Manque criard de table-bancs dans les établissements scolaires publics, enseignements donnés de manière lapidaire, brimades policières, etc. Pour les parents d’élèves, le premier trimestre qui s’achève est tout sauf une réussite. Pour eux, les efforts que le gouvernement dit avoir consentis sont invisibles et illisibles sur le terrain…

Élèves du Lycée Paul Indjendjè Gondjout prenant des cours à même le sol puis manifestant à cet effet. © Les Observateurs – France 24

 

En ce 22-25 décembre 2016, l’heure du bilan du premier trimestre a sonné. Prévue initialement pour le 17 octobre puis pour le 31 octobre, la rentrée des classes 2016-2017 n’a été effective que le 7 novembre dernier. Ce premier trimestre n’aura donc duré que 45 jours, et aura été marqué par l’absence de tout : tableaux noirs par endroits, enseignants souvent absents, du fait d’un mouvement d’humeur persistant que le ministre de l’Éducation nationale, Florentin Moussavou, ne parvient pas à juguler, et surtout manque de table-bancs !

Élèves du Lycée Léon-Mba manifestant après l’assassinat de l’un des leurs. © Gabonreview

Les belles promesses gouvernementales relatives à «la priorité accordée à l’éducation» n’ont pas été tenues, et il faut le dire sans prendre de gants : c’est l’une des plus mauvaises rentrées des classes que les élèves du Gabon ont eues cette année. Cette situation a d’ailleurs eu pour conséquence, au tout début de ce mois de décembre, la descente dans la rue des élèves de l’un des principaux lycées de la capitale gabonaise, le Lycée Paul Indjendjè Gondjout (LPIG), pour manifester leur colère devant tant de manquements et de pénurie et protester contre le peu d’attention accordé par les gouvernants à un secteur qu’ils s’accordent pourtant à reconnaître qu’il est de l’ordre des priorités.

Annonces brouillonnes et maladroites

Il y a eu un lot d’annonces et de réformes brouillonnes et maladroites. Le déploiement des fameux 3000 enseignants dans tout le pays, n’a pas été fait avec une grande intelligence, pourrait-on dire. Le compte n’y est pas non plus quant au dispositif largement «vendu» pendant cette rentrée scolaire : la transformation de certains établissements primaires en Collèges d’enseignement secondaire (CES). Finalement, on a vu, par endroits, des élèves du cycle primaire apprendre le matin, et ceux du secondaire dans l’après-midi. On a aussi vu, dans les mêmes établissements, des élèves du primaire et ceux du secondaire apprendre dans les mêmes locaux, dans «une espèce de cafouillage» bien entretenue. Autre dossier sensible : le transport des élèves. Pour ceux du Lycée Technique d’Owendo, par exemple, la Sogatra n’a finalement consenti à mettre des bus à leur disposition qu’à partir du 19 décembre.

Une association de parents d’élèves d’un lycée situé dans le 6è arrondissement de Libreville se dit déçu de ces atermoiements, de ces manquements, pourtant évitables pour peu que l’on s’y mette.  Les efforts que le ministère de l’Éducation nationale dit avoir faits ne sont ni visibles, ni lisibles, sur le terrain. Ils n’en veulent pour exemple que les 2200 table-bancs annoncés et qui ne sont jamais arrivés dans les lycées et collèges, en dehors des 170 affectés au Lycée Paul Indjendjè Gondjout après le mouvement d’humeur des apprenants de cet établissement. Les parents d’élèves ont plutôt assisté à un scénario-catastrophe : leurs enfants assis à quatre ou cinq sur une table-banc qui ne devait en compter que deux. Pire, d’autres parmi leurs enfants prennent les cours, assis à même le sol ou sur un tronc d’arbre appelé à la rescousse ! Ils évoquent ici et là la mauvaise préparation de cette rentrée des classes.

Brutalités policières

Autre regret des parents : les interventions récurrentes des forces de l’ordre à chaque fois que les élèves veulent faire entendre leurs voix en raison du manque de logistique que connaissent leurs établissements. De véritables couacs spectaculaires ! Gourdins, matraques, grenades lacrymogènes. Résultat des courses : de nombreux blessés à chaque «descente policière» dans les établissements secondaires. La haine implacable vouée aux lycéens et collégiens par les forces de l’ordre est ici largement condamnée. Et si l’on ajoute la rixe ayant entrainé, la semaine dernière, la mort d’un élève au CES Léon-Mba 2, la coupe est pleine chez les parents d’élèves.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. l'ombre qui marche dit :

    La haine des forces de l’ordre vis à vis des lycéens et collégiens est normale si on peut s’exprimer ainsi car 60% de ces militaires et autres policiers étaient des cancres à l’école donc ils ne peuvent pas participer à l’éclosion des élèves qu’ils étaient et pourtant à un moment dans la vie! Que les enseignants refusent de donner l’instruction aux enfants des agents des forces de l’ordre IL VA FALLOIR DANS CE PAYS FAIRE ACCEPTER LA DEMOCRATIE AUX GENS Y COMPRIS CES AGENTS DES FORCES DE L’ORDRE MOI J’AI ETE INTRAITABLE AVEC LES SOUDARDS QUI LOUAIENT CHEZ MOI JE LEUR AI DEMANDE D’ALLER LOUER A LA SABLIERE

  2. Shaka Loubedi dit :

    Ali Bongo, rend nous, people gabonais, le pouvoir que tu nous as volé sinon tu ne gouverneras pas ce pays.

  3. gregson dit :

    les parents d’élève et les syndicats doivent demander le départ du ministre car il est incompétent sur toute la ligne

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