Gabon : À la suite du référendum, le regard de Serge Maurice Mabiala
Acteur politique, député de la Transition, Serge Maurice Mabiala a analysé, ce jeudi 21 novembre, le dernier scrutin référendaire, battant en brèche les voix récusant la bonne tenue de la consultation et dénonçant des «résultats tronqués, faux» et un «tripatouillage grossier des chiffres». Pour l’ancien ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, «les résultats sont crédibles et sont ceux qui ont été rendus publics». Il appelle le général Oligui Nguema à mûrir l’idée d’une candidature à la présidentielle.
L’élection référendaire étant achevée, le temps est désormais à la lecture et surtout à l’analyse de l’événement afin d’en tirer des leçons pour l’avenir. Évoquant, ce jeudi 21 novembre, le référendum du 16 novembre dernier, remporté officiellement par le Oui avec 91,80 % des suffrages contre le Non ayant récolté 8,20 % des voix, le député de la Transition, Serge Maurice Mabiala, estime que «tous les Gabonais ont librement décidé, en conscience, de vivre sous le régime politique proposé par ce projet de Constitution et de tourner une page sombre de leur histoire pour en ouvrir une autre sur une nouvelle République».
Serrer les coudes, mutualiser les efforts
Coordonnateur pour le vote du Oui dans le 1er arrondissement de Mouila, Serge Maurice Mabiala, ancien ministre d’Ali Bongo au département de la Fonction publique, de la Réforme administrative et de la Modernisation des cadres juridiques, a salué ses concitoyens pour l’écoute consacrée tout autant aux arguments en faveur du Non qu’en faveur du Oui. Il relève leur «clairvoyance» quant aux défis auxquels le pays est confronté. Pour le député de la Transition, «il n’y a pas eu de vainqueur ni de vaincu». «Il n’y a eu que des compatriotes, tous tendus à développer notre démocratie, à trouver notre propre voie et à développer notre pays», a-t-il souligné, appelant à serrer les coudes, à mutualiser les efforts «dans la concorde pour le seul bien de notre pays et de tous».
Au-delà de tout, il évoque et salue les «engagements clairvoyants et la cohérence» du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et de l’ensemble des membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) pour «les efforts inlassables, le contrôle et la maîtrise de la situation exceptionnelle en cours dans notre pays». Toutes choses amenant le député de la 13e législature à appeler le Général à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle.
Lorsqu’il dit ce satisfecit et qu’on évoque la réaction de l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, indiquant récemment qu’il y avait «parodie d’élection» et une «abstention record», Serge Maurice Mabiala estime que «les résultats sont crédibles». «Ils sont ceux que nous avons sous les yeux», a-t-il affirmé, signalant également que «cette élection était claire et très bien organisée».
Les abstentionnistes ont implicitement soutenu le Oui
Pour lui, «le vrai taux du Oui est le résultat annoncé plus le taux d’abstention», et le natif de Mouila rappelle que les abstentionnistes ont implicitement soutenu le Oui. De même, faisant un focus sur la liste électorale ayant servi de support de base à cette élection, il fait remarquer qu’elle contenait notamment les noms des défunts. «C’est très difficile pour le ministère de l’Intérieur de les expurger de la liste», a-t-il fait savoir.
Relevant l’abstention qu’il assimile et additionne au Oui, celui qui est de même conseiller municipal de la commune de Mouila ajoute que s’abstenir relève de «l’incivisme» des électeurs ayant choisi pour une raison ou pour une autre de ne pas aller voter. Quoi qu’il en soit, il affirme, sans sourciller, que ceux qui ont choisi cette posture ont «approuvé la Constitution», parce que «qui ne dit mot, consent». «Cette Constitution a été votée à près de 100 % par la communauté nationale», assure-t-il.
«Ce processus électoral était transparent»
S’exprimant sur le fait que le texte soumis au vote n’a pas été largement diffusé, il rassure et déclare qu’il n’y a pas eu de volonté de cacher quelque chose. Il renchérit, notant que «ce processus électoral était transparent», fustigeant le fait qu’«on n’ait pas abondamment évoqué les points essentiels de cette Constitution», à l’exemple de la Décentralisation. «Rien n’a été caché, les libertés et les droits fondamentaux des Gabonais ont été préservés», a-t-il rassuré. Pour lui encore, «dire que les militaires ne peuvent pas diriger le pays est faux. C’est de la démagogie». Il soutient donc une potentielle candidature d’Oligui Nguema.
Serge Maurice Mabiala parle des enjeux, des défis et des perspectives. Il faut avancer, souligne-t-il, d’autant plus que le Gabon doit rentrer dans un ordre constitutionnel. Et cela permettra l’élection présidentielle et les autres scrutins. Mieux, il fait savoir que le Gabon doit se construire et se développer. «Nous devons construire nos infrastructures. Nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes. Nous devons recourir à des partenariats publics-privés», a-t-il expliqué, ajoutant que «nous devons surmonter ces défis et nous ne pouvons les surmonter si nous n’avons pas d’institutions fortes».
Ainsi, le principal défi reste celui de «la stabilité de notre pays». Ce, d’autant plus qu’«aucun investisseur ne peut s’installer dans un pays instable».
2 Commentaires
Ce Mr était cadre chez les Démocrates,il a démissionné pour réintégrer le
pdg. Quel projet a-t-il pour le pays en continuant à se prostituer comme ça ?Le système pdg est toujours là, le Gabon passe après les intérêts des uns et des autres, il votera pour n’importe qui, même un chien pourvu qu’on lui garantisse un poste. Quel est le CV de Oligui? Qu’ A-t-il réussi dans sa vie ? N’importe quel quidam ne va pas venir diriger le pays. Gabonais le président doit être un homme intègre, il ne peut pas être un général de la gr,car la gr est le bras armé des Bongo ondimba, des tueurs. Moi je ne vote plus, dégouté,tant pis pour vous.
Parlons peu. Parlons bien. Et soyons rigoureux. Si Monsieur Mabiala était mathématicien spécialiste de la théorie des ensembles finis, alors il se serait montré prudent dans ses déclarations.
« Qui ne dit mot, consent » est une maxime latine qui a comme auteur le pape Boniface VIII (1235-1303). « Qui tacet consentir videtur » signifie « Qui se tait semble consentir » et devient par ailleurs « Qui ne dit mot consent ».
Les statistiques sont une science du comptage lequel au final détermine des
ensembles bien finis. De ce référendum, on peut définir quatre ensembles disjoints: 1) Oui, 2) Non, 3) Blanc ou nul et 4) les abstentionistes.
« Qui ne dit mot consent » n’a aucune implication statistique. 100 tubercules de manioc, ce n’est pas 90 doigts de bananes ni 60 gombos. En revanche, un point sur lequel Monsieur Mabiala a raison est que le vote est un acte civique. Un devoir citoyen. Peut-être qu’un jour il ne serait pas inutile de publier la liste des personnes qui ne sont pas aller voter. Histoire qu’ils.elles gambergent un peu. La récidive serait une contravention de 10000 Fcfa. Si tous les gabonais.es aspirent à la démocratie participative, alors il n’y a qu’une solution : aller voter.
C’est la raison pour laquelle le Général B.C Oligui Nguema, s’il est porté candidat à la Présidentielle 2025 (Monsieur Mabiala semble y être favorable), devrait convaincre les abstentionistes d’aller voter pour son projet pour la République des sept prochaines années. Car il n’y a pas de démocratie sans le peuple. Chose ignorée par nos Hommes politiques d’hier trop soucieux des jeux de pouvoir, du détournement des moyens de l’Etat, des fonds publics et des biens communs comme l’électricité.
En toute cordialité.