Développement agricole au Gabon : l’appel d’Hervé Omva à la création d’une unité spéciale
Dans une prise de position claire, le coordonnateur des programmes de l’ONG IDRC Africa, Hervé Omva, exhorte les autorités de la transition à créer une unité spéciale dédiée au développement agricole. Ce projet vise à former 1 500 jeunes Gabonais et à faire de l’agriculture un pilier stratégique en vue de l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire et la réduction du chômage dans le pays.
Hervé Omva, coordonnateur des programmes de l’ONG IDRC Africa, a récemment lancé un appel à travers les réseaux sociaux, invitant les autorités de la transition à saisir l’opportunité de renforcer le secteur agricole par la création d’une unité spéciale dédiée à son développement. Cette unité, selon ses propositions, formerait dès la première année 1 500 jeunes Gabonais selon une méthode duale, combinant 75 % de pratique et 25 % de théorie.
Cette initiative, dont le cadre de formation a été validé depuis 2020 en partenariat avec plusieurs acteurs majeurs tels que le Pôle national de promotion de l’emploi (PNPE), la Direction de la formation du ministère de l’Agriculture, l’IGAD et l’IDRC Africa, bénéficie également de soutiens financiers internationaux. La Banque Mondiale, le PNUD et la FAO sont des acteurs clés ayant contribué au financement du programme.
Un levier stratégique pour l’emploi et l’autosuffisance alimentaire
Le projet d’unité spéciale prôné par Hervé Omva s’inscrit dans une vision plus large de relance économique, plaçant l’agriculture au centre des efforts pour une autosuffisance alimentaire durable. Ce secteur, souvent sous-estimé, recèle un potentiel immense pour l’économie gabonaise. L’appel d’Omva se concentre sur la nécessité de mobiliser les ressources nécessaires pour former une nouvelle génération d’agripreneurs, des techniciens spécialisés, prêts à participer activement à la mise en œuvre des programmes agricoles du gouvernement.
«Il y a des centaines de jeunes Gabonais, des talents exceptionnels dans les divers domaines de l’agriculture», a-t-il affirmé. Selon lui, ces jeunes peuvent transformer l’agriculture gabonaise, si des efforts soutenus sont faits pour les former et les accompagner. Une telle transformation renforcerait non seulement la capacité du Gabon à subvenir à ses propres besoins alimentaires, mais contribuerait également à réduire le chômage, particulièrement chez les jeunes. Le secteur agricole pourrait ainsi absorber une part significative de la population active, actuellement confrontée à un marché de l’emploi saturé.
La création de cette unité spéciale représenterait un véritable tournant pour le pays. En dotant le Gabon d’une main-d’œuvre agricole qualifiée, le pays se positionnerait comme un acteur clé de la production alimentaire, non seulement pour ses propres besoins, mais aussi pour ses voisins régionaux.
Un partenariat régional stratégique
L’appel d’Hervé Omva dépasse les frontières du Gabon. Il soutient que l’agriculture doit également être perçue comme un outil de diplomatie régionale, renforçant les relations économiques et sociales entre les pays africains. «Nos assiettes stabilisent le social et l’économie de nos pays frères», a-t-il rappelé. En d’autres termes, le développement agricole du Gabon pourrait contribuer à stabiliser et améliorer les relations régionales, à travers des échanges agroalimentaires mieux structurés et des accords gagnant-gagnant.
Avec un marché interne encore modeste mais financièrement dynamique, le Gabon pourrait rapidement devenir un acteur incontournable dans la production et l’exportation de denrées alimentaires. Hervé Omva envisage un avenir où l’agriculture ne serait plus uniquement perçue comme un secteur de subsistance, mais comme un moteur clé pour renforcer la souveraineté et la dignité du pays.
Une allocation budgétaire pour soutenir le projet
Hervé Omva a également profité de cette occasion pour appeler à une meilleure allocation des ressources financières au secteur agricole. Si 12 milliards de FCFA sont déjà prévus pour la relance des grands projets nationaux, il plaide pour qu’au moins 2 milliards soient alloués aux agriculteurs déjà en activité, et 1 milliard destiné à la formation des techniciens spécialisés.
Ce projet d’unité spéciale, bien qu’en attente d’annonce officielle par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), représente une opportunité concrète de redynamiser l’économie gabonaise à travers l’agriculture. Hervé Omva termine son appel en invitant les autorités à inclure les acteurs de terrain dans cette grande aventure : «Invitez-nous à la table, nous sommes prêts à relever le défi.»
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