Abordant la question de la dynamique démographique lors de sa sortie de ce jeudi 6 juillet, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (Udis) a affirmé que le Gabon a largement dépassé sa capacité acceptable d’immigrés. Le parti d’Hervé Patrick Opiangah, qui se base sur un rapport de l’agence Migration in Middle Africa, estime que cette situation représente une menace pour la sécurité intérieure du pays, dans un contexte où les Gabonais feraient moins d’enfants que les expatriés.

Le Gabon a dépassé son seuil de tolérance des communautés étrangères. Ce qui pourrait engendrer dans le pays, un sentiment de rejet. © D.R.

 

Combien d’habitants compte exactement le Gabon et quelle proportion représentent les communautés étrangères ? Les résultats du recensement général de la population et des logements (RGPL) de cette année devraient permettre de répondre avec exactitude, mais pour l’heure, certains indicateurs révèlent que le seuil de tolérance des populations immigrées est atteint dans le pays. Un état de fait qui a amené l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (Udis) à s’exprimer ce jeudi 6 juillet, sur la dynamique démographique nationale. Selon parti d’Hervé Patrick Opiangah, avec un taux annuel de natalité des Gabonais se situant à 2,6% comparé au taux de natalité annuel de la population immigrée d’origine ouest-africaine établie dans le pays oscillant entre 6 et 7%, «le Gabon court le risque de voir sa population autochtone diminuer conséquemment sur les 10, 15 ou 20 années à venir».

L’Udis, qui se projette sur une génération d’environ 20 ans, assure que le pays court le risque de compter plus de sujets d’origine étrangère sur son sol que des Gabonais de souche. «C’est un problème grave sur lequel les autorités de notre pays doivent se pencher urgemment et sérieusement», a déclaré Jo Dioumy Moubassango l’un de ses porte-paroles. «Cette situation représente une menace pour la sécurité intérieure de notre pays», a-t-il ajouté. Déjà en 2014, Laurent Nguetsara Lendoye, un ancien directeur général du Cedoc, attirait l’attention sur le fait que les étrangers au Gabon représentaient 17% de la population. Largement au-dessus du seuil de tolérance qui lui se situe entre 5 et 7%. Alors que ce taux en 2020, ce taux se serait établi à 18%, l’Udis a dit constater pour le déplorer, l’absence d’une véritable politique d’immigration contrôlée.

Les porte-paroles de l’Udis le 6 juillet. © Gabonreview

«Nous faisons face à une immigration sauvage»

«Nous faisons face à une immigration sauvage», prévient inquiet, le parti d’Hervé Patrick Opiangah. Il se base sur un rapport de l’agence Migration in Middle Africa qui s’appuie sur les chiffres du United Nations Department of Economic and Social Affair datant de 2020. Rapport selon lequel, «le Gabon se situe à 10, 15 voire 20 fois de sa capacité acceptable d’immigrés proportionnellement à sa population». Un phénomène qui pour l’Udis, est entretenu par l’exécutif ajouté à celui de la dénatalité qui représente «une menace très sérieuse pour la sécurité intérieure de notre pays». «S’il n’y a pas une réelle politique qui incite les femmes gabonaises à faire des enfants, nous aurons un réel problème parce que les Gabonaises ne font pas d’enfants», a commenté Suzanne Mazana-Mayimba.

Se comptant parmi les porte-paroles de l’Udis, elle estime que le pays doit développer «une réelle politique de natalité». En clair, l’Udis estime que pour régler cette question, «il faut agir par la loi». «Notre ambition c’est d’avoir un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, d’être présent dans les assemblées locales et de pousser dans d’autres instances afin que nous puissions réguler cette question de l’immigration. Il faut que les chiffres soient clairs», a déclaré Jo Dioumy Moubassango. «Nous ne le faisons pas contre une communauté. Aucun pays au monde ne se développe sans communautés étrangères», a-t-il souligné. L’intérêt, a-t-il expliqué, «que l’État soit capable de définir quel est l’objectif dans cette immigration. Pas simplement recevoir que recevoir».

 
GR
 

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