Si d’aucuns assurent que l’exportation de déchets et autres débris de fer, d’acier ou d’aluminium relève d’une certaine «mafia» depuis plusieurs années au Gabon, les nouvelles autorités affirment quant à elles que l’activité est strictement réglementée, et devrait davantage bénéficier aux acteurs nationaux du secteur.

Des rebuts ferreux et non-ferreux prêts à l’exportation. © Magazine Super Star

 

À qui profitent réellement les activités de collecte et de vente des rebuts ferreux et non-ferreux au Gabon ? À cette question, certains acteurs du secteur affirment que les entreprises détenues par des non-nationaux sont les plus grands bénéficiaires. Mieux, les autorités sont accusées de maintenir depuis plusieurs années une «mafia» supposée permettant aux déchets et autres débris de fer, d’acier, d’aluminium, de cuivre, etc. de sortir du Gabon comme des «produits spécifiques» quand bien même ceux-ci peuvent faire l’objet d’une valorisation sur le territoire national, notamment sur la Zone d’investissement spéciale (ZIS) de Nkok. Le gouvernement, particulièrement le ministère du Commerce et celui de l’Industrie sont accusés de délivrer des autorisations complaisantes.

Face à ces accusations portées notamment par des acteurs gabonais du secteur puis relayées par certains médias, la direction générale du Commerce (DGC) a tenu à apporter un démenti dans un document dont GabonReview a pris connaissance. Sur la délivrance de l’autorisation d’exportation des produits dits spécifiques, l’administration assure que celle-ci se fait de façon collégiale et seulement après que la demande adressée par le potentiel exportateur a obtenu l’avis de non-objection du directeur général de l’Industrie. Ce qui attesterait de l’incapacité des industriels à pouvoir transformer ces produits spécifiques au niveau national.

Sur l’exportation jugée abusive des rebuts ferreux et non-ferreux, au point d’en priver la ZIS de Nkok, la DGC affirme que «les entreprises industrielles installées à Nkok sont régulièrement approvisionnées par les collecteurs agréés en déchets de fer non exportables, constituant la matière première de leurs productions». Elle assure donc qu’«une pénurie ne saurait être envisagée, car à ce jour 38 agréments techniques ont été délivrés aux collecteurs».

Priorité aux nationaux

«Depuis le 30 août 2023, l’administration du Commerce a délivré quatre autorisations d’exportation sur la fonte et l’inox, sur la base d’un examen minutieux des dossiers présentés par les entreprises détenues par des nationaux, afin de leur permettre, eux aussi, de conquérir des parts de ce grand marché à l’international et de créer des emplois et de la richesse à travers ce secteur. Il faut noter que le ministère en charge du Commerce travaille à consolider ce secteur économique, qui jadis échappait aux nationaux», informent l’administration dont l’ambition est de «mieux organiser ce secteur au profit des nationaux, conformément aux très hautes instructions du président de la Transition».

La DGC révèle en effet que «les autorités estiment que ce nombre reste encore faible et entendent renforcer ce processus d’octroi d’autorisations d’exportation aux nationaux, spécifiquement sur les produits non transformables localement».

 
GR
 

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