Dans un contexte marqué par des tensions politiques et sociales croissantes, Nicole Assélé tire la sonnette d’alarme. Ce jeudi 27 février, elle a mis en garde contre l’instrumentalisation des identités en politique et les risques de division nationale. Elle dénonce un acharnement injustifié contre le chef d’État déchu et appelle à la reconnaissance de son héritage politique. Un cri du cœur qu’elle inscrit dans une démarche de réconciliation et de préservation de la mémoire collective.

Nicole Assélé s’exprimant, le 27 février 2025 à Libreville. © GabonReview

 

«Nous vivons des temps tumultueux, où les valeurs qui nous unissaient semblent s’effriter sous le poids de la rivalité et de la méfiance», a déploré ce jeudi 27 février, Nicole Assélé. Se positionnant comme une femme libre, elle constate que les rivalités ethniques sont de plus en plus utilisées comme des instruments de pouvoir, menaçant ainsi la cohésion nationale et la paix sociale. Elle met en garde contre cette logique corrosive qui, si elle se poursuit, pourrait conduire le pays vers des fractures irréparables. Elle appelle à un retour aux valeurs républicaines et au refus des discours de haine et de division.

«Notre force réside dans notre diversité et non dans nos différences», a-t-elle insisté. Témoin des évolutions politiques du pays, Nicole Assélé exprime sa déception face à ce qu’est devenue la sphère politique gabonaise. Selon elle, le multipartisme tant espéré a laissé place à une arène où la conquête du pouvoir prime sur l’intérêt général. «J’ai vu la politique devenir un dédale où l’on privilégie la conquête du pouvoir à la réalisation des rêves des citoyens», regrette-t-elle, dénonçant au passage l’instrumentalisation des ambitions personnelles au détriment du bien-être collectif. «J’ai vu des familles se déchirer, des amis devenir des ennemis», martèle-t-elle, tout en rappelant que la politique ne devrait pas être une chasse gardée pour quelques privilégiés, ni un fardeau pour les autres.

Un silence coupable autour d’Ali Bongo

Nicole Assélé s’insurge aussi contre ce qu’elle considère comme une volonté d’effacer de l’histoire le président déchu. Sans citer directement Ali Bongo Ondimba, elle questionne le silence général face à ce qu’elle perçoit comme une tentative d’exclure son rôle du récit national. «Peu importe les reproches que l’on peut adresser à un dirigeant, il est inimaginable de vouloir l’effacer de l’histoire d’un pays», affirme-t-elle. Elle s’étonne du manque de réactions face à ce qu’elle perçoit comme une injustice criante. «Pendant ces 14 années, Ali Bongo Ondimba n’a-t-il fait que du mal ? Nul ne peut dire que personne n’a jamais reçu quoi que ce soit de lui, que personne n’a émergé grâce à son leadership !» s’est-elle indignée.

Elle ne mâche d’ailleurs pas ses mots contre ceux qui, selon elle, ont tourné le dos à l’ancien président après avoir bénéficié de son pouvoir. «Seuls Alain-Claude Bilie-By-Nze, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, Francis Nkéa Ndzigue et une poignée de compatriotes sont-ils devenus co-responsables et co-bénéficiaires des 14 années de gouvernance d’Ali Bongo Ondimba ?» a-t-elle interrogé dénonçant une «trahison écœurante», où ceux qui ont été au cœur du pouvoir sous l’ère Bongo préfèrent aujourd’hui garder le silence, laissant l’ancien chef de l’État faire face seul aux critiques et aux tentatives de réécriture de l’histoire.

Un appel direct à la famille Bongo

Nicole Assélé alerte sur les dangers de la division et de l’oubli historique. © GabonReview

Nicole Assélé s’adresse également à la famille de l’ex-président, qu’elle exhorte à ne pas rester passive face à cet acharnement. «Votre silence face à cet acharnement est troublant. Est-ce que cet homme n’a pas de famille ? N’ayez pas peur de défendre son héritage face aux tempêtes du rejet», lance-t-elle. Elle rappelle que ceux qui occupent aujourd’hui des postes de responsabilité ont, pour la plupart, été des collaborateurs de l’ex-président. «Cette ombre de silence qui plane autour de ce qui se passe actuellement est désolante», ajoute-t-elle. Refusant de rester spectatrice, Nicole Assélé martèle qu’il est temps de mettre un terme à ce qu’elle considère comme une dérive politique dangereuse.

«Trop, c’est trop ! Nous devons préserver notre histoire, avec toutes ses complexités, et reconnaître la part de chacun dans ce cheminement collectif», assène-t-elle. Face à cette situation, elle exhorte les Gabonais à ne pas tomber dans le piège de la division et de l’oubli sélectif. Elle appelle à la préservation de l’histoire nationale avec toutes ses complexités et exhorte chacun à reconnaître sa part de responsabilité dans la trajectoire du pays. «Il est temps d’ouvrir les yeux ! Cette situation que nous vivons tous n’est pas le résultat des actions d’un seul, mais bien d’un silence complice de tous», déclare-t-elle, appelant à un sursaut collectif pour restaurer l’harmonie nationale et construire un Gabon où chaque citoyen trouve sa place et est respecté.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    Très votre initiative, mais reconciation avec qui oligui?Mais madame si c’était quelqu’un d’un autre corps et une autre personne province,mais pas oligui que lws Bongo ont fabriqué, si les Bongos étaient aussi méchants comme oligui fabriqué les choses sur eux,est que Ali était de garde oligui ?La plus grande erreur il ne fallait écarter Frédéric Bongo de la présidence. Les renseignements depuis Bongo père c’est Frédéric, donc il connaissait déjà le domaine. ALI était déjà affaiblit ,oligui a profité, Frédéric n’allait pas faire ce qu-oligui,Frédéric n’allait pas faire ce genre des choses à son cousin jamais.

    • Gayo dit :

      Nicole et toi défendez avant tout des intérêts familiaux et personnels. Avec votre mentalité de servitude, vous considérez que les Gabonais doivent plus aux Bongo, qui ont confisqué et pillé leur pays en échange de quelques nominations, qu’à leur propre nation, véritable source de tout ce qu’ils ont obtenu.

      Dans le nouveau Gabon, celui d’Oligui, le devoir envers la patrie prime sur toute supposée dette envers une famille qui s’est davantage servie du pays qu’elle ne l’a servi. Il ne s’agit plus de se focaliser sur les avantages qu’un petit groupe a pu obtenir sous le règne des Bongo, mais plutôt d’examiner ce que l’ensemble des Gabonais et le pays dans son ensemble leur doivent réellement. Et ce que le Gabon leur doit, ce sont les inégalités sociales, la corruption institutionnalisée, la pauvreté et le paradoxe d’un sous-développement persistant dans un pays pourtant riche.

      Ceux qui estiment tout devoir à Ali Bongo ne sont en aucun cas plus importants que le peuple, qui lui, a surtout hérité des malheurs de son régime. Vous confirmez ainsi que votre engagement politique a toujours été motivé par des intérêts familiaux et partisans. C’est pourquoi Nicole peut encore s’imaginer qu’il faut défendre Ali Bongo sur une base ethnique et tribale, tout en dénonçant de manière contradictoire des divisions qui, aujourd’hui, ne sont plus aussi marquées qu’elles ne l’étaient sous son régime.

      Nous nous souvenons tous des événements d’août 2016, de la tentative de coup d’État d’Ondo Kelly et de la répression accrue du régime contre les opposants. Aujourd’hui, des figures comme Nicole, Onanga et l’ACCBN circulent librement, et l’hostilité qu’ils rencontrent de la part du peuple est le fruit de ce qu’ils ont eux-mêmes semé. Cette résistance populaire ne saurait être imputée au CTRI ni à Oligui, qui appelle pourtant à l’unité et exhorte la population à accueillir tout le monde. Or, sous les Bongo, de tels actes de répression n’étaient jamais condamnés.

      Et souvenez-vous que beaucoup de ceux qui ont travaillé avec les Bongo ne sont pas sortis de nulle part pour n’être que leur fabrication. Certains étaient déjà des leaders politiques ou des hommes d’affaires accomplis, comme Tchango, sur qui les Bongo ont jeté leur dévolu pour les aider à perpétuer la confiscation du pouvoir, précisément parce qu’il était déjà un leader reconnu. Ping n’est pas un homme fabriqué : il avait déjà une valeur avant de rejoindre les Bongo, et il en existe bien d’autres dans ce cas.

      Les véritables créatures du régime, ce sont les Nicole (faux docteur), Onanga et ACCBN. Eux peuvent se permettre de soutenir leur maître contre toute logique et contre le bon sens.

      Tout n’est certes pas parfait, mais le Gabon est aujourd’hui moins divisé et moins répressif qu’il ne l’était sous Ali Bongo, en particulier envers les leaders d’opinion. C’est bien Ali Bongo qui persécutait les activistes, les opposants et les syndicalistes, et non le régime actuel.

  2. Lavue dit :

    Le Gabon, C’est pas une affaire de la famille élargie des BONGO. Ils ont montré leur limites en trichant grossièrement sur la constitution, en laissant au pouvoir un handicapé physique et mental grave (absent durant 5 ans selon ses propres dires), en abandonnant le pays entre les mains d’une femme irresponsable et usurpatrice, méchante et criminelle, en confiant l’administration gabonaise à des novices délinquants dont l’action principale étaient de s’entourer des camardes pilleurs et d’éloigner par la force tout ce qui pouvaient s’opposer à eux. De véritables irresponsables. M. OLGIGUI, contrairement à beaucoup de Gabonais, avec une groupe de personnes qui ne pouvaient plus accepter cette dérive généralisée, a pris ses responsabilités. Le peuple a grandement salué cette action, faut pas l’oublier. Le peuple c’est pas les BONGO et les PDGistes. C’est cela qu’un homme responsable et sérieux qui l’amour pour son pays doit faire car la risée du Gabon devenait insupportable. C’est un Monsieur cet OLIGUI, un jeune à encourager quand on connait le manque de courage de beaucoup dans ce pays.

    Faut que Nicolae Asselé (ce garçon qu’elle veut à tout prix devenir) sache que ailleurs son tocard de cousin Ali BONGO et ses affidés ne seraient plus de ce monde depuis longtemps, pour avoir fait trop de mal au pays, avec le système de médiocrité qui était le leur pendant trop longtemps.

    M. OLIGUI de sa hauteur et sa sagesse n’a pas jugé utile de procéder ainsi (on voit beaucoup d’anciens collaborateurs une fois arrivés au pouvoir éliminer leurs mentors et leurs entourages).

    Les cancres, les imbéciles, les méchants et les idiots doivent mourir de leurs propres poison. C’est pas OLIGUI qui les a poussé dans la merde dans laquelle ils se trouvent, mais leur manque de niveau et leur petitesse d’esprit, ils ont continué de croire que le Gabon était leur chose privée. Les BONGO et amis , c’est terminé, ils ont régné trop longtemps, il faut simplement tourner la page. Le Gabon ne leur appartient par, et surtout ceux qui ont sali la mémoire gabonaise. Les militaires ont tout à fait le droit de remettre les choses en place et de restituer aux Gabonais leur dignité bafouée. Ils l’avaient annoncé, ils l’appliquent.

    Pourquoi par exemple l’aéroport de Port-Gentil porterait-il le nom de l’assassin de M. REJAMBE? On efface de l’histoire les gens qui ne méritent pas, qui ont commis des crimes, faut le savoir. En Allemagne aucun monument ne porte le nom d’Hiter qui a pourtant été chancelier du pays pendant plus de 10 ans. C’est un personnage tristement célèbre et ALI BONGO pour plusieurs Gabonais, pas les PDGistes, est un personnage tristement célèbre. On doit le sortir de la mémoire collective pour avancer. Il n’ y a aucune méchanceté de la part des militaires, que dira-t-on des actes envers LACCRUCHE et ses amis perpétrés par Sylvia et la Young Team? Ce qui arrive à ALI et à sa famille n’est pas si grave et est amplement mérité, chacun doit payer un jour de ses actes ignobles. N’ayons jamais la mémoire courte.

Poster un commentaire