«Flotte fantôme» : le Gabon, bénéficiaire de la magouille russe, dit avoir retiré son pavillon à 28 navires
S’étant révélé, depuis plusieurs mois, comme un des principaux alliés de la Russie, qui l’aident à contourner les sanctions occidentales contre son pétrole, Libreville assure qu’elle aurait déjà radié de son registre près de 30 navires battant pavillon gabonais soupçonnés d’appartenir à la «flotte fantôme» russe.
Difficile de dire combien le Gabon gagne d’argent avec l’attribution de son pavillon chaque année, particulièrement depuis que la Russie fait l’objet de sanctions occidentales qui l’empêchent de vendre convenablement son pétrole. Or, il est avéré que Libreville, par l’entremise d’Intershipping Services, la société basée aux Émirats arabes unis chargée de la gestion du pavillon gabonais, a aidé Moscou à contourner ces sanctions et donc à vendre son pétrole hors d’Europe grâce à une «flotte fantôme». Si la pratique est courante dans le milieu, le Gabon se voit toutefois accusé de soutenir d’une certaine manière la guerre en Ukraine. Une position qui n’est pas très bien vue de ses partenaires américains et français.
Aussi, fragilisé depuis le coup d’État de fin août 2023 et la situation exceptionnelle qui prévaut jusqu’à lors, pour éviter de fâcher ses soutiens occidentaux, le Gabon a-t-il décidé de retirer son pavillon à 28 navires russes, selon RFI. En effet, ces derniers mois, Libreville aurait radié du registre gabonais près de 30 navires en raison d’activités jugées non conformes. Cette décision, dit-on, intervient après que les États-Unis ont fait pression sur le Libéria pour qu’il retire son pavillon à une flotte de pétroliers soupçonnés d’être impliqués dans le transport de pétrole russe. 13 des 28 navires radiés du registre gabonais ont immédiatement été immatriculés sous pavillon russe. C’est dire.
Récemment, assure RFI, 40 pétroliers battant pavillon gabonais ont visité des ports russes avant de prendre la direction de la Chine, de l’Inde ou de la Turquie. Ces pays sont parmi les plus gros clients de Moscou. Ceux-ci participent-ils à la même magouille ? À Libreville où aucune déclaration officielle n’a été faite depuis ces accusations, une source proche du gouvernement reconnaît implicitement que ces navires servent les intérêts de la «flotte fantôme» russe. Toutefois, on tient à rappeler qu’«il n’y a pas que les navires battant pavillon gabonais qui transportent le pétrole à destination d’Israël ou le pétrole russe».
1 Commentaire
TRES BONNE CONCLUSION DE L AUTEUR DE L ARTICLE:
….il n’y a pas que les navires battant pavillon gabonais qui transportent le pétrole à destination d’Israël ou le pétrole russe…