Ecole doctorale du Gabon : Pr Véronique-Solange Okome-Beka dévoile ses ambitions
Le Pr Véronique-Solange Okome-Beka a pris les commandes de l’Ecole doctorale des grandes écoles du Gabon, le 25 septembre. Dans cette interview accordée à Gabonreview, 5 jours après sa prise de fonctions, elle décline sa feuille de route et l’horizon qu’elle entend ouvrir à cet établissement.
Gabonreview: Vous venez d’être nommée à la tête de l’Ecole doctorale des grandes écoles du Gabon. Quelles sont les principales missions de cet établissement ?
Pr Okome-Beka : Merci pour l’occasion que vous m’offrez. Effectivement je suis la directrice générale nouvellement installée de l’Ecole doctorale des grandes écoles de Libreville. Cet établissement est situé au sein de l’Ecole normale de l’enseignement technique (Enset). Elle regroupe les trois grandes écoles que sont l’Enset, l’Ecole normale supérieure (ENS) et l’Ecole nationale des eaux et forêts (Enef).
La mission de l’établissement est de former des jeunes gabonais en cycle doctoral. Elle est ouverte à toute la jeunesse gabonaise et elle offre des formations diversifiées, justement pour répondre exigences du Plan stratégique Gabon émergent et aussi respecter les orientations de l’enseignement supérieur qui sont elles aussi liées aux exigences du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) et du système Licence master et doctorat (LMD) en République gabonaise.
Quelles sont les filières concernées pour ce cycle doctoral ?
Comme je viens de le dire, c’est une école doctorale des grandes écoles. Les principales spécialités de l’école sont celles offertes par les filières de l’Enset pour l’enseignement technique, celles de l’ENS et de l’Enef. Toutefois, l’Ecole doctorale est ouverte à toutes les autres filières offertes par les grandes écoles du Gabon et par l’Université Omar Bongo. Elle intègre également celles des centres de recherches. Chaque jeune gabonais qui a besoin de préparer un doctorat dans l’une des spécialités contenues dans nos offres de formation peut intégrer notre cycle doctoral, sous réserve de certaines conditions. Ce dernier doit être capable de présenter un projet de thèse fiable et obtenir l’accord d’un encadreur. C’est donc une école largement ouverte même si au départ, elle est structurée autour des offres de formation de trois grandes écoles.
Quel est le nombre des candidats diplômés de votre établissement?
Pour dire vrai, l’Ecole est assez jeune. Elle est née en février 2016. Normalement, la première cuvée devrait soutenir à partir de septembre 2019 parce que le doctorat se fait en trois ans. Cette première cuvée est en attente de soutenance. Ces soutenances seront certainement notre première grande tâche à programmer d’ici à décembre.
Quelle est votre feuille route, vers quel horizon souhaitez-vous conduire l’établissement ?
Bien évidemment nous avons une feuille de route. Parce qu’on ne peut prendre une mission aussi importante que celle-là, sans avoir au moins une vision personnelle. C’est vrai, je vais le rappeler, l’Ecole doctorale est assez jeune. Mais nous pensons que la première chose qu’on aura à faire serait de restructurer le cadre juridique pour permettre d’assoir cette école au plan juridique. Parce que actuellement, l’équipe dirigeante est très limitée, alors que les missions d’une école doctorale sont importantes et c’est pour cette raison qu’il faudra élargir et mieux assoir son cadre juridique.
Présentement, nous sommes trois. Le directeur général aura une orientation vers la coopération et l’ouverture à l’international. Le directeur général adjoint 1 s’occupera certainement des questions liées à la scolarité et le directeur général adjoint 2 s’attèlera quant à lui, à la formation et la recherche. Voilà en gros nos principales missions mais la plus grande étant d’ouvrir l’école vers l’international et de lui donner une meilleure visibilité.
Pour atteindre ces objectifs, il nous faut doter l’établissement d’un site bien déterminé, parce que lorsqu’on arrive à l’Enset aujourd’hui, on a du mal à identifier l’Ecole doctorale. Donc il faudra lui donner une visibilité par une existence réelle et une reconnaissance par des choses aussi simples qu’un logo, une pancarte qui puisse indiquer le lieu où nous nous situons. Cela signifie que cette école doit prendre de l’ampleur à long terme, au niveau des structures administratives, académiques et de toutes les infrastructures devant permettre à l’étudiant de se sentir étudiant appartenant à une école qui existe réellement.
Vous êtes inconnue de public. Pouvez-vous brièvement faire votre présentation ?
Je suis le Pr Solange Véronique Okome Beka, la nouvelle directrice générale de l’Ecole doctorale des grandes écoles du Gabon. Je suis enseignante à l’origine à l’ENS. Je suis professeur maitre de conférence dans le domaine de langues et cultures afro-hispaniques. J’ai un pied bien implanté dans les questions de développement durable et de l’éducation au développement durable qui sera également un autre pan important de la vision que nous voulons apporter à l’établissement.
Je suis en outre spécialiste de l’Amérique latine car, à l’origine j’ai obtenu un doctorat centré sur les études sur cette partie de l’Amérique mais je me suis spécialisée aujourd’hui un peu plus sur les questions africaines, notamment sur les études de l’espagnol au Gabon. Je suis par ailleurs directrice du Centre africaniste des études sur le monde Hispano-lusophone à l’ENS mais également la présidente fondatrice de l’Institut culturel hispano-lusophone qui est en même temps le Centre culturel gabonais. Notre challenge est de faire aimer la culture du Gabon aux jeunes gabonais et de les amener à la rencontre des autres cultures et particulièrement celles du monde hispano-lusophone au Gabon.
Avez-vous un mot de fin ?
Nous pesons que l’Ecole doctorale suivra les exigences politiques et éducatives du Gabon inscrites dans le Plan stratégique Gabon émergent, concernant l’enseignement supérieur. Donc je ne peux pas terminer cet échange sans remercier ceux qui ont vu en moi une personne capable d’assumer ces fonctions. C’est pour cela que je voudrais personnellement remercier le chef de l’Etat, le Premier ministre et bien évidemment le ministre de l’Enseignement supérieur. Parce que c’est une fierté d’affirmer aujourd’hui qu’une femme peut être portée à la tête d’une institution comme celle-ci et je compte mettre du mien pour pouvoir répondre à ces exigences.
1 Commentaire
Bonjour;
Je suis Professeur de géographie à l’Université félix Houphouët-boigny de Côte d’Ivoire.
Je voudrais avoir le contact email de Prof Solange Véronique Beka Okome, pour lui soumettre une préoccupation.
Je vous remercie.
Prof ALLA André