Invité sur les antennes de France 24 pour évoquer le rapport faisant état du bilan peu glorieux d’Ali Bongo à l’issue de son second septennat, Mays Mouissi a indiqué que l’objectif de cette analyse est d’éclairer les choix des Gabonais. Lui et les autres auteurs du rapport attendent des Gabonais qu’ils demandent des comptes lorsque l’argent public est engagé.

Mays Mouissi s’exprimant sur le plateau de France 24. © Gabonreview (Capture d’écran)

 

Au Gabon, le Centre gabonais des élections (CGE) qui a déjà validé 20 candidatures sur les 27 enregistrées pour la présidentielle, a jusqu’au 26 juillet pour publier la liste définitive des candidats retenus. Parmi les candidats en lice, Alexandre Barro Chambrier, Raymond Ndong Sima, mais surtout, Ali Bongo qui espère bien briguer un troisième mandat. Au-delà des appréhensions sur sa capacité à diriger le pays durant les cinq prochaines années, un rapport élaboré par une trentaine de personnes dont Mays Mouissi, un économiste gabonais, fait état du «bilan peu glorieux» de son septennat qui s’achève. Selon cette analyse, sur 105 promesses seules se comptent 13 réalisations.

Entre difficultés d’accès à l’eau potable persistantes à Libreville malgré les projets, les problèmes d’électricité, d’infrastructures, et autres impactant directement le quotidien des Gabonais, Mays Mouissi et Cie parlent de trop d’occasions manquées. À l’origine de cet échec, croit savoir Mays Mouissi, invité sur les antennes de France 24, un problème de gouvernance et une absence totale de culture du résultat. «On n’évalue pas. On ne sanctionne pas assez. In fine, on a des responsables publics qui sont plus spécialistes du culte de la personnalité que de la responsabilité publique dont ils ont la charge et dont ils sont dépositaires», a-t-il commenté.

Bonne gouvernance, transparence, gestion orthodoxe

Pour lui, la bonne gouvernance, la transparence, la gestion orthodoxe de la chose publique, la fin de la corruption, la concussion et les détournements des finances publiques pourraient être «un premier pas pour aller dans le bon sens». S’il reconnait qu’il est légitime qu’Ali Bongo ait eu des ambitions pour le Gabon, il souligne qu’une fois élu président de la République, l’ambition s’est convertie en obligation. L’obligation d’obtenir des résultats au regard du contrat de confiance avec le peuple. «On ne peut donc pas se cacher derrière des subterfuges pour justifier l’échec», estime Mays Mouissi. «On peut ne pas tout réaliser, mais lorsqu’on réalise 12% et 13 promesses sur 105, il y a manifestement des problèmes en lien avec la gouvernance qu’il faut soulever», a-t-il ajouté.

À quelques semaines de la présidentielle, il assure que l’idée avec ce rapport n’est pas de donner des consignes de votes aux Gabonais, mais d’éclairer leurs choix par ce rapport. En clair, laisse entendre l’analyste économique, tous les dépositaires de la chose publique, qu’ils soient opposants ou non, doivent rendre des comptes. «C’est ce vers quoi nous voulons conduire l’action publique aujourd’hui», a-t-il fait savoir. «On attend aujourd’hui que les citoyens soient engagés et demandent des comptes à chaque fois qu’un centime d’argent public est dépensé parce que l’argent public c’est le contribuable qui concoure à créer cette cagnotte et il faut qu’elle soit bien utilisée», a-t-il expliqué.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Omva dit :

    Il serait interessant de voir la réaction de la gouvernance actuellement aux commandes au vue de cet travail d’analyse pour expliquer leur bilan dérisoire.

    Mais vu que les élections sont aux portes, auront-ils le courtage de le faire…

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