Issues de divers médias allant de la presse audiovisuelle à la presse en ligne, une cinquantaine de femmes se sont réunies le 9 novembre pour élaborer un plaidoyer présenté le 10 novembre à l’épouse du président de la transition. Celle-ci a tenu des «Ateliers des consultations de femmes du Gabon». Tenant sur quatre points, il devrait être consigné dans le livre blanc sanctionnant les travaux desdites consultations.

Lætitia Ngalibika lors de sa présentation. © Gabonreview (Capture d’écran)

 

Alors que la transition au Gabon a ouvert une «nouvelle ère», l’épouse du président de la transition a lancé des consultations pour recueillir les préoccupations et propositions des femmes du Gabon évoluant dans différents domaines. Parmi elles, les femmes des médias qui, le 10 novembre, ont soumis leur plaidoyer.

Mireille Dirat et Zita Oligui Nguema (extrême droite) suivant le plaidoyer. © Gabonreview (Capture d’écran)

Estimant que la transition dans le pays doit permettre «aux médias locaux de servir des informations comestibles», ces professionnelles ont regretté le fait de ne pas avoir accès à cette information. «L’un des plaidoyers de ce jour, madame la première dame, c’est de parvenir à l’ouverture des portes de l’information», a déclaré Lætitia Ngalibika l’un des porte-paroles de ce groupe.

«Notre plaidoyer est immense»

La période de transition, a-t-elle relevé, représente pour la presse gabonaise une succession d’opportunités, de rupture et d’innovation. «Notre plaidoyer est immense et nous souhaitons que vous soyez notre porte-parole auprès de votre époux», a-t-elle dit. Issues de différents médias, ces femmes se sont réunies pour réfléchir sur les actions immédiates à mettre en place pour accompagner le Comité pour la transition et la restauration des institutions. (CTRI) mais aussi, améliorer leurs conditions de travail.

Quatre points ont été retenus dans cette optique. Le premier point concerne l’appropriation de la feuille de route du CTRI en vue d’alimenter les différents médias. Ce qui implique de faciliter l’accès aux sources d’information, problème majeur auquel est confronté le journaliste gabonais. En qualité «d’historiennes du présent», ces femmes plaident en ce sens, pour leur présence effective au dialogue national qui jettera les bases de la nouvelle République gabonaise.

Le deuxième point concerne la formation, le renforcement des capacités en journalisme reporter d’image (JRI) et l’octroi des kits. L’idée est de créer de nouvelles opportunités professionnelles pour ces professionnelles dans un contexte où, les professionnels dotés de compétences en production visuelle sont de plus en plus recherchés. «En acquérant des compétences dans ce domaine, les femmes journalistes seront mieux équipées et pourront se démarquer sur le marché du travail», a déclaré Mireille Dirat l’autre porte-parole.

Formation, carte de presse, statut particulier, convention collective

Si la proposition prévoit l’acquisition des kits (appareils photos, caméras, microphones, trépieds) pour permettre à ces femmes de mettre en pratique les compétences acquises lors des formations, elles estiment qu’une telle initiative permettra de combler l’écart de genre dans le domaine, de mieux les préparer à occuper des postes de responsabilité et à influencer la manière dont l’histoire est racontée.

Comme troisième point, elles appellent à repenser la carte de presse et ses avantages. «Croyez-le ou non, nous avons encore des journalistes sans carte de presse. Et parfois lorsqu’il faut aller représenter notre pays, sans carte de presse c’est comme si vous n’avez pas une identité professionnelle», a dit Mireille Dirat à Zita Oligui Nguema. Instituée en 2001 et reconnue comme carte professionnelle en 2009, ce document ne remplit cependant pas les fonctions pour lesquelles elle a été pensée et conçue. «Comme avantage on n’en demande pas trop», a dit Mireille Dirat évoquant entre autres, l’accréditation et la facilitation lors des grands événements.

En point quatre, elles ont appelé à l’adoption d’une loi portant statut particulier du professionnel de communication pour le secteur privé et la mise en place d’une convention collective pour les médias privés. La Convention collective devrait entre autres, permettre de mieux encadrer le secteur en faisant face à la précarisation qui souligne le besoin urgent de sortir de l’informel juridique et surtout économique.

 
GR
 

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