Au Gabon où chaque année, le 30 mai, est célébrée la Journée nationale des droits de l’Homme, le gouvernement tient à marquer son attachement à la question, particulièrement à la garantie des libertés fondamentales. Cette année 2024, c’est sous le thème «Dix jours d’actions pour humaniser les lieux de privation de liberté» qu’est organisé cet évènement. 

François Mangari prononçant le discours circonstanciel. © D.R.

 

Institué par le décret n° 103/PR/MDHLCCLCI du 15 janvier 2007, la Journée nationale des droits de l’Homme se célèbre chaque 30 mai au Gabon. Cette année 2024, c’est sous le thème «Dix jours d’actions pour humaniser les lieux de privation de liberté», qu’elle est célébrée. Si les manifestations prévues pour cette commémoration se feront à une date ultérieure, prononçant le discours officiel relatif à cette journée, le secrétaire général du ministère de la Justice a rappelé que le Gabon étant partie à plusieurs traités internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’Homme, a des devoirs.

Soit, respecter, protéger et réaliser les droits contenus dans lesdits traités. La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et son Protocole facultatif, ratifiés respectivement en 2000 et 2010. Ces textes, a fait savoir, François Mangari, «obligent les États parties à prendre les mesures appropriées pour réprimer la torture et protéger les personnes contre toutes atteintes à leur intégrité physique et mentale dont elles pourraient être victimes». Ce, notant que cet engagement du Gabon a été confirmé par le président de la Transition le 31 décembre 2023 dans son adresse à la Nation à l’occasion du nouvel an.

Conformément aux recommandations du sous-comité pour la prévention de la torture

«J’entends faire de la promotion des droits humains un axe majeur de cette transition. Je veux œuvrer à construire un Gabon sans distinction de race, de sexe, de nationalité, d’origine ethnique, de langue ou de religion», disait Brice Clotaire Oligui Nguema, Le choix porté sur le thème de cette année, a-t-il indiqué, «s’inscrit donc dans la vision du chef de l’État et répond, par ailleurs, aux recommandations formulées par les experts du sous-comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, au sujet de l’amélioration des conditions de détention dans les lieux de privation de liberté». Au Gabon en mars 2024, ils avaient visité les prisons, les cellules de garde à vue et l’hôpital psychiatrique.

Ces recommandations portent sur la lutte contre la pratique de la torture et les traitements cruels inhumains et dégradants dans les lieux de privation de liberté et l’amélioration des conditions de détention dans ces lieux.  L’amélioration des conditions de détention dans les lieux de privation de liberté, a indiqué François Mangari, répond au besoin de respecter la dignité de la personne. Il rappelle qu’il s’agit d’un droit fondamental, tel que défini dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples de 1981 tout aussi confirmé dans la Constitution de la République gabonaise de 1991 et la Charte de la Transition de 2023.

Une formation et bien plus

Et souligne que les réponses aux principales recommandations ont déjà été matérialisées par plusieurs actions. Parmi elles, la mesure de grâce présidentielle en avril 2024 accordée à 687 détenus, la fermeture définitive du pavillon «G» du Centre national de santé mentale de Melen et l’assainissement de plusieurs lieux de privation de liberté. «Ainsi, durant les dix jours d’actions pour humaniser les lieux de privation de liberté, notre département a organisé des sessions de renforcement des capacités des personnels exerçant dans lesdits lieux, sur la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et sur les principes d’hygiène et de salubrité», a informé François Mangari.

Selon lui, 210 agents publics ont bénéficié de cette formation, 40 au Centre national de santé mentale de Melen, 20 à la direction de la Sûreté urbaine et 150 à la Prison centrale de Libreville. «D’autres actions visant à améliorer les conditions de détention dans les lieux de privation de liberté vont naturellement se poursuivre au sein des départements sectoriels concernés», a-t-il informé rappelant que la question de la promotion et de la protection des droits de l’Homme relevant des missions régaliennes de l’État, requiert également l’implication de tous les citoyens.

 
GR
 

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