Selon les canaux officiels du grand raout écologique des 1er et 2 mars prochains à Libreville, le One Forest Summit ne sera pas un sommet de plus. Il sera un sommet utile pour l’action, la mise en application à grand échelle de certaines décisions vitales pour l’avenir de la planète, notamment la protection des trois grands bassins forestiers du globe. Petite compilation de choses à savoir : les objectifs, la nervure centrale thématique, les solutions scientifiques et économiques attendues, l’aéropage en convergence vers Libreville, les lieux, le contenu des deux jours de travaux, les salons et intra-évènement, etc.

Le One Forest Summit de Libreville sera un moment clé pour avancer sur l’action climatique et la préservation de la biodiversité. © Montage Gabonreview

 

Parues, le 10 février dernier, sur le site de l’ambassade de France au Gabon et sur le site Internet de l’évènement, des informations officielles plus explicites permettent d’appréhender davantage le projet et d’avoir des réponses à certaines questions. Notamment, pourquoi le Gabon, quels sont les objectifs et avancées escomptés par les organisateurs. Pour ceux-ci, «le One Forest Summit de Libreville ne sera pas un sommet de plus. Il sera un sommet utile pour l’action, la mise en application à grande échelle de certaines décisions vitales pour l’avenir de notre planète

Objectifs globaux et spécifiques

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Les assises de Libreville, les 1er et 2 mars 2023, se donnent pour objectif généraux, selon leur site officiel, de déboucher sur de nouveaux engagements et des initiatives concrètes concernant:

  • La progression des connaissances et la promotion de la coopération scientifique sur les écosystèmes forestiers ;
  • La promotion de chaînes de valeurs durables dans le secteur forestier ;
  • Le développement de sources de financement innovantes notamment en explorant les solutions de conservation de la biodiversité fondées sur le marché.

Le One Forest Summit de Libreville compte également des objectifs spécifiques. Premièrement, il s’agira de donner aux grands pays forestiers des solutions très concrètes pour leur permettre de tirer des bénéfices économiques de politiques plus protectrices des forêts. Deuxièmement, il permettra de renforcer la coopération scientifique entre les trois bassins tropicaux du monde, notamment pour accroître l’expertise internationale sur les services rendus par les forêts. Troisièmement enfin, il sera question de valoriser l’apport des forêts africaines, largement méconnu du grand public, quelques mois avant le sommet sur l’Amazonie devant être organisé par le Brésil et la Colombie.

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Pourquoi le Gabon ?

Si le pays est recouvert 88 % par la forêt équatoriale composante du bassin du Congo, l’un des grands poumons de la planète, il y a que dès le début de la décennie 2000, le Gabon a créé, sur la base des résultats des évaluations botaniques, fauniques et socio-économiques, un réseau de 13 Parcs nationaux. Ceux-ci s’étendent sur près de 3 millions d´hectares, protégeant 10% de son territoire. Presque inédit ! Le pays a également créé la plus grande réserve océanique d’Afrique de protection de la biodiversité marine, comportant un réseau de 20 parcs marins et réserves aquatiques pour protéger 26% ses eaux territoriales et devant s’étendre sur 53 000 Km².

Par ailleurs et dans la même veine, le pays s’est fait remarquer sur la scène internationale en se positionnant sur la ligne de front la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de la biodiversité. Un exemple d’engagement.

Solidarité entre les trois grands bassins forestiers du monde

Par la promotion de la solidarité entre les trois grands bassins forestiers à l’échelle mondiale, le sommet de Libreville sera donc un moment clé pour avancer sur l’action climatique et la préservation de la biodiversité. «La protection de ces trois bassins forestiers constitue un enjeu mondial. En séquestrant des centaines de millions de tonnes de CO2, ces bassins forestiers jouent un rôle critique dans la régularisation du climat», indique les canaux officiels de communication de l’évènement.  Par la faune et la flore exceptionnelles qu’ils recèlent, ils abritent des trésors de biodiversité. En agissant comme tampons entre les sociétés humaines et les cycles microbiens des espaces sauvages, ils jouent un rôle clé pour prévenir l’apparition de nouvelles épidémies.

Le rendez-vous de Libreville permettra donc de démontrer la compatibilité ou la conciliabilité de deux objectifs : «gérer de manière durable une forêt permet à la fois de préserver les services écosystémique rendus à l’humanité et d’augmenter sa valeur ajoutée économique pour les pays forestiers et les populations locales», apprend-on.

Plateforme de solutions scientifiques et économiques

A en croire l’ambassade de France au Gabon, la rencontre de la capitale gabonaise n’aura pas pour objectif de faire adopter de nouvelles déclarations politiques. Le cadre, ambitieux, est celui fixé par l’accord de Paris, suivi de Glasgow, puis de Montréal lors de la Cop 15.  Ainsi, l’enjeu sera de mettre en application cette ambition en proposant aux pays forestiers, avec l’aide de nombreux scientifiques, chefs d’entreprises, investisseurs et ONG, une plateforme de solutions scientifiques et économiques pour les aider à concilier protection de leurs forêts et développement économique.

Un aéropage de futaie kaléidoscopique

Si une dizaine de chefs d’État y sont attendus, le jamboree écologique de Libreville qui entend capitaliser l’expérience des précédents sommets One Planet, réunira également des chefs de gouvernements, des dirigeants d’organisations internationales, des institutions financières, des représentants du secteur privé, des ONG internationales, des think-tanks, des centres de recherche, des organisations de populations autochtones et la société civile.

Au titre des célébrités attendues et n’appartenant pas certes au milieu du show-business, des sources extra-organisation annoncent l’acteur américain Harrison Ford ; l’éthologue britannique Jane Goodall ; le chercheur Britannique spécialiste des tourbières de la cuvette congolaise Simon Lewis ; le photographe franco-brésilien Sebastião Salgado, ou encore la primatologue ougandaise Gladys Kalema.

Un agenda sprint

Le 1er mars, jour de l’ouverture du sommet, les trois principaux axes du One Forest Summit constitueront le menu, étant entendu qu’il est question d’en concrétiser l’ambition. La séance réunira des membres de gouvernements, des grands acteurs de la société civile et des experts. «Les participants auront l’opportunité de prendre part à des événements ministériels et des sides events sur ces trois piliers du Sommet», indiquent les sources officielles déjà citées

Le lendemain, 2 mars, la séquence de haut niveau du One Forest Summit réunira les chefs d’États et de gouvernements «sur le sujet du bassin du Congo et des défis communs rencontrés par les bassins forestiers tropicaux africain, amazonien et asiatique

Si l’ouverture des travaux et une partie de leur suite devraient se dérouler au palais présidentiel de Libreville, une autre grande partie des échanges devrait avoir pour site l’Hôtel Radisson Blu, même si une rumeur persistante indique un autre lieu en préparation urgente sur le front de mer de Libreville. Quatre types d’évènements sont prévus :

  • «Segment des chefs d’État et de gouvernement» (ouvert aux chefs d’État et de gouvernement et aux participants sélectionnés) ;
  • Les «Sessions ministérielles» co-présidées par les ministres (ouvertes à tous les participants) ;
  • Les Sides Events organisés par des tiers (ouverts à tous les participants) ;
  • Les Évènements à huis clos, sur invitation uniquement.

Initié conjointement par la France, l’Organisation des Nations unies (ONU) et la Banque mondiale, le One Forest Summit est une réunion internationale sur les changements climatiques ayant pour but de mobiliser les ressources du secteur privé pour la transformation écologique, et de faire évoluer les pratiques à tous les niveaux.

 
GR
 

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