Si l’État, par l’entremise du ministre du Pétrole, est parfaitement en droit d’exiger des résultats après qu’il a consenti d’importants efforts financiers pour sa relance, la société spécialisée dans la distribution des produits pétroliers semble faire face à des difficultés encore plus importantes. Installé le 18 septembre, le nouveau patron de Gab’Oil sollicite plus de fonds.

Photo de famille au terme de la cérémonie (François Owono Messie, 1er en partant de la gauche). © Com. Ministère du Pétrole

 

Il connaît bien la maison et sait donc ce qui retarde la véritable relance de l’entreprise. Nommé le 12 septembre dernier, François Owono Messie a officiellement été installé dans ses fonctions de nouvel administrateur directeur général (ADG) de la Gab’Oil, filiale de Gabon Oil Company (GOC). Il remplace à ce poste Louis Gaston Aubame Nguema qui y aura passé un peu moins de neuf mois. Comme son prédécesseur, qui lui a ouvert le chemin, ses défis sont grands. Il ne manquera d’ailleurs pas d’être scruté à la loupe par les plus hautes autorités, à commencer par la tutelle.

Lors de la cérémonie d’installation au siège de l’entreprise spécialisée dans la commercialisation et la distribution des produits pétroliers, Marcel Abéké a dit attendre beaucoup de lui et de son équipe. «Vous veillerez à ramener les comptes de cette entreprise à l’équilibre. Gab’Oil ne peut se permettre de continuer à afficher un déficit structurel aussi important malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics pour soutenir sa trésorerie», lui a en effet adressé le ministre du Pétrole et du Gaz, tout en l’engageant «à travailler et à ramener la sérénité et la discipline au sein de (sa) société».

Des dettes et des besoins énormes

S’il a dit comprendre les attentes des autorités, François Owono Messie, qui a promis de se mettre rigoureusement à la tâche pour mériter la confiance placée en lui, a néanmoins exprimé quelques sollicitations à l’endroit de ces mêmes autorités. Le nouvel ADG pense notamment que pour permettre à Gab’Oil de décoller véritablement, il lui faut impérativement reconstituer ses fonds propres, en plus de bénéficier d’une recapitalisation et/ou d’un financement du compte courant associé pour une somme de 10 milliards de francs CFA. L’objectif, dit-il, est de permettre à l’entreprise de disposer d’un fonds de roulement suffisant pour financer ses besoins d’exploitation. «Il faut sauver Gab’Oil en tant qu’outil de souveraineté nationale», a-t-il exhorté.

Sur le plan financier, en effet, Gab’Oil ne disposerait plus de fonds propres. La raison, selon l’ADG, réside dans le fait que les trois derniers exercices affichent des pertes cumulées d’un montant global de 10 milliards de FCFA. Un montant qui absorberait 90% du capital social de la société qui, lui, est de 11 milliards de FCFA à l’initial.

Mieux, Gab’Oil «est également étranglée par une dette abyssale auprès de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) de 56 milliards de FCFA, qui est contrainte à la réduction de la voilure, dont la conséquence est l’irrégularité des approvisionnements en carburants de nos stations service». En outre, la société «cumule des restes à recouvrer d’un montant de 29 milliards sur sa créance auprès de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), limitant ainsi ses capacités d’autofinancement».

 

 
GR
 

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