Firmin Emvo Nzué : Une petite frappe en tête de liste chez les Démocrates
Alors qu’il sollicite le vote des Gabonais sous les couleurs des Démocrates, Firmin Michel Emvo Nzue se permet des arnaques pouvant le faire passer pour un bandit à la petite semaine : dette dans un petit hôtel et refus de payer le Samsung Galaxy noir qu’il utilise en ce moment. Une plainte à son endroit est dans le pipeline, mais il n’en a cure : bientôt il pourrait se draper du titre d’élu municipal. Quand le casting de Nzouba Ndama laisse à désirer.
© facebook
Firmin Michel Emvo Nzue pousse loin le bouchon : il verse dans l’esbrouffe et monte des arnaques qui ne l’honorent pas et pourraient le faire passer pour un escroc à la petite semaine. Rattrapé au téléphone, il nie les faits, se montre menaçant, raccroche à ses correspondants au nez pour bloquer ensuite leurs numéros. Sans doute est-il déjà grisé par la perspective de devenir un élu municipal. Sans doute se croit-il déjà intouchable, à la simple idée d’avoir prochainement un statut politique.
Conseiller national du parti de Guy Nzouba Ndama, Les Démocrates, Firmin Michel Emvo Nzue est le leader de la liste présentée par cette formation politique sur le siège unique du 2ème arrondissement d’Akanda. Le 16 août dernier, il se rend à Louis, s’installe dans un hôtel non loin du marché de ce quartier de Libreville. Il en sortira, avant la date déclarée, se volatilisant dans la nature en laissant impayée une ardoise de 80.000 francs CFA pour l’hôtel et de 190.000 francs pour un GSM, obtenu avant payement d’un jeune marchand de téléphones portables. Et lorsque l’hôtel et le jeune homme lui ayant livré son téléphone par bonne foi l’appellent, il les envoient littéralement paître après quelques faux rendez-vous. Il enregistre ensuite les numéros pour ne plus jamais décrocher à leurs appels.
La fiche de la réception de l’hôtel renseignée de la main de Emvo Nzue himself comporte un gros mensonge : il vit à Port-Gentil où il est «Dir-EMPJ» (Directeur de l’émigration à la Police judiciaire), selon ses explications lors des causeries de comptoir. © GabonreviewJoint au téléphone par Gabonreview, le candidat à l’élection municipale n’affirme ni n’infirme les faits, se contentant laconiquement de répondre «je ne crois pas» à chacune et à toutes les questions posées, puis de raccrocher intempestivement. Il lui a pourtant été signifié que la conversation serait enregistrée. Plus jamais il ne prendra les appels de Gabonreview. Selon un hiérarque de sa formation politique l’ayant questionné suite à notre demande d’information, l’homme nie les faits mais reconnait que plusieurs personnes l’appellent à ce sujet, certains allant jusqu’à l’engueuler, selon ses dires. Classique de la rouerie, il annonce sur Facebook s’être fait volé son téléphone, qui serait désormais utilisé par des malfrats. Pourtant, toujours sur Facebook, la réception de l’hôtel et le fournisseur de téléphone le reconnaissent formellement, l’établissement disposant d’ailleurs d’une copie du récépissé de sa demande de carte nationale d’identité.
Selon la fiche renseignée de sa main à la réception de l’hôtel, Emvo Nzue devait rester 7 jours dans l’établissement hôtelier. Il y a déclaré vivre à Port-Gentil où il est «Dir-EMPJ», c’est-à-dire Directeur de l’émigration à la Police judiciaire, ainsi qu’il le clamait, de surcroit, à la Cantonnade durant son bref séjour dans ledit hôtel. Interrogés, des agents de l’Inspection de la Police indiquent pourtant que la fonction déclarée à l’hôtel n’existe ni dans la Police nationale ni au Cedoc (Direction générale de la documentation et de l’immigration – DGDI). Il reste que des témoins soutiennent avoir entendu le potentiel élu municipal vanter, à un coopérant de la Garde républicaine (GR) de passage sur les lieux, ses prouesses de policier et sa formation en criminologie.
S’il adopte, sur Facebook, une posture de donneur de leçon au régime cinquantenaire du PDG, Firmin Michel Emvo Nzue ne se montre pas du tout exemplaire. En tout cas, il est à l’antipode de l’exemplarité. L’exemplarité, c’est ce qu’avait promis François Hollande aux Français lorsqu’il disait «Moi président, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire». Et lorsqu’on sollicite les voix du peuple, il faut s’exonérer de tout ce qui peut mettre en doute la crédibilité. L’hôtel lésé envisage une poursuite judiciaire, mais le jeune vendeur de produits téléphoniques pourrait ne plus jamais rentrer dans ses débours. Voilà les prémices du changement que promet l’opposition nouvelle. Nous y reviendrons.
2 Commentaires
Comment ça, le parti ne donne pas le franc électoral pour supporter de telles charges???ou bien ce monsieur est de mauvaise foi??quand vous voyez comme ça, c’est qu’il a des dettes partout
Qui vous a dit qu’en politique, l’honêteté existe ? Le seul problème avec celui-ci, c’est qu’il est « malhonnête à la petite semaine », lorsque les autres se vantent d’avoir décroché la lune…