Droits humains : les détenues de «Sans-Famille» exigent leur part
À l’occasion de la célébration ce vendredi 10 décembre de la Journée internationale des droits de l’Homme, les femmes incarcérées à la prison centrale de Libreville ont initié une manifestation dite «journée morte» en droite ligne avec la trentaine de revendications officiellement transmises il y a deux semaines au commandant en chef de la Sécurité pénitentiaire.
Elles n’en démordent pas. Les femmes incarcérées à la prison centrale de Libreville entendent bien faire respecter leurs droits, et la célébration ce vendredi de la Journée internationale des droits de l’Homme était l’occasion rêvée de rappeler qu’elles ont lancé il y a quelques jours un mouvement d’humeur au sein de la maison d’arrêt. Celui-ci vise à dénoncer la maltraitance dont elles disent être victimes depuis plusieurs années du fait de leur statut. Aussi, ont-elles décrété ce 10 décembre «Journée morte», informe l’ONG SOS Prisonniers Gabon (SPG).
«Elles vont la célébrer à leur manière. Elles réclament aussi la venue de la ministre de la Justice à la MAF [maison d’arrêt des femmes]», ajoute l’organisation dont l’ambition est d’«humaniser les prisons du Gabon».
L’ONG rappelle par ailleurs que le mouvement de grève initié par les détenues de «Sans-Famille», qui a débuté le 25 novembre dernier, fait suite à la décision du directeur de la prison d’interdire la présence de plus de six femmes en cuisine. «Cette décision n’a été que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Elle a déclenché un vaste mouvement de colère chez les prisonnières à Libreville, qui ont rédigé un cahier de charges en fin novembre, transmis à l’administration pénitentiaire à destination des autorités», précise Lionel Ella Engonga, président de SPG.
Le document des prisonnières comporterait en tout 33 revendications, dont la demande de libération sans condition des femmes en détention abusive, une alimentation appropriée, équilibrée et variée, un meilleur suivi sanitaire et la fin des rackets pour bénéficier de certains services de la prison. Pour apaiser les tensions, la ministre Erlyne Antonela Ndembet a déjà ordonné le transfert des femmes dans un nouveau quartier dès janvier prochain. Elles bénéficieront également d’une couverture de la CNAMGS.
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