La perte du statut d’État et la question connexe de la préservation des zones maritimes ont été au cœur du débat public que le Conseil de sécurité a abrité, le 14 février, sur l’élévation du niveau de la mer et ses conséquences sur la paix et la sécurité internationales. L’ambassadeur permanent du Gabon à l’ONU, Michel Xavier Biang a appelé le Conseil de sécurité à examiner l’éventail des risques que les effets des changements climatiques font peser sur la paix et la sécurité internationales, pour envisager une action au niveau international ou régional.

Le Gabon appelle le Conseil de sécurité à examiner l’éventail des risques que les effets des changements climatiques font peser sur la paix et la sécurité internationales, pour envisager une action au niveau international ou régional. © D.R.

 

Devant le Conseil de sécurité, réuni le 14 février dernier pour un débat sur l’élévation du niveau des mers et ses implications pour la paix et la sécurité, le délégué du Gabon a indiqué que la réponse attendue est avant tout préventive. Elle consiste à comprendre l’évaluation des risques, la planification et un financement approprié pour la résilience et le renforcement des capacités des États fragiles. Pour Michel Xavier Biang, «l’élévation du niveau de la mer» est susceptible de remettre en cause les trois caractéristiques fondamentales qui permettent de définir un État, à savoir un territoire délimité et défini, une population et une autorité indépendantes.

«Avec l’éventualité des déplacements de populations, il est à redouter que l’arrivée d’un grand nombre de personnes déplacées, ayant parfois des identités ethniques ou religieuses différentes, puisse exacerber des tensions sociales sous l’effet des facteurs identitaires ou liés à l’accès aux ressources, aux moyens de subsistance et aux services préexistants. Il y a aussi des risques induits d’exacerbation des instabilités sociales ou politiques, y compris la radicalisation à même de déclencher des conflits, aussi bien intra qu’interétatiques. Dans le même temps, les tensions et les conflits peuvent affecter la capacité des pays à faire face aux risques sécuritaires liés au climat et accroître considérablement la fragilité des pays.  Ainsi, les pays les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques sont également susceptibles de présenter des niveaux élevés d’insécurité, réduisant leur capacité à répondre ou à s’adapter à ces impacts», a expliqué le représentant permanent du Gabon à l’ONU.

Selon Michel Xavier Biang, la meilleure façon de prévenir, d’atténuer ou de gérer les risques sécuritaires liés au climat est de s’attaquer à leurs causes. Il a appuyé l’appel lancé par plusieurs délégations pour la nomination d’un représentant spécial sur le climat et la sécurité, lequel comblerait une lacune critique dans le système des Nations Unies, tout en fournissant au Conseil les informations dont il a besoin. Si cette proposition a été balayée par le représentant permanent de la Fédération de Russie, Dmitry S. Chumakov, estimant qu’il n’y a pas de lien entre climat et sécurité, pour le Gabon, «aujourd’hui plus que jamais, la question n’est plus de savoir si le Conseil de sécurité est compétent pour se saisir de ces questions, mais plutôt de savoir comment les travaux du Conseil prendront en compte les risques sécuritaires multiformes liés aux changements climatiques», a-t-il conclu.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire