Et revoilà Lee White ! Accusé de corruption, interrogé par les services secrets et parti en exil médical, l’écologiste Gabono-écossais Lee White semblait avoir tout perdu après le coup d’État du 30 août 2023. Que nenni ! Moins d’un an plus tard, il rebondit spectaculairement sur la scène internationale. Nominations prestigieuses, missions cruciales pour le climat : voilà comment ce personnage aux multiples facettes, jadis proche du pouvoir déchu, se réinvente en chantre de l’environnement. Entre rédemption et opportunisme, la fascinante métamorphose d’un Gabonais controversé.

Le ministre gabonais des Eaux et Forêts, Lee White, lors du One Forest Summit, en mars 2023 à Libreville. © Ludovic Marin / AFP

 

Moins d’un an après son départ mouvementé du Gabon, l’ancien ministre de l’Environnement Lee White refait surface sur la scène internationale. Selon une annonce relayée par de nombreux sites d’organisations environnementales, l’écologiste gabonais d’origine écossaise vient d’être nommé au conseil d’administration de CTrees, un fournisseur de données sur le carbone forestier. Il devrait prendre ses fonctions à compter de septembre 2024. Cette nomination intervient deux mois après sa désignation comme envoyé spécial du Groupe scientifique pour le bassin du Congo (SPCB), un organisme indépendant dédié à la préservation de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.

Un parcours tumultueux au Gabon

Le retour de White sur le devant de la scène contraste avec les derniers mois de sa carrière au Gabon. Suite au coup d’État d’août 2023, l’ancien ministre, adepte du name-dropping qui saupoudrait ses conversations avec le nom d’Ali Bongo, s’était retrouvé dans la tourmente. Interpellé par le B2 (renseignements militaires) en septembre 2023, il a fait l’objet d’accusations graves : attribution illégale de permis forestiers, détournement de fonds publics et destruction de documents officiels. Les syndicats du secteur forestier avaient notamment pointé du doigt l’octroi irrégulier, par ses soins, de concessions dépassant les limites légales.

Malgré une assignation à résidence initiale, White a pu quitter le Gabon fin 2023, officiellement pour des raisons de santé. Son départ, facilité par des pressions diplomatiques, notamment de la secrétaire générale du Commonwealth, avait suscité des interrogations. Des rumeurs de corruption ont même entouré ce qui a été perçu par certains comme une «évasion» organisée.

La double nationalité : atout ou fardeau ?

Le parcours de Lee White amène à la question épineuse de la double nationalité dans la sphère politique. Son cas n’est pas sans rappeler celui d’Alberto Fujimori, ancien président péruvien d’origine japonaise. Si Fujimori avait mis en avant sa nationalité péruvienne pour accéder au pouvoir, il invoquera par après sa citoyenneté japonaise face aux poursuites judiciaires au Pérou.

La situation de White, bien que différente, illustre les complexités liées à la double allégeance. Sans xénophobie aucune, si sa nationalité écossaise lui a permis de quitter le Gabon dans des circonstances controversées, elle ne pose pas moins des questions sur la loyauté et la responsabilité des dirigeants binationaux envers leur pays d’adoption.

Pour «des raisons humanitaires, donc de santé, le palais a accepté qu’il aille se faire soigner à condition qu’il revienne au Gabon après cela», indiquait, justifiant le départ de Lee White, un haut fonctionnaire du ministère gabonais des Affaires étrangères. Dans le cas contraire, soulignait alors le même fonctionnaire de la centrale diplomatique gabonaise, «un mandat d’arrêt international pourrait être émis à son sujet». Où donc en est-on quant au dit mandat d’arrêt international ?

Un nouveau chapitre professionnel

Malgré la controverse, Lee White semble déterminé à poursuivre son engagement pour l’environnement à l’échelle internationale. Sa nomination au conseil d’administration de CTrees est saluée par Sassan Saatchi, PDG de l’entreprise, qui loue son expertise de plus de 40 ans dans la conservation des ressources naturelles.

En parallèle, son rôle d’envoyé spécial pour le SPCB lui confère une plateforme importante pour défendre la cause des forêts du bassin du Congo. White devra mobiliser son réseau et son expérience pour attirer l’attention, les partenariats et les financements nécessaires à la préservation de cet écosystème crucial.

Ces nouvelles fonctions marquent en tout cas un tournant dans la carrière de Lee White… loin des turbulences politiques gabonaises. Reste à voir comment il parviendra à concilier ce nouveau chapitre professionnel avec les questions en suspens sur son passé au Gabon.

 
GR
 

11 Commentaires

  1. ada dit :

    Le CTRI est responsable de ça, demain vous verrez aussi Lacruche renaître de ses cendres. ‘ pour des raisons humanitaires, donc de santé, le palais a accepté qu’il aille se faire soigner à condition qu’il revienne au Gabon après cela » je dis hein même vous même qui est fou pour revenir ? quelle garantie le CTRI avait pour être certain que ce type allait revenir ? ‘un mandat d’arrêt international pourrait être émis à son sujet’ parce qu’ils ont déjà émis un mandat d’arrêt international contre un blanc et ça marché?

  2. Jean Jacques dit :

    Félicitations Monsieur le Ministre, maintenant les homophobes, criminels, cyniques vous comprendre que quand vous HUMILIER quelqu’un ,un jour vous trouverez cette personne à votre chemin. Olingui et sa bande eux qui viennent avec les conneries de gabonais de souche, maintenant j’attends voir comment le Gabon va gagner le crédit carbone.Lee write pourrait se retrouver à l’ONU dans le domaine climat. Un intellectuel dans les vraies Républiques, ne peut pas être humilier, mais dans les Républiques de bananes vous êtes massacré, humilier, discriminer.

  3. ACTU dit :

    C est un non evenement

    Qu il continue sa carriere c est normal

    Cela ne nous interresse pas

    La question est pourquoi Gabonreview continue a offrir le podium a ce sinistre personnage?

  4. ACTU dit :

    CTrees n est qu une ONG et non une organisation Internationale comme dit ds le texte.

    Il est aller travailler ds une ONG c est tout

    • La Rédaction dit :

      L’article dit « CTrees, un fournisseur de données sur le carbone forestier ». Tout comme il y est écrit que SPCB (Groupe scientifique pour le bassin du Congo) est un organisme indépendant. L’article rappelle surtout que White avait quitté le Gabon pour des raisons médicales et qu’un mandat d’arrêt international devait être émis s’il ne revenait pas.
      Merci de continuer à nous suivre.

  5. ACTU dit :

    @ Redaction

    Oui vous avez raison. Il s agit d une ONG faite des copins de Lee White a qui il a voulu vendre l economie forestiere du Gabon

    Cs qu on souhaite a la Redaction c est d eviter a tort ou a raison de donner des tribunes a tous ceux et celles qui ont commis des crimes eco et financiers contre le Gabon

    • La Rédaction dit :

      Nous ne lui avons pas offert une tribune à travers laquelle il s’exprime… encore que…
      Nous relayons une information concernant un ‘compatriote’ aux états de service controversés et ayant quitté le pays sous un prétexte médical. GabonReview entendait simplement indiquer que si Lee White peut travailler ailleurs, c’est qu’il est guéri. Une interpellation à ceux qui avaient annoncé la plausibilité d’un mandat d’arrêt international en cas de non-retour.

  6. ACTU dit :

    @Redaction

    Vous avez totalement raison de donner des suites et des informations relevantes sur qq un qui est cense etre sous controle judiciaire.

    Mais nous pensons que celui que l on presente comme compatriote autant qu Accrombessi ou Dossou ancien collaborteur de Omar Bongo ont fait tellement du tort a notre pays qu il est difficile de croire qu ils etaient vraiment Gabonais. Tous sont repartis chez eux d ou ils continuent de nous narguer.

    Vous faites bien votre job .Nous comptons sur vous pour devoiler aussi toutes les malversations commises a notre detriment.

  7. Akoma Mba dit :

    LEE White au moins a bâti des parcs nations spectaculaires. Dommage que le gabonais ne sait même pas qu’ils existent.

  8. De Kermadec dit :

    Se faire rouler dans la farine tel un débutant cela était prévisible, il est inutile de pleurer maintenant; ceux qui sont responsables de cette situation n’ont qu’à faire leur examen de conscience. Lee WHITE a trouvé une occasion de quitter le GABON la tête haute en faisant un bras d’honneur à certains personnages gabonais, il a saisit cette occasion en quittant officiellement ce pays qui lui a tant donné tout en sachant qu’il ne reviendra jamais.

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