Féminicide de Béatrice Zang : Missambo interpelle sur l’urgence d’appliquer la loi n°006/2021
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Le meurtre brutal de Béatrice Zang, entrepreneuse et militante engagée, a choqué l’opinion publique et relancé le débat sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Indignée, la présidente du Sénat de la transition, Paulette Missambo, appelle à une application stricte de la loi n°006/2021 du 6 septembre 2021, qui vise à éradiquer ces crimes. Face à cette tragédie, l’heure est à l’action pour mettre un terme à l’impunité et garantir une protection effective aux femmes gabonaises.
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Indignée, la présidente du Sénat de la transition, Paulette Missambo, appelle à une application stricte de la loi n°006/2021 du 6 septembre 2021, qui vise à éradiquer ces crimes. © D.R.
Le Gabon est une fois de plus endeuillé par un crime d’une violence inouïe. Béatrice Zang, figure de l’entrepreneuriat féminin et militante pour les personnes handicapées, a perdu la vie après avoir été poignardée par son ex-compagnon, incapable d’accepter leur rupture. Un féminicide qui illustre la gravité des violences faites aux femmes et la nécessité d’une réponse immédiate des autorités.
Le drame s’est déroulé dans des circonstances révoltantes. Après avoir été droguée à son insu lors d’une rencontre avec son ancien compagnon, Rodrigue Mintsa Menié, Béatrice Zang a été agressée, violée et poignardée sur la plage des Acaé. Malgré une hospitalisation, elle a succombé du fait de ses blessures, plausiblement à l’arme blanche empoisonnée. Au-delà de la douleur qu’il inflige à sa famille et à la société, Ce crime, souligne l’ampleur du fléau des féminicides au Gabon.
L’assassin présumé, incarcéré depuis le 31 décembre 2024, doit être jugé pour viol et agression à l’arme blanche. Mais pour beaucoup, ce drame amène à une question essentielle : comment prévenir de tels actes avant qu’il ne soit trop tard ?
Paulette Missambo hausse le ton : « L’existence de la loi ne suffit pas »
Dans un message publié sur sa page Facebook, la présidente du Sénat de la transition, Paulette Missambo, a exprimé son indignation et son appel à l’action. «Béatrice Zang, jeune Gabonaise engagée dans l’humanisme, a été victime d’un féminicide. Son assassinat nous rappelle, une fois de plus, l’urgence de briser le silence. Ce drame est un appel à l’action pour protéger nos sœurs, nos mères et nos filles».
La présidente du Sénat rappelle l’existence de la loi n°006/2021 du 6 septembre 2021, adoptée pour lutter contre les violences faites aux femmes. Un texte ambitieux, prévoyant des mesures de prévention, de protection et de sanctions sévères contre les agresseurs. Mais, comme elle le souligne, cette loi reste inefficace si elle n’est pas appliquée avec rigueur : «L’existence de cette législation ne suffit pas si elle n’est pas pleinement appliquée et respectée. Au nom de la justice et de la dignité humaine, nous devons redoubler d’efforts pour qu’aucune femme ne subisse à nouveau une telle violence».
Le cas de Béatrice Zang n’est pas isolé. Il s’ajoute à une longue liste de féminicides et de violences conjugales qui endeuillent régulièrement le pays. Si la loi existe, sa mise en œuvre reste en effet encore insuffisante : manque de sensibilisation, absence de structures d’accueil pour les victimes, lenteur des procédures judiciaires… autant de freins qui laissent place à l’impunité.
La déclaration de Paulette Missambo sonne donc comme un ultimatum aux autorités : il ne s’agit plus seulement de condamner ces crimes, mais d’agir de manière concrète pour empêcher qu’ils ne se reproduisent. Il est temps que les mots se traduisent en actes, pour que plus jamais une femme ne perde la vie sous les coups d’un homme qui prétendait l’aimer.
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