Comment les députés interagissent-ils ? Quels sont les profils des députés de l’actuelle Assemblée nationale ? Au Gabon, après l’étude de 2019, le Centre d’études et de recherche en géosciences politiques et prospective (Cergep) veut comprendre comment fonctionne l’institution parlementaire. Avec l’appui, entre autres, du Centre de recherche et d’opinion de Lomé (Crop), dans le cadre du Projet DLEDA une étude a été lancée. Soit, une étude pilote pour comprendre les dynamiques des parlements en période de Transition en Afrique.

De gauche à droite, Anja Osei, Hervé Akinocho et Christian Wali Wali s’adressant aux chercheurs juniors du Cergep, le 4 juin 2024. © GabonReview

 

Au Gabon, le Centre d’études et de recherche en géosciences politiques et prospective (Cergep) veut comprendre comment fonctionne l’Assemblée nationale en cette période de Transition. Dès 2018 avec d’autres centres à l’instar du Centre de recherche et d’opinion de Lomé (Crop) et dans le cadre du Projet DLEDA (Do legislatures enhance democracies in Africa – en français, Les parlements renforcent ils la démocratie en Afrique), il s’était engagé dans un processus de recherches et d’analyse des parlements en Afrique, avec à la clé, une étude sur les parlements en Afrique. Si cette étude, qui s’appuyait sur sept pays, avait révélé certaines convergences, sur le cas particulier du Gabon elle avait mis en exergue beaucoup d’interactions entre les partis.

Première étude en Afrique

«Les gens discutent au-delà des partis politiques, des lignes ethniques, des régions. Il y a réellement un brassage d’idées pour pouvoir faire avancer le parlement. Dans les autres pays, on a d’autres dynamiques», a déclaré le directeur du Crop, parlant des résultats de cette étude. «L’autre chose qui est très intéressante qu’on a aussi appris, c’est que les parlementaires mettent un poids très important sur le vote de la loi, il y a un peu moins de poids sur le contrôle du gouvernement et la représentativité du peuple, mais ce sont des choses que nous avons pu lire, et ce sont des choses sur lesquelles nous pouvons faire des recommandations pour qu’ils se rapprochent plus du peuple», a poursuivi Hervé Akinocho.

L’idée avec l’étude des parlements de Transition, a expliqué le Dr Christian Wali Wali, le secrétaire permanent du Cergep, est non seulement de pouvoir faire une étude comparative avec les résultats de 2019 pour voir si dans le processus de Transition les dynamiques sont les mêmes, mais aussi, combler le vide scientifique en la matière dans les travaux africains.  «Il n’existe pas d’études sur les parlements en période de Transition politique dans les États», a -t-il déclaré. «C’est la première étude en Afrique sur les parlements de transition et je pense que c’est très important de collecter des données sur les députés», a renchéri le Pr Anja Osei, de l’Université libre de Berlin. 

Photo de famille. © GabonReview

Les 98 députés de la Transition dans le viseur

Pr en Science politique avec une spécialisation sur l’Afrique, elle a donné dans le cadre du Projet DLEDA, avec les deux autres ce mardi 4 juin, une formation aux chercheurs juniors du Cergep qui participeront à la collecte des données sur le terrain. «J’ai participé au projet DLEDA en 2019 et les députés étaient ouverts. En cette période de Transition, c’est une opportunité pour les députés de s’ouvrir à nous», a commenté Loïc Mikolo Toumbidi, chercheur junior au Cergep. «On est en période de Transition, quelque chose a sans doute changé et c’est ce que nous voulons découvrir», a dit pour sa part Yasmina Badjina Mbina.

Rappelant que les députés ont été nommés, elle est aussi chercheur junior au Cergep. Soulignant que cette étude a la prétention d’interroger les 98 députés de la Transition au Gabon, Hervé Akinocho a expliqué qu’il s’agit tout aussi de «planter la graine pour attirer l’attention des scientifiques». «On ne peut pas améliorer les institutions de nos pays sans comprendre ce qui s’y passe», a ajouté le directeur du Crop rappelant les rôles de l’Assemblée nationale : représenter la population, faire voter les lois et contrôler le gouvernement. «Mais pour pouvoir faire ces tâches, il y a un certain nombre d’interactions qui doit avoir entre les députés. Quelles sont donc ces interactions ?» a-t-il interrogé.

 
GR
 

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