Émeutes et Conférence nationale: L’ACR prend le train en marche
A travers un communiqué daté du 17 août, l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR) a réagi aux évènements du 15 août au quartier Cocotiers. A l’occasion, elle rappelle au pouvoir la constitutionnalité du droit à l’expression, revendique des élections transparentes et crédibles sur la base d’une biométrie complète et se montre ouverte à la tenue d’assises pour une concertation nationale.
Estimant qu’elle ne saurait «rester muette» face à la gravité de la situation découlant des «des heurts qui se sont produits entre les partisans de M. André Mba Obame et la police», l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR) a publié un communiqué à travers lequel elle donne son appréciation des évènements du 15 août aux quartiers Cocotiers et Nkembo de Libreville.
Pour rappel, l’ACR est l’un des deux blocs de l’opposition gabonaise. Il s’était formé lors de la présidentielle anticipée de 2009 et fédérait autour de la candidature de feu Pierre Mamboundou, l’Union du peuple gabonais (UPG), l’Alliance nationale des bâtisseurs (ANB) de Me Séraphin Ndaot, l’Union pour la nouvelle république (UPNR) de Me Louis Gaston Mayila, le Parti socialiste gabonais (PSG) d’Augustin Moussavou King et le Rassemblement national des bûcherons (RNB) du Pr Pierre André Kombila. Le collectif compte désormais sept formations politiques et les signataires de ce communiqué, daté du 17 août 2012, sont l’ANB, l’EPI, le FPU, le PDS, le RNB, l’UPG et l’UPNR.
Partagé entre le bilan de l’Union nationale et celui des autorités, l’ACR a cependant tenu à exprimer «ses condoléances et sa compassion» aux «parents de ceux qui auraient perdus la vie».
Comme si elle prenait parti pour son bord politique, l’ACR estime que «Monsieur André Mba Obame, comme tout leader d’opinion, a le droit de s’exprimer publiquement et d’organiser des rencontres pour exposer ses idées, comme du reste, l’ont fait la veille les manifestants qui avaient emprunté la même voie pour s’opposer à la conférence nationale et qui n’avaient pas été dispersés. Le Gabon appartient à tous les enfants du Gabon. Et c’est l’occasion de rappeler que le droit d’expression est garanti par la Constitution.»
A l’adresse du pouvoir, la ligue de partis de l’opposition, toujours sur sa bataille actuelle concernant la mise en place de la biométrie, rappelle que «la régulation du fonctionnement de l’État incombe au Gouvernement. C’est pourquoi, l’ACR appelle ce dernier à mettre tout en œuvre pour organiser des élections fiables, sincères et crédibles sur la base d’une biométrie complète avec authentification des électeurs dans les bureaux de vote, l’interconnexion des sites et la sécurisation des codes sources. C’est, de l’avis de l’ACR, une option pour la résolution de la crise que traverse le Gabon, notre pays à tous.»
«L’invective, le désordre, l’appel à la désobéissance civile et toutes autres formes de désordre organisé, qui ne sont pas la solution idoine, s’accentueront, à coup sûr, si les Gabonais ne se parlent pas et si chaque élection continue de donner lieu à des contestations. De même, l’intimidation, la force martiale et l’utilisation systématique de la répression ne doivent pas être une réponse à la crise multiforme que connaît le Gabon», conseille l’ACR à l’ensemble de la classe politique, avant d’inviter, sans en utiliser le terme, à l’organisation de la conférence nationale dont il est tant question ces derniers temps : «Aussi, l’ACR appelle-t-elle les uns et les autres à la retenue et demande vivement qu’une concertation de toutes les forces vives de la Nation se tienne dans les meilleurs délais pour juguler cette crise multiforme.»
Les rumeurs faisaient jusqu’ici état de la division de l’opposition au sujet de cette idée de large concertation ou de conférence nationale. Il se racontait que l’opposition du Sud, représentée par l’ACR, ne voulait pas se prêter à cette idée lancée par l’opposition du Nord-ouest, représentée par l’informelle Union nationale et ses alliés de la Coalition des partis politiques pour l’alternance (CPPA) qui compte le CDJ de Jules Aristide Bourdes Ogouliguende, le Morena de Luc Bengono Nsi, le Morena Unioniste de Erichk Mauro Nguemah, le PGP de Daniel Yeno et l’URDP d’Alain Engonga.
On garde en mémoire qu’avant les législatives de décembre 2011, toute l’opposition était unie autour du slogan-principe «Pas de biométrie, pas d’élection». Elle avait fini par se diviser et certains de ses leaders s’étaient résolus à prendre part, au dernier moment, à ces élections où ils se sont pris une veste. Reste à voir quel chemin sera emprunté par ces deux formations, alors que ce communiqué sonne comme l’amorce d’une nouvelle union de l’opposition pour la tenue des états généraux du pays.
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Merci pour le soutien de l’ACR.
je tiens à rappeler à nos amis aceriens k l’ex UN est un parti prudent,et c’est la raison pour laquelle elle a fait appel au dialogue de tous les gabonais comme étant une voie de sortie de crise de notre pays,le Gabon. il m’est fort regrettable k deux jours avant,le parti au pouvoir ait organisé une marche contre la conférance nationale souveraine,escorté par les mêmes forces de polices et de defense qui ont lacrymonogénisé les mêmes populations mais ceux du camps de l’ex UN,ne sont -ils pas tous des gabonais?le pouvoir recuse la négociation en déployant ces mercenaires sur toutes nos rues,quelle soit la forme,avec ki voulez-vous négocier,lorsque vous parlez d’une partie du peuple,de quelle partie s’agit?La defunte Elisabeth Nwanda décédée lors des assauts de nos policiers faisait-elle parti de ce peuple?voilà,autant de questions k je me pose en entendant vos déclarations,il faut de la fermeté face un tel pouvoir arbitraire,dictorial et voire sanguinaire et vous le savez bien que moi. arretons de jouer avec les mots pour caresser le pouvoir actuel,il s’agit d’un enjeu national et republicain,des gabonais meurent chaque jour sous les balles de nos forces de défense,lorsque 21 étudiants de l’université omar bongo furent torturés dans les geoles de la DGR où étiez-vous,aujourd’hui Nicolas ONDO OBAME(étudiant de Master 1 anglais) est incarcéré à la prison centrale,qu’avez-vous fait?!si vous êtes une autre alternative pour le changement du Gabon,c’est au pouvoir emergent que vous devez interpeller face à son arrongance emergente ,car l’histoire du Gabon s’écrira avec ou sans nous…
Ces formations politiques devraient former un bloc solide pour contrer le pouvoir en place. c’est tout ! il faut faire des alliances.