Décharge de Port-Gentil : des conditions de vie des Gabonais qui interpellent le comité des États généraux du mapane

C’est pour s’enquérir des conditions de vie des populations que le comité d’organisation des États généraux du mapane (EGM) s’est rendu à la décharge publique de Port-Gentil. Le dimanche 15 décembre dernier, un échange avec la jeunesse a permis de découvrir les problèmes qu’elle rencontre au quotidien.

Les leaders sociaux de l’organisation des États généraux du mapane échangeant avec les jeunes de la décharge de Port-Gentil. © GabonReview

À l’orée de la tenue, en février prochain, des États généraux du mapane (EGM), une initiative qui donne la possibilité aux populations des quartiers populaires, souvent marginalisées, de s’exprimer, une délégation conduite par le coordonnateur général, Gaël Ayouné, accompagné de Christian Alex Nkombengnondo, alias Dengher, s’est rendue à la décharge publique de Port-Gentil pour discuter et s’enquérir des conditions dans lesquelles vivent et travaillent ces jeunes Gabonais. L’objectif est de collecter des informations sur les besoins réels des riverains.

«Parmi vos grands, on prendra certains pour être des coordonnateurs d’arrondissement, afin que vous leur rendiez compte chaque jour de vos activités», a indiqué Christian Alex Nkombengnondo, alias Dengher.

L’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux infrastructures de base, au logement, à l’éducation, à la santé, à l’emploi et à la sécurité sont les problématiques détaillées par cette partie de la population port-gentillaise aux leaders de cette organisation. L’ambition de cet échange avec les jeunes de la décharge publique de N’tchengué, en rapport avec la tenue des États généraux du mapane (EGM), est de recenser tous les Gabonais qui tentent, tant bien que mal, de combattre le chômage par des activités génératrices de revenus, afin de leur offrir de nouvelles opportunités dans plusieurs domaines.

Une ambition qui passe par un travail de fond d’enregistrement de tous les citoyens et par la mise en place de comités et de coordinations dans chaque arrondissement. «Quand c’est pour les élections, les grands de la province viennent ici, mais quand il s’agit des opportunités pour les petits de la ville, ils ne connaissent plus nos mapanes», dénonce Kévin Moutala.

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En s’enfonçant profondément dans les entrailles de cette décharge publique, qui depuis des années n’a jamais été démantelée, le comité d’organisation des États généraux du mapane a pu constater avec douleur comment plusieurs Gabonais souffrent en luttant pour leur survie. Munies de gants de fortune, d’imperméables, de couvertures en sachets et de babouches aux pieds, un collectif de femmes combattantes ramasse des cannettes de jus tout au long de la journée. L’objectif est de les faire fondre pour les revendre en lingots d’aluminium à des prix dérisoires.

«Il me faut chercher beaucoup de bois pour fondre mes cannettes. Le kilo d’alu, une fois fondu, c’est 200 FCFA et je vis uniquement de ça avec ma famille. Ce n’est pas tout le monde qui peut venir ici humer les odeurs, et moi, je n’ai pas peur des odeurs car c’est Dieu qui me protège», confie Annette Moussavou.

Dans cette activité aux conditions précaires, qui comporte des risques pour la santé des jeunes et pour l’environnement, trois femmes sont impliquées dans la fonte de cannettes de jus pour subvenir aux besoins de leurs enfants. «Moi, je ne cherche pas un bureau car ce qui m’importe, c’est d’avoir quelque chose pour subvenir aux besoins de mes enfants», poursuit Annette Moussavou.

En outre, les États généraux du mapane se veulent être une courroie de transmission entre les populations des quartiers défavorisés et les décideurs politiques, visant ainsi à participer au développement inclusif, durable et à la réduction des inégalités sociales à travers le pays. Au terme de cette tournée, un compte rendu précis sera déposé sur la table du gouvernement et remis au président de la transition. Toutes les doléances et aspirations des citoyens y seront inscrites afin que leurs conditions de vie soient améliorées.