Des marchés de fleurs spontanés à Libreville: un commerce rentable
S’il est de notoriété publique que les Gabonais ne s’adonnent pas aux petits métiers, il est également connu que ces activités, qui campent résolument dans l’informel, font vivre de nombreuses familles, notamment expatriées au Gabon. Un cas patent est celui des marchés spontanés de plantes décoratives et fleurs qui se développent à Libreville et constituent de véritables sources de revenus pour leurs promoteurs.
En parcourant les routes de la capitale gabonaise, Libreville, on ne manque pas de voir ici ou là des espaces savamment aménagés où sont exposées des fleurs, en culture. De Nzeng-Ayong, dans le sixième arrondissement, en passant par le boulevard triomphal jusqu’à Owendo, le constat est le même. Des petits commerces ont été développés autour de cette activité exercée, dans la plupart des cas, par les expatriés. Ce sont notamment les Burkinabé et les Maliens qui sont les champions de ce petit business, même s’ils reconnaissent n’avoir jamais mis les pieds dans une structure de formation aux métiers de l’horticulture.
Dans un environnement qu’ils ont fini par maîtriser, ils se présentent finalement en experts. Une situation confortée par le fait que les structures spécialisées dans le même domaine, se recensent du bout des doigts d’une seule main et n’offrent pas, le plus souvent, la possibilité au citoyen lambda d’accéder à leurs produits. Ce, du fait de la cherté des prestations, ces entreprises devant en effet rentrer dans les fonds investis.
Dans ce contexte, ce petit métier s’est largement développé à Libreville et apporte une large satisfaction, autant à ceux qui y ont recours, qu’à ceux qui l’exercent. «Si j’ai pu fleurir ma concession c’est bien grâce à ces jeunes qui ont leur jardin au rond-point (Nzeng-Ayong). Les plants ont été sélectionnés et j’avoue que je n’ai pas eu de problème pour les replanter. Le résultat est là», a témoigné dame Hélène qui a des appartements en location dans le quartier.
Si les tenanciers de ces espaces ont le plus souvent du mal à communiquer en français, puisqu’étant peu scolarisés, il n’en demeure pas moins qu’ils ont l’âme des affaires. Ici, la stratégie commerciale fait que les prix sont débattus au point qu’on arrive toujours à une entente. Demandez le prix d’une plante en pousse dans un sachet et on vous répondra simplement «dites ce que vous avez». «On a des prix allant de 1000 francs CFA à 10000 francs. Ça dépend de ce que cherche le client. Ce qui est sûr, c’est qu’on discute toujours pour que chacun gagne un peu», a expliqué l’un des vendeurs.
S’ils ne veulent pas parler de leur chiffre d’affaires, une chose est certaine, c’est que le métier nourrit son homme. «J’ai une femme et trois enfants qui vont à l’école et je paie ma maison grâce à ce travail», a dit un Burkinabè, gérant l’un de ces commerces spontanés qui emploie au moins trois autres personnes.
Certaines personnes estiment pour leur part que la culture de ces fleurs ne respecte aucune norme. Ce, par exemple, du fait que les fleurs d’intérieur sont souvent cultivées sous le soleil accablant et, une fois achetées, elles se détériorent rapidement lorsqu’elles sont placées dans une maison. «Qu’importe, puisque leurs coûts d’acquisition sont aux antipodes de ceux pratiqués par les grands professionnels qui disposent de serres pour le conditionnement des plantes d’intérieur», se console un client du marché informel des fleurs et plantes.
Nombreux pensent que les Gabonais devraient également s’adonner à l’exercice de cette activité. «Le temps est à la création de sa propre affaire plutôt qu’à attendre quelque chose du gouvernement», pense un acheteur rencontré sur le terrain. «Les jeunes gabonais doivent s’engager davantage et entreprendre», a-t-il indiqué.
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