Incarcéré depuis février 2020 à la prison centrale de Libreville dans le cadre de l’opération Scorpion, l’ex-directeur général de la Société gabonaise de transport (Sogatra) a été fixé sur son sort, le 28 mai dernier. Bruno Minko-Mi-Ngwa écope de 10 ans de réclusion criminelle, dont 4 ans et 6 mois fermes, malgré le fait qu’il continue de clamer son innocence. Pour avoir déjà passé plus de trois ans dans les geôles de Gros-Bouquet, il devrait être libre en août  prochain. 

L’ex-DG de la Sogatra, Bruno Minko-Mi-Ngwa, devrait recouvrer sa liberté en août prochain. © Union.sonapresse

 

La Cour criminelle spéciale a statué, le 28 mai dernier, sur l’affaire de détournement de fonds et blanchiment de capitaux impliquant l’ancien directeur général de la Société gabonaise de transport (Sogatra). Alors qu’il est placé sous mandat de dépôt depuis 2020, Bruno Minko-Mi-Ngwa, au terme de l’audience, a écopé d’une peine de 10 ans de réclusion criminelle, dont 4 ans et 6 mois fermes. Sauf qu’il ne lui reste que trois mois à purger d’autant plus qu’il est en prison depuis plusieurs années.

De ce qui ressort de cette audience ayant drainé du monde au tribunal, le Parquet général avait à cœur de savoir où sont passés les 2,500 milliards de francs CFA destinés au règlement des 7 mois d’arriérés de salaire des agents, mais également ce que sont devenus les taxis à compteurs jadis mis en service et exploités par la Sogatra.

Face aux documents servant de preuves, Bruno Minko-Mi-Ngwa s’est défendu, rejetant dans l’absolu toutes ces accusations. Estimant être «une personne de bonne moralité», il a rappelé que sa nomination à la tête de cette entreprise de transport public avait pour objectif la restructuration de la Sogatra, toujours plongée dans les difficultés et non de continuer à la couler. Il a fait donc savoir qu’il n’était pas question de dépenser pour le loisir. 

L’ex-directeur général assume ses erreurs de gestion, mais pas les détournements. Le parquet général lui rappelle qu’il envoyait régulièrement de l’argent au Secrétaire général du ministère des Transports de l’époque. On évoque les sommes de 2,2 millions par mois. Mieux, les frais de mission de ce dernier étaient pris en charge par l’entreprise. «Comment expliquez-vous cela», a demandé le Parquet. 

À la réponse de savoir à toutes ces préoccupations du Tribunal, il rétorque : «En ce qui concerne l’argent disparu, qui était logé à la Caisse de dépôt et consignation-CDC-, il a bien été décaissé. Mais les salaires n’ont pas été payés». Il poursuit : «Je sais qui a pris cet argent et ces personnes se reconnaissent. Je n’ai pas simplement envie de citer les noms des contemporains ici à la barre», a rapporté l’Union du 30 mai qui traite également de cette actualité. 

Faisant noter qu’à son arrivée, la Sogatra était «un gouffre à sous où chacun venait se servir». «C’était une vache à lait pour de nombreux dirigeants», a-t-il fait remarquer, soulignant que tout ce qu’il a voulu entreprendre à la tête de cette structure lui a été refusé. Il prend pour exemple le Conseil d’administration qu’il n’a pas pu organiser et qui a été annulé par trois fois par son chef de tutelle de l’époque, Bounda Balondzi. 

Sur ce point, il explique que l’ancien ministre n’admettait pas sur les points à l’ordre du jour, «les détournements» et aurait même menacé de le démettre de ses fonctions. Quant aux taxis à compteurs, il assure les avoir mis en location et l’argent issu de cette opération était versé dans un compte. «Mais aucune traçabilité», a observé le Parquet général. 

Au terme de ce procès ayant tenu le beau-monde ayant fait le déplacement du tribunal, son Conseil, Me Ondo a expliqué que son client n’a rien à voir avec les détournements. Pour lui, il méritait un relaxe du fait de «sa probité morale». 

Condamné à 10 ans de réclusion criminelle, dont 4 ans et 6 mois fermes, Bruno Minko-Mi-Ngwa sera libre en août prochain.

 
GR
 

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