Démission de Mapangou du PDG : choix des principes ou calcul politicien ?
Actée depuis des semaines, mais rendue publique, mardi 3 décembre 2024, la démission de Guy-Bertrand Mapangou du Parti démocratique gabonais (PDG, ex-parti au pouvoir) est diversement accueillie. Pour certains, l’ancien ministre et député, jadis proche d’Ali Bongo, a choisi de trahir sa famille politique au bénéfice du nouveau locataire du palais du bord de mer dont il est un des hauts représentants. Si ses détracteurs y voient un calcul politicien à l’approche de nouvelles élections dans le pays, d’autres à l’instar de Dr Moulin Aymar Mbina Yembi, enseignant-chercheur à l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville, défendent plutôt une décision qu’ils jugent courageuse, en phase avec les valeurs de l’homme. En somme, «un acte d’éthique et de responsabilité politique», analyse l’universitaire. Lecture.
La démission de Guy-Bertrand Mapangou du Parti démocratique gabonais (PDG) représente un acte significatif à la fois sur le plan personnel et politique. Elle illustre les valeurs d’éthique et de responsabilité d’un homme politique en quête de cohérence avec ses principes, tout en répondant à la nécessité de reconstruire un Gabon post-transition.
Les valeurs personnelles de Guy-Bertrand Mapangou au cœur de sa décision
Guy-Bertrand Mapangou ancre sa démarche dans des valeurs éthiques qui semblent être le socle de son engagement politique, à savoir :
– L’intégrité personnelle : En démissionnant, il montre son refus de compromettre sa liberté de pensée pour servir des intérêts partisans. Ce geste exprime une fidélité à ses convictions, même au prix de quitter un parti hégémonique.
– Le sens des responsabilités : Mapangou justifie son acte par une « obligation morale » de contribuer à un Gabon nouveau. Il met en avant son devoir envers le pays plutôt qu’envers une structure partisane, affirmant sa volonté de s’aligner avec les aspirations des citoyens.
– La quête de progrès : En choisissant de rompre avec le PDG, il traduit son désir d’être un acteur du renouveau, libéré des pratiques politiques qui ont marqué les décennies passées.
Une rupture éthique avec un parti en perte de légitimité
La décision de Mapangou prend tout son sens dans le contexte d’une crise profonde au sein du PDG, autrefois symbole de stabilité, aujourd’hui perçu comme un vecteur de mauvaise gouvernance. Sa démission met en lumière :
– La crise de confiance envers le PDG : Associé à la gabegie et à une gestion opaque sous les Bongo, le parti incarne pour beaucoup le statu quo, incompatible avec les nouvelles aspirations des Gabonais.
– Un signal de désaveu : En quittant le PDG, Mapangou se désolidarise publiquement d’un modèle de gouvernance qu’il juge dépassé, envoyant un message clair à ses concitoyens sur sa vision politique.
Une volonté d’incarner le renouveau politique
Au-delà de son départ, cette décision positionne Guy-Bertrand Mapangou comme un homme politique en phase avec les attentes d’un Gabon post-transition :
– Un acteur du changement : Mapangou se place en leader potentiel d’une dynamique visant à reconstruire la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants. Il s’affranchit des stigmates du passé pour s’engager pleinement dans un projet de progrès et d’équité.
– Un appel à d’autres leaders : Ce geste pourrait encourager d’autres cadres à quitter le PDG et à rejoindre une mouvance réformatrice, accélérant ainsi la transformation du paysage politique.
Un choix stratégique aligné avec ses principes
Cette démarche, bien qu’éthique, est aussi stratégique dans la mesure où elle vise à :
– Renforcer sa crédibilité : En montrant son détachement des intérêts partisans, Mapangou se positionne comme une figure politique indépendante, crédible et visionnaire.
– Saisir l’opportunité du changement : Dans un Gabon en pleine transition, cette décision lui permet de se distinguer comme un leader engagé dans la construction d’un avenir inclusif, aligné sur les valeurs démocratiques et les attentes populaires.
Conclusion : Une décision guidée par les valeurs et la vision d’un Gabon nouveau
La démission de Guy-Bertrand Mapangou témoigne d’un choix mûri, dicté par son intégrité et sa responsabilité morale. En rupture avec un passé marqué par la mauvaise gouvernance, il incarne la volonté de bâtir un Gabon fondé sur des valeurs d’éthique, de progrès et d’inclusion. Ce geste, loin d’être anodin, est un acte de courage qui pourrait inspirer une classe politique prête à relever les défis de la transition. À travers cet acte, Mapangou affirme non seulement ses valeurs personnelles, mais aussi son engagement en faveur d’un avenir meilleur pour le Gabon.
Auteur : Moulin Aymar Mbina Yembi, Enseignant-chercheur, Docteur en psychologie du travail et des organisations (UOB).
2 Commentaires
Quelle tristesse qu’un universitaire utilise son titre académique pour faire passer un discours de kounabelisme en l’honneur d’un roitelet du système qui peine à mourir. On comprend que GR et ses journalistes ont besoin de vivre sinon ce genre d’article est à rejeter pour préserver la qualité et la réputation du media qui je le concède ne payent pas.
Bjr. Un homme n’a qu’un seul idéal qui le guide toute sa vie. Amen.