Près de deux mois après son lancement à Libreville, la Commission chargée de vérifier la conformité des structures sanitaires privées au regard de textes en vigueur a rendu, ce 20 mars, son bilan d’étape au ministre de la Santé, Denise Mekam’ne.

Le ministre d’Etat en charge de la Santé, Denise Mekam’ne, écoutant le bilan-détape de l’opération de fermeture menée, depuis le 29 janvier dernier à Libreville, Akanda et Owendo. © Gabonreview

 

Momentanés des fermetures de certaines cliniques privées. © Gabonreview

Le bilan d’étape de l’opération de fermeture des cliniques privées débutée le 29 janvier a été présenté ce 20 mars au ministre de la Santé. Jusqu’à la mi-mars, 71 structures ont été contrôlées à Libreville, Owendo et Akanda. «Si nous avons voulu faire cette opération, c’est parce que nous nous sommes rendu compte que les normes en matière de santé ne sont pas respectées. Pire, ces structures récupèrent les patients, les gardent et lorsque les cas s’aggravent, elles les orientent vers les structures publiques où ils vont mourir», a dénoncé le ministre de la Santé, mettant également en garde les agents du ministère qui seront en connivence avec «les fossoyeurs».

Dans sa présentation, le président de la Commission, par ailleurs Secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, a rappelé que la mission de son groupe consistait à s’assurer de l’application et du respect, par ces cliniques privées, des normes légales et techniques en vigueur dans le secteur de la santé.

Composée d’une équipe multisectorielle dans laquelle, on retrouvait, outre le personnel de la santé, des éléments de la Défense, de la Justice et de l’Intérieur, l’opération a permis de contrôler 71 structures sanitaires privées. 31cliniques ont été définitivement fermées, 14 partiellement, 5 provisoirement et 14 ont reçu des avertissements.

Les infractions constatées reposaient en grande partie sur le «défaut d’autorisation d’ouverture, or la loi est stricte sur ce point». L’inspection a également constaté l’exercice illégal de la médecine, les plateaux techniques non conformes, le matériel vétuste et dépassé, l’insalubrité très avancée, etc. «Nous avons eu droit à beaucoup de faux infirmiers, fausses sages-femmes, faux médecins, faux techniciens… et il y avait même des structures dans lesquelles ont retrouvaient des blocs opératoires alors qu’elles n’avaient pas de groupe électrogène de secours. Ce qui veut dire que s’il y a coupure, le chirurgien arrête le travail au péril du patient», a présenté le Dr Obiang Ndong.

À cette étape de l’opération, l’on dénombre 17 interpellations, 9 déférés, 6 mises en liberté provisoire et des procédures en cours au tribunal.

Par ailleurs, en instruisant de poursuivre cette opération dans les prochains jours dans les provinces, notamment à Port-Gentil, Denise Mekam’ne a fermement recommandé la Commission de visiter également les structures publiques. «Ce n’est pas parce qu’on est publique qu’on est des anges», a-t-elle avancé non sans fiel. Au-delà de la répression, cette opération vise l’accompagnement des structures de santé privées et l’optimisation du système de santé gabonais, relativisée par l’irrégularité de ces cliniques privées et l’irresponsabilité de leurs propriétaires.

 
GR
 

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