Ezango, une application pour préserver les langues vernaculaires du Gabon
Face à la menace de la disparition de plusieurs langues vernaculaires du Gabon, l’application Ezango propose une solution innovante pour apprendre et valoriser la richesse linguistique nationale. Plus qu’un outil d’apprentissage, Ezango se veut un pont entre les générations, contribuant à la sauvegarde d’un patrimoine essentiel à l’identité gabonaise.
Dans un contexte mondial où la globalisation menace la survie des langues locales, le Gabon n’échappe pas à cette triste réalité. Le pays, qui regroupe plus de 50 langues vernaculaires, voit certaines d’entre elles disparaître progressivement sous l’effet de la modernisation et de l’urbanisation. Sans action immédiate, nombre de ces langues, véritables piliers de l’identité culturelle gabonaise, risquent de s’éteindre. C’est dans cette urgence que Cédric Hombouhiry, développeur passionné et soucieux de la préservation de son patrimoine, a conçu Ezango.
L’application, dont le nom signifie «livre» ou «lettre» en langue Omyènè, se positionne comme un véritable outil de transmission culturelle. Elle propose une immersion dans sept groupes linguistiques majeurs du Gabon : Ewondo-Fang, Omyènè, Punu-Sira, Nzèbi-Aduma, Mitsôgô-Apinji, Kele-Kota et Mbede-Teke. Accessible à tous, que l’on soit natif ou simple curieux, Ezango permet d’apprendre à son rythme grâce à des leçons complètes, incluant des exercices interactifs et des contenus illustrés, avec des fonctionnalités flexibles et personnalisées. Cette approche vise non seulement à favoriser l’apprentissage, mais aussi à renforcer le lien intergénérationnel.
Un patrimoine en danger
Aujourd’hui, plusieurs langues vernaculaires du Gabon sont classées «en danger critique» par l’Unesco. La disparition d’une langue, c’est la perte d’un pan entier de la culture d’un peuple, de son histoire, de ses coutumes et de sa manière unique de voir le monde. Les jeunes générations, de plus en plus exposées aux langues internationales et à l’hégémonie du français, perdent progressivement leur maîtrise des idiomes locaux, creusant ainsi un fossé avec les aînés.
Conscient de cette situation, Cédric Hombouhiry a voulu, à travers Ezango, créer une plateforme qui redonne aux langues gabonaises leur place légitime dans la société. L’application ne se contente pas de proposer des cours : «elle est un levier pour sensibiliser à l’importance de ce patrimoine linguistique, tout en créant un espace où chaque utilisateur peut se reconnecter avec ses racines culturelles. En permettant aux utilisateurs de marquer leurs leçons favorites et de suivre leur progression, Ezango encourage un apprentissage durable et motivant», assure-t-il.
Un appel à l’action collective
Pour que cet outil devienne un réel facteur de changement, il est nécessaire que chacun s’implique dans la sauvegarde de nos langues. En téléchargeant Ezango et en partageant cette initiative, chaque utilisateur participe à la valorisation d’un héritage culturel unique. Il s’agit d’une démarche collective : chaque Gabonais, chaque passionné de langues et de culture, peut jouer un rôle dans la transmission de ces trésors linguistiques aux générations futures.
Outre son offre grand public, Ezango envisage des partenariats stratégiques avec des institutions culturelles et éducatives pour promouvoir l’usage des langues vernaculaires au Gabon. Ces collaborations visent à intégrer l’apprentissage des langues dans les programmes scolaires et à sensibiliser les communautés locales à l’importance de préserver ce patrimoine. Grâce à ces partenariats, l’application pourrait également servir d’outil pédagogique dans les écoles et centres culturels, et ainsi toucher un public encore plus large.
Le défi de la préservation des langues vernaculaires gabonaises est immense, mais avec des initiatives comme Ezango, des réponses concrètes commencent à voir le jour. Cette application ne se contente pas de transmettre des connaissances linguistiques : elle porte en elle un engagement culturel fort, une volonté de maintenir vivant un héritage précieux pour l’identité du Gabon.
L’application Ezango est disponible sur https://me-qr.com/No47J0Io
1 Commentaire
Vernaculaire vient du latin vernaculus qui veut dire esclave. L’empire romain a occupé la Gaulle pendant deux siècles, ceux qui ne parlaient pas latin étaient des sous-hommes. C’est comme un noir qui dit ne pas à rougir pour dire qu’il n’a pas honte. Parlez plutôt de langues locales, de langues autochtones. Merci.