Dialogue national : Vers une Constitution plus rigide ?
Au Gabon, le Dialogue national inclusif est entré ce lundi 15 avril dans sa deuxième semaine de travaux proprement dits. Avec pour ambition de préparer les élections post-coup d’État, ainsi qu’une nouvelle Constitution, les résultats de ces assisses sont très attendus par les Gabonais. Ils souhaitent une «Constitution très rigide», consignant des critères clairs d’éligibilité à un mandat présidentiel, ainsi que sa durée.
Sur le même plateau, le président de la Commission politique, le Pr Noël Bertrand Boudzanga, le président de la sous-commission Régime et Institutions politiques, le Pr Télesphore Ondo, et le rapporteur adjoint de cette sous-commission, Gira Ondzagha, étaient réunis, le 13 avril dernier. Il était question de faire le point des travaux dans cette Commission et sous-commission sur lesquelles les attentes des populations sont fortes. Ce, d’autant plus qu’elles doivent permettre de fixer plusieurs éléments participants ou régissant la vie du pays pour les prochaines. Le premier étant la Constitution qui, durant ces dernières décennies, a été largement «tripatouillée» en faveur du dirigeant ou du régime en place.
S’exprimant donc face aux journalistes, le Pr Télesphore Ondo a indiqué que «les contributions veulent une Constitution plus rigide». Pour y parvenir, de nombreux Gabonais ont proposé «des mécanismes innovants interdisant la modification de cette Constitution et surtout du mandat». «D’autres ont même demandé d’interdire l’article qui autorise la modification de la Constitution», a fait remarquer le président de la sous-commission Régime et Institutions politiques.
Dans ce sens, les populations ayant répondu à l’appel à contribution du Premier ministre ont suggéré une clarification nette du régime politique et des pouvoirs à consigner dans la Loi fondamentale. Toute chose devant éviter «l’hypocrisie institutionnelle». «Nous avons à bâtir notre pays dans la stricte transparence», a rappelé le rapporteur général du Bureau de ces assises, Monseigneur Jean-Bernard Asseko Mve.
Durant les 30 dernières années, la Constitution gabonaise a été maintes fois modifiée. Elle a été le plus souvent au gré des intérêts et des avantages qu’elle peut concéder au régime en place et à certaines personnalités. C’est donc ce que rejette désormais la grande majorité de la population qui aspire à une Loi fondamentale, socle de la nouvelle République que toutes les parties désirent.
Rendez-vous historique, le Dialogue national inclusif doit donc entraîner une profonde réforme des institutions du pays, et préparer cette nouvelle Constitution, gage de l’avenir sans heurts, apaisé et démocratique du pays.
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