Démocratie : Les Africains y tiennent !
Couvrant 39 pays, dont le Gabon, sur la période 2021/2023, les enquêtes du Round 9 d’Afrobarometer révèlent que la plupart des Africains préfèrent la démocratie, mais leur engagement est miné par de mauvaises performances politiques. Dans ce premier rapport phare qui souligne que leur engagement n’est pas miné par des échecs économiques, il est révélé que les Africains s’inquiètent de la corruption croissante au sein des gouvernements, des élections de mauvaise qualité et un manque de responsabilité des chefs d’État.
Publié il y a quelques jours, le premier rapport phare d’Afrobarometer révèle que les Africains veulent plus de gouvernance démocratique qu’ils n’en obtiennent. Couvrant 39 pays y compris le Gabon, sur la période 2021/2023, ces enquêtes montrent que les Africains restent attachés à la démocratie, ses normes et ses institutions, mais qu’il existe des raisons de s’inquiéter. Selon ces résultats basés sur 53 444 entretiens en face à face, en moyenne dans les 39 pays le soutien à la démocratie reste solide avec à la clé, 66 % des Africains déclarant préférer la démocratie à n’importe quel autre système de gouvernement, 80% rejetant la règle de l’homme, 78% rejetant le régime du parti unique et 68 % rejetant le régime militaire.
53% se disent prêts à accepter une prise de pouvoir militaire si les dirigeants élus «abusent du pouvoir à leurs propres fins». 45% des Africains estiment que leur pays est une pleine démocratie ou une démocratie avec des problèmes mineurs contre 37% qui se disent satisfaits du fonctionnement de la démocratie dans leur pays. Une satisfaction vis-à-vis du qui a brusquement régressé dans certaines des plus grandes démocraties d’Afrique dont le Botswana (-40 points), Maurice (-40 points) et l’Afrique du Sud (-35 points). Les enquêtes révèlent que cette aggravation de l’insatisfaction des citoyens est associée à la baisse perçue des résultats socioéconomiques et politiques.
«Lorsque nous constatons une baisse du soutien à la démocratie, elle est plus étroitement liée à des changements négatifs dans la performance politique, tels qu’une baisse de la qualité des élections, une augmentation des niveaux de corruption et l’incapacité à promouvoir l’État de droit», souligne Afrobarometer. «Étant donné l’importance du soutien des citoyens à la survie d’un projet démocratique, il est essentiel que les acteurs de la démocratie accordent de l’attention à la fourniture de biens politiques. Notamment des élections propres, l’État de droit et une lutte efficace contre la corruption», note Afrobarometer selon qui plusieurs facteurs sapent le soutien populaire à la démocratie.
Entre autres, la hausse de la corruption dans les administrations locales, les élections de mauvaise qualité, l’impunité et l’absence de responsabilité présidentielle. «La lutte contre ces échecs politiques devrait être une priorité pour les gouvernements africains, ainsi que pour les acteurs régionaux, panafricains et internationaux engagés dans le renforcement de la démocratie sur le continent.
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