Financement des infrastructures en Afrique : un déficit de 100 milliards de dollars par an
À Libreville où s’est ouvert le 11 juin un atelier sur les enjeux et facteurs clés de succès de la mise en œuvre des partenariats public-privé (PPP), la directrice adjointe des Financements de Proparco a relevé le paradoxe africain en matière d’infrastructures mettant en exergue le défi des pays africains en la matière. À la clé, un déficit substantiel de financement de 100 milliards de dollars par an qui pourrait être comblé par le recours aux partenariats public-privé.
S’inscrivant dans le cadre de la feuille de route du gouvernement de la Transition au Gabon : le PNDT 2024-2026 qui renferme des projets structurants que le gouvernement compte mettre en place, un atelier sur les enjeux et facteurs clés de succès de la mise en œuvre des partenariats public-privé (PPP) s’est ouvert le 11 juin à Libreville en retenant le pilier 2 qui met un accent particulier sur le développement des infrastructures stratégiques qui pourraient être financées via des contrats PPP. Beaucoup de pays se tournent pour ainsi dire, vers le secteur privé pour concevoir, construire, financer et exploiter des ouvrages d’infrastructure relevant jusqu’ici du secteur public.
Dans un contexte où, a noté la directrice adjointe des Financements de Proparco, les estimations de la demande d’investissement dans les services publics révèlent que les ressources publiques et celles émanant des bailleurs de fonds «sont bien inférieures aux besoins mis en jeu», l’accès aux capitaux privés peut pour ainsi dire, accélérer la mise en place d’infrastructures publiques. Ce d’autant plus qu’en Afrique, a souligné Scarlett Carre de Malberg, le financement des infrastructures reste un défi pour de nombreux pays. Selon la Banque africaine de développement (BAD), entre 130 et 170 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour le développement des infrastructures.
Six faiblesses et des pistes de solution
Laissant, a indiqué Scarlett Carre Malberg, «un déficit substantiel de financement de 100 milliards de dollars» qui pourrait être comblé par les PPP. «De nombreux efforts sont déployés pour résorber ce déficit, mais le taux d’échec des projets est élevé. Des méthodes de financement innovantes sont donc essentielles pour répondre à ces besoins cruciaux en matière d’infrastructures», a-t-elle souligné relevant le paradoxe africain selon lequel malgré de larges pipelines de projets ; des possibilités d’accès au financement auprès des banques, des institutions financières de développement et des acteurs privés, trop d’investissements sont réalisés. Un paradoxe qui pourrait être dépassé en surmontant six faiblesses.
Clairement identifiées, elles concernent selon Scarlett Carre Malberg le manque de planification à long terme, l’exécution faible des programmes PPP, les ressources limitées souvent consacrées à évaluer les principaux risques financiers, l’incapacité de s’entendre sur la répartition des risques, l’incapacité d’obtenir des accords de garantie avec des gouvernements incapables de donner des garanties souveraines, les délais d’obtention des permis et accords. Pour y faire face, les gouvernements doivent examiner comment améliorer la mobilisation du secteur privé dans les secteurs d’infrastructures commercialement viables, envisager la réaffectation du financement public et renforcer la collaboration avec les institutions financières.
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