Décédé tard dans la nuit du 30 novembre 2021, au Centre hospitalier universitaire de Libreville, à l’âge de cinquante ans, le Délégué général de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation nationale (Conasysed), Louis Patrick Mombo, a été conduit à sa dernière demeure dans la journée du 1er décembre.

Louis Patrick Mombo, a été conduit à sa dernière demeure dans la journée du 1er décembre. © D.R.

 

Engagé dans la lutte syndicale pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants gabonais et pour une école gabonaise de qualité, Louis Patrick Mombo, «Hassan», nom acquis après sa conversion à l’islam a achevé son combat sur terre le 30 novembre dernier, après une tournée de sensibilisation et de mobilisation des enseignants dans le Woleu-Ntem, dans le cadre de la poursuite de la grève dans le secteur de l’éducation nationale. La sensibilisation visait l’obtention de la production des arrêtés instituant le guichet spécial pour accélérer le traitement des situations administratives et organisant les concours internes d’entrée à l’École normale supérieure (ENS) et à l’École nationale des instituteurs (ENI).

Les personnes allés rendre un dernier hommage à Louis Patrick Mombo au CHUL. © D.R.

Secoué par un malaise dans la ville d’Oyem, le Délégué général de la Conasysed et ses compagnons sont rentrés sur Libreville le 30 novembre. Il a directement été conduit dans une clinique de la place. N’ayant pas la caution de 3 millions de francs CFA, celui que certains qualifiaient de «bibliothèque du droit des enseignants et du travail, l’homme qui ne parlait sans s’appuyer sur des articles» a été orienté vers le Centre hospitalier universitaire avec deux poches de sang. Face aux tracasseries du CHUL, Louis Patrick Mombo fébrile a succombé.

L’école gabonaise et l’écosystème syndical perdent un leader infatigable de la défense de la «justice sociale pour le plus grand nombre». Selon des sources familiales, Louis Patrick Mombo serait décédé de suite d’une crise d’anémie. L’homme n’aura ménagé aucun effort pour s’opposer, parfois au péril de sa vie, au gouvernement gabonais très souvent accusé de précariser les enseignants du primaire et du secondaire. Il n’aura jamais rien cédé face aux nombreuses intimidations gouvernementales, notamment celles de la suspension de salaire ou encore la mise sous bons de caisse, pour porter la cause des enseignants.

Louis Patrick Mombo conduit à sa dernière demeure. © D.R.

Quelques heures après la fin de son pèlerinage terrestre, Hassan Mombo a été inhumé au cimentier musulman du PK12. De nombreux confrères, parents, amis et connaissances ont accompagné cet homme d’exception à sa dernière demeure. Enseignant de carrière ayant intégré l’éducation nationale en tant qu’instituteur avant de basculer vers l’enseignement secondaire en tant que professeur de français, il laisse derrière lui une famille biologique, mais surtout syndicale meurtrie qui n’oubliera jamais son engagement sans faille pour l’école gabonaise.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Goita dit :

    homme digne et intègre, va en paix

  2. SERGE MAKAYA dit :

    « …N’ayant pas la caution de 3 millions de francs CFA, celui que certains qualifiaient de «bibliothèque du droit des enseignants et du travail, l’homme qui ne parlait sans s’appuyer sur des articles» a été orienté vers le Centre hospitalier universitaire avec deux poches de sang. Face aux tracasseries du CHUL, Louis Patrick Mombo fébrile a succombé… »

    IL A ÉTÉ EMPOISONNE. J’EN AI CONNU QUAND J’ÉTAIS AU B2. C’ÉTAIT UNE PERSONNE GÊNANTE POUR LE RÉGIME POURRI DES BONGO-VALENTIN-FRANCAFRIQUE. ON M’AVAIT COMMANDE DE FAIRE DE MÊME A UN GABONAIS OPPOSANT RADICAL DES ANNÉES 1970. JE LUI AI SAUVE LA VIE EN LUI DEMANDANT DE PRENDRE LA POUDRE D’ESCAMPETTE. IL A VÉCU JUSQU’À SA MORT DANS UN PAYS ETRANGER. ET CE N’ÉTAIT PAS LA FRANCE.

    JE VOUS LE RÉPÈTE, PEUPLE GABONAIS, RÉVEILLONS-NOUS. DEMAIN IL SERA TROP TARD. ET « DEMAIN » C’EST DEMAIN…

  3. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Morceau au choix « Face aux tracasseries du CHUL, Louis Patrick Mombo fébrile a succombé ». Les mots ont leur sens. Amen.

  4. Il a été liquidé celà ne fait aucun doute, le régime usurpateur et criminel qui séquestre le pouvoir au Gabon, œuvre pour faire taire toutes les voix contestaires

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