Gabon 24 : Un jeune Gabonais réclame plus de 30 millions à la télévision présidentielle

Affirmant avoir travaillé pour Gabon 24 en 2019, un jeune compatriote réclame plus de 30 millions de francs CFA à la chaîne de télévision d’information rattachée à la présidence de la République, dont la directrice générale aurait décidé de rompre le contrat avec lui. Ayant rendu public leur litige sur les réseaux sociaux, Bernard Christian Rekoula dénonce un abus et en appelle à l’intervention d’Ali Bongo et de son épouse.

Patron de 2B Winners, Bernard Christian Rekoula réclame « plus de 30 millions de FCFA » à la direction générale de Gabon 24. © Gabonreview
Nouvelles accusations de maltraitance à Gabon 24, des mois après les tensions suscitées au sein de l’entreprise médiatique à la suite du décès d’une journaliste qui aurait été harcelée et abandonnée dans sa maladie par la direction générale. Cette fois encore, c’est Laure Bigourd, la patronne de la chaîne d’information rattachée à la présidence de la République, qui est pointée du doigt. Un jeune compatriote qui affirme, documents à l’appui, avoir offert des prestations à la demande de la télévision lui réclame plusieurs dizaines de millions de francs.
«Je réclame tout simplement que vous me payiez tout ce que j’ai déjà effectué comme travail, c’est-à-dire, plus de 30 millions de francs CFA. Soit vous me payez la totalité des contrats rompus de façon unilatérale, selon les règles du commerce, soit vous me donnez une compensation», a une nouvelle fois revendiqué Bernard Christian Rekoula, ce mercredi 13 mai, sur sa page Facebook.
Ali et Sylvia Bongo sollicités
Si le patron de 2B Winners, une entreprise de prestation de services en NTIC, s’est décidé à rendre public son litige avec la directrice générale de Gabon 24, c’est, dit-il, d’abord une façon de se protéger. Il affirme avoir fait l’objet de menaces de divers ordres de la part de Laure Bigourd et de certains collaborateurs du président de la République depuis qu’il s’est mis à raconter son désespoir sur les réseaux sociaux.
Par sa démarche, Bernard Christian Rekoula entend également toucher Ali Bongo et son épouse Sylvia Bongo Ondimba dont il a explicitement sollicité l’intervention dans cette affaire. «Écoutez les jeunes entrepreneurs gabonais, Monsieur le Président. Madame Sylvia Bongo, accepteriez-vous de voir votre fils Noureddin mourir de faim ?» a-t-il interrogé lors de son direct sur Facebook, disant ne plus croire au Gabon.
Des problèmes de santé
«Je n’ai plus aucun revenu. C’est ma mère retraitée de 70 ans qui me fait vivre. Je n’ai plus payé mon loyer depuis plusieurs mois ; mon personnel n’a pas été payé depuis 6 mois. Mon entreprise est quasiment en faillite par la faute de Gabon 24. Pour ne pas arranger les choses, je souffre d’une sciatique déclenchée à la suite d’une mésaventure vécue lors d’une mission pour Gabon 24 à l’intérieur du pays, au cours de laquelle mon staff et moi avons passé trois jours dans un train immobilisé sur la voie en décembre 2019», confie-t-il à Gabonreview, non sans reconnaître que quelques avances sur certains contrats lui ont été faites, il y a plusieurs mois avant que les rapports se détériorent entre sa partenaire et lui-même.
Traitement des agents de Gabon 24 : entre esclavagisme et illégalité
Profitant du litige opposant Bernard Christian Rekoula à Laure Bigourd, des agents de Gabon 24 ont également confié leurs «malheurs» à Gabonreview. «Nous sommes traités comme des esclaves depuis 2016, au point que nous avons porté à la connaissance du président du conseil d’administration la situation difficile que nous vivons depuis des mois», rapporte un agent.
Selon des sources dignes de foi, en juillet 2019, en effet, un ensemble de doléances consignées dans un document a été transmis au secrétaire général de la présidence. La suite de cette interpellation reste attendue.
Pour l’heure, assure un autre agent, les contrats sont inexistants à Gabon 24. «Nous n’avons ni l’assurance CNSS ni primes et encore moins l’assurance maladie de la CNAMGS. Nous continuons d’être payés à la main, bien qu’il nous ait été demandé, il y a quelques mois, d’ouvrir des comptes bancaires pour que nos salaires y soient virés. Mais ces deux derniers mois, l’agent comptable nous a fait savoir que la direction générale avait décidé de ne pas nous virer en raison de la crise du coronavirus qui aurait impacté les revenus de la télévision», raconte cet agent sous le couvert de l’anonymat.

7 Commentaires
Ce ne sont pas des boulots ça. C’est quoi Gabon 24? Faut chercher des vrais boulots où l’on peut évoluer sans avoir à traiter directement avec le pouvoir. Le monde des NTIC offre des opportunités dans divers secteurs d’activités. Faut pas prendre le mauvais chemin, les Gabon 24 sont des choses éphémères. Ça disparaîtra dès que ses créateurs ne seront plus là. En plus avoir des petites gens comme chefs ça peut rendre fou.
Faut voir un peu loin malgré la morosité d’emplois dans laquelle les Émergents ont plongé le pays bien avant la survenue du COVID-19.
Monsieur Rekoula,
vous êtes dans vos droits alors portez l’affaire devant les tribunaux nationaux ou le tribunal de commerce international à Paris…Je ne vous comprends pas dans votre démarche qui est de solliciter le règlement du litige par ABO ou son épouse …soit vous vous battez ou vous vous couchez, mais en implorant ABO, vous dévalorisez votre travail..
Je suis tout à fait d’accord avec vous. Ça donne l’impression qu’il a été pistonné pour obtenir ces contrats ce qui n’est pas forcément le cas. Il faut garder sa dignité même dans des situations difficiles comme celle que j’ai cru comprendre qu’il traverse.
Il est vrai qu’il pourrait (et devrait) porter l’affaire devant le juge. Le problème est que son adversaire est une entité appartenant au pouvoir. Je ne suis donc pas certain qu’il reçoive une justice équitable. Car quoiqu’on dise, notre pays n’est pas une démocratie et notre justice n’est pas indépendante.
Il vient d’être convoqué par le B2. A Ntare Nzame !! Pitié !! Quel pays de MERDES. Dites à Nourredine Bongo qu’il ne sera jamais président du Gabon. jamais !! Mais jusqu’à quand vont-ils traîner le peuple gabonais en bourrique ? Kié!! Nous devons défendre ce monsieur. La poignée de MERDE qui gouverne actuellement notre pays doit tous être pendus. Plutôt que de libérer enfin le pays, on continue à nous faire souffrir au quotidien, au point de faire travailler les gabonais comme des esclaves à l’image de notre compatriote qui ne demande qu’à être payé pour le travail qu’il a accompli. A Ntare Nzame !!
Le rapatriement des gabonais de France c’est pour quand ?
Qui t’a envoyé en France ? Débrouilles toi à rentrer comme tu es partis