Ayant pris part deux mois durant aux travaux de la Commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures initiés par le président de la Transition,  l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep)  a dénoncé ce mardi 6 aout des actes de sabotages de certains directeurs généraux membres de l’Upega. 

Des membres de l’Onep, dont le secrétaire général, Sylvain Mayabi Binet (au milieu), le 6 août 2024 à Libreville. © GabonReview

 

L’Union pétrolière gabonaise (Upega), regroupant le patronat du secteur pétrolier gabonais, a-t-il décidé de bafouer l’initiative du président de la République visant à améliorer les conditions de travail des employés du secteur pétrolier ? Lors d’une conférence de presse ce mardi 6 août à Libreville, l’Organisation nationale des employés  du pétrole (Onep) est montée au créneau, pour dénoncer le comportement de sabotage du «cartel pétrolier gabonais». Lequel, a décidé de ne pas signer le procès-verbal contenant les conclusions des travaux de la Commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures. 

Une commission, faut-il le rappeler, mise en place par arrêté 024 du président de la Transition, pris le 16 avril dernier. Cet arrêté porte création, attribution et organisation de la Commission pour le dialogue social, dans le secteur des hydrocarbures. 

Les travaux débutés le 27 mai dernier avaient pour objectif de se pencher sur les principaux problèmes qui plombent le climat social dans le secteur pétrolier. Si les travaux ont eu lieu durant deux mois sans difficulté, seulement, l’Upega a décidé de ne pas signer le protocole d’accord dont sa présidente a participé à la rédaction.  «Il y a eu une volte-face des directeurs généraux des principales sociétés membres de l’Upega sabotant ainsi toutes les avancées. La présidente de l’Upega, assistée des représentants de chaque entreprise, a participé à la rédaction de l’ébauche du Procès-verbal tripartite, mais sous la pression du noyau dur de ce cartel, le mandat de signature lui a été dénié par les puissants DG dudit cartel», a fait savoir le secrétaire général de l’Onep, Sylvain Mayabi Binet. Poursuivant, «le cartel pétrolier gabonais a comme modus operandi de se livrer à une déstabilisation perpétuelle avec comme principaux arguments de poids, la menace des investissements et des emplois. Cette déstabilisation perpétuelle se traduit dans les faits par le maintien continu de fronts sociaux et le freinage systématique de toute amélioration des conditions sociales des travailleurs». 

Pour l’Onep, les raisons ayant poussé le cartel à faire cette volte-face, se trouvent dans le contenu du procès-verbal des travaux. Parmi  ces raisons qui  fâchent a expliqué Sylvain Mayabi Binet, il y a entre autres, «la fin de l’exercice de sociétés de prestations qui utilisent les Gabonais sans respecter les conditions ; l’embauche directe des employés gabonais pour au moins deux ans, la fin des activités des étrangers qui ne remplissent pas les conditions». «Nous sommes dans un nouveau Gabon et certains  DG pensent qu’ils peuvent encore exploiter les travailleurs gabonais comme des esclaves et piétiner les lois gabonaises». 

«Pour donner une bonne image des actionnaires auprès du public international, ces multinationales prônent de grands principes éthiques, d’équité, de diversité et d’inclusion. Mais en réalité, dans des pays comme le nôtre, le cartel promeut des mercenaires RH ayant pour mission d’exploiter toutes les faiblesses réglementaires et de baisser continuellement les coûts du personnel, quitte à contourner les lois et frôler l’indécence et inadmissible.  Ces mercenaires RH ont régulièrement l’outrecuidance d’argumenter devant les autorités, pourquoi ils ne veulent pas appliquer les lois gabonaises. On est obligé d’admettre que ce cartel a produit beaucoup de bons petits soldats DGA et RH, déshumanisés et n’étant même pas conscients qu’ils sont comme des ‘nègres de maison’ concourant à la déstabilisation sociale de leur propre pays».

Pour l’Onep, la commission qui est une émanation  du président de la République a essuyé ‘’un camouflet de taille’’. «C’est le énième acte de déstabilisation posé par ce cartel contre la dignité des travailleurs et contre le régime de Transition». 

C’est pourquoi, l’Onep qui se défini comme un partenaire social pour le gouvernement et le patronat du secteur pétrolier  «en l’absence de toute satisfaction, se réserve le droit du déclenchement d’une grève générale d’avertissement de neuf jours, allant du mercredi 21 au jeudi 29 août 2024, dans toutes les entreprises qui ont des préavis de grèves sans solution».

Mais pour éviter un arrêt des travaux, conséquences dommageables pour la paix sociale et l’économie nationale, il appelle à l’arbitrage du président de la Transition. Tout en rappelant que  l’Autorité du Président de la République conformément à l’Arrêté n°024/PT-PR, article 1er alinéa 1  stipule que : «Il est créé et placé sous l’autorité du Président de la République, une commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures aux fins de maintenir un climat social apaisé».

 
GR
 

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