Alors que le Grand Libreville est depuis plusieurs mois confronté à des délestages, un sabotage à la centrale thermique d’Alénakiri aurait récemment exacerbé les difficultés d’approvisionnement en électricité. Face à cet acte qualifié de criminel par les autorités, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a réagi avec fermeté, menaçant de lourdes sanctions les auteurs présumés et dénonçant une tentative de déstabilisation à l’approche de la présidentielle du 12 avril 2025.

Vue partielle (en arrière-plan) de la centrale thermique d’Alénakiri. © GabonReview/Montage

 

À en croire le communiqué n°069 du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), un acte de sabotage à la centrale thermique d’Alénakiri a récemment exacerbé les difficultés d’approvisionnement en électricité du Grand-Libreville. Alors que les populations de la capitale gabonaise se plaignent de plus en plus, le communiqué officiel souligne que cette action aurait pour objectif de «terroriser la population» et de «jeter le discrédit sur la Transition». L’enquête a été immédiatement ouverte sur instruction du président de la Transition, avec la promesse que les responsables seront identifiés et sanctionnés.

Un enjeu politique derrière la fermeté ?

«Ils seront identifiés et sanctionnés avec toute la rigueur de la loi», a insisté le CTRI, mettant en garde les «ennemis du changement». Le ton adopté par les militaires au pouvoir ne laisse pas de place à l’ambiguïté : toute tentative de perturbation de l’ordre public ou de sabotage des infrastructures essentielles sera sévèrement réprimée. Une posture qui interroge tout de même sur la nature exacte de la menace : réelle volonté de préserver la stabilité nationale ou avertissement déguisé à l’encontre de certaines oppositions politiques ? Si les difficultés de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG)) sont connues, l’évocation d’une «stratégie soigneusement orchestrée» par des ennemis du pouvoir alimente les spéculations.

À quelques mois de la présidentielle, le CTRI réaffirme que le président de la Transition est le garant de l’ordre et de la sécurité et soutient que rien ne saurait le détourner de sa mission. Assez pour susciter des interrogations au sein de l’opinion. Le discours sécuritaire du CTRI, combiné à un durcissement du ton contre d’éventuels «saboteurs», pourrait-il justifier à l’avenir des mesures plus restrictives ? Le climat de méfiance installé par cette déclaration fait craindre un usage politique des menaces pesant sur la stabilité du pays. En inscrivant cet incident dans un contexte de lutte contre des «forces hostiles au changement», le CTRI pour l’opinion, renforce son contrôle sur le récit politique national.

Pour plus d’un, l’accent mis sur la vigilance de la population face à ces «ennemis» pourrait aussi préparer le terrain à une rhétorique plus musclée à mesure que l’échéance électorale approche. Le sabotage de la centrale d’Alénakiri est-il le premier signe de tensions croissantes à l’approche du 12 avril ? L’enquête en cours devra non seulement faire la lumière sur les responsabilités, mais aussi dissiper les doutes sur l’éventuelle instrumentalisation de cet événement à des fins politiques. «Les ennemis du bien commun et autres saboteurs, trouveront le peuple gabonais et le CTRI sur le leur chemin et les élections présidentielles auront bien lieu le 12 avril 2025», a pour ainsi dire, averti le CTRI.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Prosme dit :

    Les centrales électriques ne sont-elles pas surveillées au Gabon ? On nous a parlé d’infrastructures vétustes, ce n’est plus cela, c’est du sabotage…. Toujours C’est tout simplement pathétique !!! Un vrai cinéma.

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