour à un scrutin à un tour, le chef de l’État qui sait que le PDG est en position de force croit également que tout peut basculer. Lors de son discours dimanche, il a prôné la mise en place d’une alliance pour le développement de la Nation. Une alliance qui censée transcender les divergences.

Ali Bongo s’exprimant lors du 55e anniversaire du PDG. © D.R.

 

La bataille pour la conquête du pouvoir cette année 2023 sera-t-elle aussi rude qu’en 2016 ?  «2023 ne sera pas 2016», écoute-t-on de part et d’autre. Mais contrairement à 2016 où elle était presque sans merci avec à la clé, une liste d’opposants enrichie d’anciens barons du Parti démocratique gabonais (PDG) qui avaient tourné le dos à Ali Bongo, la liste ne fait que se rétrécir du fait du comeback de bon nombre d’entre eux et le revirement d’autres qui se disaient opposants. Assez pour conforter le parti au pouvoir ? En s’adressant à ses « camarades » lors des 55 ans de son parti, Ali Bongo a assuré, «le PDG est, au Gabon, le plus puissant des partis».

Dans sa démarche, il a d’ailleurs dézingué les autres formations politiques. «Contrairement aux autres formations, notre parti est organisé, il est structuré, il est aussi le seul parti tourné vers l’action. Les autres formations elles, se complaisent dans la contestation», a dit un Ali Bongo certain de ce que seul son parti est capable de changer la vie des Gabonais. Si après 55 ans dans l’opinion on soupçonne le PDG de rester au pouvoir «grâce à la force et la fraude»,  il vante plutôt une droiture que cette formation doit à 4 valeurs : ouverture, dialogue, tolérance et paix. «Là où d’autres partis pratiquent l’exclusion, l’excommunication, le PDG, lui, pratique l’inclusion», a-t-il argué avant de prôner l’adhésion du plus grand nombre à ce parti.

«Nous avons vocation à nous rassembler»

«Oui, au PDG, nous avons les bras ouverts !», a-t-il appuyé indiquant que ce sont ces valeurs qui ont conduit à l’organisation de la récente concertation politique qui a réuni une centaine de partis aussi bien de la majorité que de l’opposition, pour des élections aux lendemains apaisés. «Cette ouverture, aux autres, fait partie de l’ADN de notre beau et grand parti. Nous devons la cultiver et l’accentuer», a déclaré Ali Bongo qui a par ailleurs invité le plus grand nombre à rejoindre la majorité républicaine dont il est le chef. Alors que du côté de l’opposition l’on songe tant bien que mal à une union qui devrait aboutir au choix d’un candidat unique à la présidentielle, Ali Bongo lui, espère que «ces forces vives de notre pays nous rallient pour former une Alliance pour le développement de la Nation».

Ali Bongo rêve donc d’une alliance qui a pour vocation de concentrer les Gabonais dans un ensemble, car dit-il, «le PDG, s’il a des adversaires, n’a pas d’ennemis au Gabon». «Après tout, nous sommes toutes et tous Gabonais. Nous avons vocation à nous rassembler. Ne l’oublions jamais !», a-t-il soutenu. Dans un contexte où la nouvelle Constitution du pays prévoit des élections à un tour, Ali Bongo qui sait que son parti est «en position de force», semble pour ainsi dire, croire que tout peut basculer. «Gare à l’excès de confiance», a-t-il dit prévenant ses « camarades ». La formation de cette alliance à quelques mois de la présidentielle, pourrait être le gage de sa réussite s’il présentait à nouveau sa candidature. Ce encore plus, si l’opposition n’arrive pas à accorder ses violons.

 
GR
 

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